Bruxelles dévoile sa feuille de route pour le climat

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présente son "EU Green Deal" à Bruxelles, le mercredi 14 juillet 2021.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présente son "EU Green Deal" à Bruxelles, le mercredi 14 juillet 2021. Tous droits réservés Valeria Mongelli, AP
Par Loreline Merelle
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Ce mercredi, la Commission européenne a présenté une série de projets de lois sur la transition écologique, une étape majeure pour le Green Deal.

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Il est temps de se mettre au vert. La Commission européenne a dévoilé, mercredi 14 juillet, son plan de bataille pour atteindre son objectif de réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Avec 13 initiatives qui doivent faire de l'Union européenne le leader de la transition écologique et changer la façon dont l'Europe vit, conduit, produit et commerce.

"L'Europe est aujourd'hui le tout premier continent à présenter une architecture globale pour répondre à nos ambitions climatiques." a expliqué Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. "Nous avons le but, mais désormais nous avons la feuille de route pour y parvenir. Notre paquet vise à combiner la réduction des émissions avec des mesures de préservation de la nature et à placer l'emploi et l'équilibre social au cœur de cette transformation".

Nous voulons placer l'emploi et l'équilibre social au cœur de cette transformation
Ursula von der Leyen
Présidente de la Commission européenne

Taxer les importations les plus polluantes

La pièce maîtresse de ce plan, surnommé "Fit for 55", c'est la révision du système d'échange de quotas d'émission. La Commission entend faire en sorte que les secteurs les plus polluants comme le transport maritime ou la construction soient contraints de payer pour polluer.

Elle propose aussi de taxer les produits importés comme le ciment ou l'acier à travers un mécanisme d'ajustement carbone aux frontières.

En parallèle, l'exécutif européen incite au développement des énergies renouvelables tels que l'énergie solaire et éolienne et à la mobilité verte.

Et comme ces mesures pourraient engendrer une hausse des prix de l'énergie, un mécanisme social d'action pour le climat est prévu. Son but : éviter de nouvelles manifestations.

Vers la fin des moteurs essence et diesel

Car ces législations auront un impact sur les industriels mais également sur les citoyens.

Par exemple, d'ici à 2035, la Commission propose de mettre un terme à la vente des véhicules diesel et à essence pour les remplacer par des voitures électriques.

Ce qui revient à interdire les moteurs thermiques. Ce "n'est pas une solution rationnelle", a critiqué mercredi l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA). Elle estime que "toutes les options, y compris les moteurs thermiques très efficaces, les hybrides et les véhicules à hydrogène doivent jouer un rôle dans la transition vers la neutralité climatique".

Taxer le kérosène dans l'aérien

Bruxelles envisage également de taxer progressivement le kérosène pour les vols à l'intérieur de l'UE en vue de réduire les émissions du secteur, alors que le carburant aérien bénéficiait jusqu'ici d'une exemption complète.

Ce qui a suscité un tollé dans le secteur de l'aviation. La proposition de la Commission européenne de taxer progressivement le kérosène pour les vols à l'intérieur de l'UE est "contre-productive", a affirmé l'Association internationale du transport aérien IATA, dans un communiqué. Et d'ajouter : "l'aviation est engagée sur la voie de la "décarbonation" et n'a pas besoin "de mesures punitives comme les taxes" pour changer.

Quant aux ONG, elles considèrent ce paquet comme peu ambitieux. C'est le cas de Greenpeace Europe pour qui ce plan se base sur un "objectif insuffisant". "Il ne gagnera pas contre la science et ne stoppera pas la destruction des systèmes de préservation de notre planète." a d'ores et déjà prédit son directeur Jorgo Riss.

"L'orientation générale est bonne mais le diable se cache dans les détails (...) Nous serons très vigilants" sur la réduction des quotas gratuits, a prévenu de son côté BusinessEurope, le patronat européen.

Il s'agit de la première étape d'une long processus législatif qui va durer au moins deux ans. La balle est désormais dans le camp des États membres et du Parlement européen qui doivent transformer ces propositions en loi.

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