Méga-barrage sur le Nil : le Conseil de sécurité de l'ONU estime qu'un accord "peut être atteint"

Le méga-barrage sur le Nil en Ethiopie est source de nombreux conflits avec ses voisins en aval
Le méga-barrage sur le Nil en Ethiopie est source de nombreux conflits avec ses voisins en aval Tous droits réservés AFP
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Par Margaux Racaniere
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L'Ethiopie veut depuis 2011 construire un méga-barrage sur le Nil. Mais le Soudan et l'Egypte s'y opposent, craignant pour leur approvisionnement en eau. L'ONU a été convoquée pour arbitrer le conflit.

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La communauté internationale a dû se prononcer une seconde fois sur le grand barrage de la renaissance (GERD) en Ethiopie. Ce barrage sur le Nil devrait permettre au pays de produire de l'électricité en grande quantité. Mais le Soudan et l'Égypte s'y opposent depuis 2011, craignant pour leur approvisionnement en eau.

Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU s'est tenue ce jeudi à New York, convoquée par Le Caire et Khartoum. Les deux pays souhaitent une médiation internationale du conflit, ce à quoi l’Éthiopie s'oppose catégoriquement. Elle estime avoir une totale souveraineté sur son territoire et considère que le conflit n'est pas un enjeu de paix et sécurité et n'a pas à être traité par le Conseil de sécurité.

L'Égypte et le Soudan ont convoqué cette réunion au vu des difficultés qui ont émergé pendant les négociations de l'année passée sous les auspices de l'Union Africaine. Mais le long processus de négociation de ces dix dernières années s'est avéré stérile.
Sameh Shoukry
Ministre des affaires étrangères égyptien

Aucun consensus n'a été atteint concernant certains aspects critiques, comme la gestion des sécheresses et les mécanismes de règlement des différends, mais des progrès ont été faits, d'après Inger Andersen, directrice du Programme des Nations unies pour l'environnement. Dans leurs interventions, les membres du Conseil de sécurité ont tous encouragé les trois pays à surmonter leurs divergences vers un accord sous l'égide de l'Union africaine.

Une autre question s'est infiltrée dans les débats : Addis Abeba avait annoncé en début de semaine qu'elle avait commencé le remplissage du réservoir de son barrage, sans consulter ses voisins.

Des enjeux sur l'existence et les conditions de vie des peuples

Le deuxième plus long fleuve du monde provoque chaque années des inondations au Soudan pendant la saison des pluies. Le barrage permettrait indéniablement de protéger sa population mais il menace de priver le pays de son approvisionnement en eau. L'Egypte, quant à elle, craint pour son agriculture qui dépend plus de 90% du Nil pour son irrigation.

La situation affecte l'existence et les conditions de vie des peuples d'Egypte et du Soudan. [...] La communauté internationale doit aborder la question pour garantir la poursuite des négociations mais aussi le maintien de la paix et de la sécurité dans la région.
Sameh Shoukry
Ministre des affaires étrangères égyptien

Les combats qui font rage depuis novembre dans la région du Tigré en Ethiopie créent également des tensions , alors que l'Egypte et le Soudan ont déjà brandi la menace d'un conflit armé, s'ils n'obtiennent pas gain de cause.

Sources additionnelles • AP, AFP

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