Violations des droits de l’homme, gestion perfectible des ressources financières, les reproches s’accumulent contre l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes.
Le flot de critiques ne tarit pas contre Frontex. Au début du mois l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes était pointée du droit par la Cour des comptes européenne qui regrettait un manque d'efficacité malgré un budget de 460 millions d'euros en 2020.
La liste des reproches est longue et dépasse le rapport des auditeurs. Frontex est aussi accusée de refoulements illégaux de migrants qui tentaient de rejoindre l'Europe par la mer Egée l'an dernier.
Pour les ONG la responsabilité va au-delà de la direction. "Frontex agit selon un mandat donné par les Etats membres donc quand Frontex agit c'est sur indication de l'Union européenne", explique Regina Catrambone, co-fondatrice de MOAS.
Certaines critiques sont même relayées dans les rangs conservateurs au Parlement européen. Des voix soulignent le manque de coordination entre l'Union européenne et son agence de surveillance des frontières. "Il y a selon moi des attaques contre un agence européenne qui sont uniquement motivées par des raisons politiques. D'autres sont probablement fondées, c'est le gaspillage des ressources", estime l’eurodéputé Vincenzo Sofo (CRE).
Frontex conteste ces attaques et assure respecter son mandat. Son porte-parole, Chris Borowski, souligne qu’il y a déjà eu deux enquêtes à propos des accusations de refoulements. "Toutes deux n'ont trouvé aucune preuve de violation des droits de l'homme lors des opérations de Frontex en Grèce", précise-t-il. Quant au budget, "la Cour dit que nous pourrions être plus efficace" et non pas trop de dépenses, ajoute Chris Borowski.
Frontex est en train de constituer un contingent permanent de garde-frontières et de garde-côtes. Il devrait compter 10 000 agents d'ici 2027. La Commission européenne a aussi récemment proposé de renforcer les frontières extérieures à travers l'agence afin de préserver l'espace Schengen.