L’ubérisation de l’économie européenne en question

A delivery worker rides in Barcelona
A delivery worker rides in Barcelona Tous droits réservés LLUIS GENE/AFP
Par Bryan CarterEuronews
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La Commission européenne discute avec le patronat et les syndicats pour encadrer et protéger les travailleurs des plateformes numériques.

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Ils livrent des produits, conduisent des taxis ou élaborent des projets à distance… l'UE compte 24 millions de travailleurs sur les plateformes numériques. Mais ils sont souvent sous-payés, ne disposent pas d'une véritable protection sociale et sont employés comme une force de travail offerte aux entreprises.

Afin d'améliorer les conditions de ces activités, la Commission européenne consulte syndicats et employeurs sur le statut de ces acteurs, leur représentation et enfin la gestion dite algorithmique. Pour le Commissaire européen en charge de l’Emploi, Nicolas Schmit, il s'agit de réguler ces activités car elles prennent une part toujours plus importante dans l’économie. L’enjeu est important mais délicat. "Il faut trouver le bon équilibre entre la flexibilité de ce type de modèle économique et la protection adéquate des personnes qui travaillent dans ce secteur et qui ont droit à cette protection", explique le Luxembourgeois.

Pour les syndicats l'action européenne est nécessaire pour assurer des conditions de travail justes et décentes et pour la mise en place de conventions collectives. Ils appellent la Commission à s'attaquer au travail des faux-indépendants et souhaitent qu'ils soient considérés comme des salariés jusqu'à preuve du contraire. "Si nous voyons vraiment qu'un algorithme organise le travail, qu'un travailleur ne peut pas décider lui-même de son taux, de ses tarifs, qu'il n'a aucune autonomie dans ses tâches, ce sont des preuves suffisantes qu'il ne s'agit pas d'un indépendant", précise Ludovic Voet, secrétaire confédéral de la Confédération européenne des syndicats.

Michel Euler/AP
Indépendants ou employés ? La question se pose pour les travailleurs des plateformes numériquesMichel Euler/AP

Le patronat estime pour sa part que c'est aux Etats membres de définir les liens professionnels entre les plateformes et les travailleurs. Maxime Cerutti, directeur des affaires sociales chez BusinessEurope, assure que les gouvernements sont les mieux placés pour décider. "Vous avez des pays avec une approche très binaire de l'emploi salarié et des indépendants, une approche définie par l'Etat membre. Mais il y a aussi des cas de catégories intermédiaires dans plusieurs pays et donc il faut respecter cette diversité de solutions", juge-t-il.

L'économie des plateformes numériques a presque quintuplé au cours des cinq dernières années, elle est estimée aujourd'hui à 14 milliards d'euros. Si les partenaires sociaux ne parviennent pas à s'entendre, la Commission présentera d'ici la fin de l'année ses propres propositions.

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