La Suisse, championne de la démocratie participative, soumet à ses citoyens un référendum sur sa gestion de la crise du Covid-19, une première dans le monde.
A en croire le quotidien "Tages-anzeiger", c'est le vote le plus étrange jamais organisé en Suisse.
Les pouvoirs spéciaux du gouvernement pour faire face à la pandémie sont à l'ordre du jour d'un référendum organisé le 13 juin.
Les partisans de ce vote s'inquiètent du rôle accru du Conseil fédéral. Dans leur collimateur : la loi Covid-19 qui gère la crise sanitaire.
Nicolas A. Rimoldi, co-président du mouvement Mass-Voll est contre cette loi : "Parce que cette loi est une attaque massive, extrême, contre nos droits fondamentaux, contre la constitution, contre notre État de droit, contre le fédéralisme, contre notre démocratie."
Mais pour les partisans de cette loi, la plupart des partis politiques suisses, l'abroger signifierait par exemple la fin des aides financières aux entreprises et les indemnités pour perte de revenus et chômage partiel.
"Le 25 septembre, il y aurait la fin de toutes ces aides financières, comme les compensations de travail, les compensations de remplacement de revenu et les aides de pénibilité pour tous les 100 000 salariés touchés, les 10 000 entreprises touchées dans la restauration, les voyages ou dans l'événementiel. Il faut éviter ces faillites et ce chômage" explique Mattea Meyer, co-présidente du Parti social-démocrate.
Pour le parti populaire chrétien démocrate, cette loi ne donne pas trop de pouvoir au Conseil fédéral :
"Au contraire. Il est possible d'organiser un référendum contre une loi adoptée pendant une crise. Les moyens de démocratie directe sont en place et ont été utilisés. Ils font maintenant l'objet d'un débat. Le Conseil fédéral n'a que le pouvoir accordé par le peuple" explique Gerhard Pfister, président du Parti populaire chrétien-démocrate.
C'est la première fois au monde qu'un pays soumet à sa population, la législation sur le Covid-19.
Un tel référendum fait partie intégrante du système politique suisse, qui donne aux citoyens la possibilité de s'opposer à une loi ou à un amendement.