Les aveux du dissident bélarus emprisonné Roman Protassevitch jugés peu crédibles par Berlin

Les aveux du dissident bélarus emprisonné Roman Protassevitch jugés peu crédibles par Berlin
Tous droits réservés AP Photo/Mindaugas Kulbis, File
Par Euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

L'Allemagne qualifie de "honte" l'interview diffusée par la télévision d'État bélarusse du journaliste Roman Protassevitch, arrêté après l'interception de son avion par le régime de Minsk.

PUBLICITÉ

Les aveux de ce dissident bélarus emprisonné ont-ils été extorqués sous la pression ?

Oui affirme l'Allemagne pour qui leur diffusion est une honte pour les dirigeants du pays et un mépris pour la démocratie.

Dans cet entretien, Roman Protassevitch avoue avoir appelé à des manifestations antigouvernementales l'an dernier et fait l'éloge du président Loukachenko.

"Après un atterrissage forcé, probablement sous de faux prétextes, un journaliste d'opposition indésirable est enlevé d'un avion avec sa compagne, mis derrière les barreaux, et travaillé psychologiquement, et peut-être aussi physiquement, à tel point qu'il a donné cette interview confession totalement indigne et invraisemblable" souligne Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement allemand.

L'Union européenne a décidé d'interdire son espace aérien aux compagnies bélarusses, la mesure démarre ce samedi.

La mesure, réclamée fin mai par les dirigeants européens, a été formalisée juridiquement vendredi par les 27 pays membres.

Elle concerne en premier chef la compagnie nationale Belavia et cette mesure constitue une puissante sanction économique contre le Bélarus, a expliqué un diplomate.

La sanction découle de la décision des autorités bélarusses de dérouter sur Minsk un avion de la compagnie européenne Ryanair reliant Athènes à Vilnius pour arrêter deux de ses passagers, le journaliste dissident bélarusse Roman Protassevitch et son amie russe Sofia Sapega.

Les compagnies européennes ont en outre reçu consigne de ne plus survoler l'espace aérien du Bélarus.

Les dirigeants européens ont par ailleurs demandé des sanctions individuelles contre les responsables du déroutement fin mai du vol de la compagnie Ryanair et des sanctions économiques sectorielles pour frapper le régime au portefeuille.

Deux séries de sanctions individuelles sont en cours de finalisation et devraient être approuvées la semaine prochaine, ont expliqué les mêmes sources.

La première série comprend huit noms de responsables ou d'entités impliqués dans la décision de dérouter l'avion de Ryanair le 23 mai, selon les indications obtenues par l'AFP.

La seconde compte "plusieurs dizaines de noms de personnes ou d'entités" impliquées dans la répression de l'opposition.

L'idée de fusionner les deux listes est envisagée, a-t-on indiqué. Les sanctions consistent en une interdiction de visa et le gel de avoirs détenus dans l'UE.

L'UE a déjà sanctionné de cette manière 88 membres du régime dont le président Loukachenko et son fils.

Plusieurs sanctions économiques sectorielles sont par ailleurs en discussion. Les exportations de potasse et le transit du gaz russe, deux importantes sources de revenus pour le Bélarus, sont deux pistes, avait expliqué la semaine dernière à l'AFP le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Des options pourraient être soumises aux ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept lors de leur prochaine réunion le 21 juin à Luxembourg, a précisé Josep Borrell. Plusieurs états membres ont toutefois mis en garde contre "l'impact sur la population". L'unanimité est requise pour l'adoption des sanctions européennes.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Un ex-journaliste dissident bélarusse "gracié" par le président Loukachenko

258 millions de personnes ont eu besoin d'une aide alimentaire d'urgence en 2022

Un prisonnier politique bélarusse meurt d'une pneumonie faute de soins médicaux