Harcèlement sexuel, machisme : Activision Blizzard dans le collimateur de la justice américaine

Manifestation des salariés grévistes du groupe Activision Bilzzard à Irvine, en Californie, 28 juillet 2021
Manifestation des salariés grévistes du groupe Activision Bilzzard à Irvine, en Californie, 28 juillet 2021 Tous droits réservés Jeff Gritchen/ Orange County Register/SCNG
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Par Sandrine DelormeJoanne Massard avec AFP, AP
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Activision Blizzard, le géant américain du jeu vidéo, créateur de "Call of Duty", est dans le collimateur de la justice pour sa "culture sexiste du harcèlement".

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"Club de garçons", "harcèlement", "alcool au travail", ... Activision Blizzard, le géant américain du jeu vidéo, créateur notamment de "Call of Duty", est dans le collimateur de la justice pour sa "culture sexiste du harcèlement".

L'éditeur américain de jeux vidéos Activision Blizzard, est accusé de favoriser une culture du harcèlement sur fond d'inégalités de carrières, venant s'ajouter à des accusations similaires touchant d'autres entreprises du secteur.

Une plainte a été déposée le 20 juillet dernier devant une cour de Los Angeles par une agence de l'état de Californie après 2 ans d'enquête . Et depuis, la première réaction indignée du groupe a mis en colère les salariés.

La plainte fait état de harcèlement sexuel, discriminations ethniques et machisme à l'encontre des femmes qui représentent environ 20% des employés d'Activision Blizzard.

Déposée à la Cour supérieure de Los Angeles, elle raconte dans le détail certains jeux auxquels se livrent des employés hommes, sur fond de consommation d'alcool et de propos sexistes contre leurs collègues féminines.

"Des employés masculins arrivent fièrement saouls au travail, jouent aux jeux vidéos durant de longues périodes pendant leurs heures de bureau et délèguent leur travail à des femmes", est-il écrit dans le document.

"Ils plaisantent sur leurs relations sexuelles, parlent ouvertement du corps des femmes et blaguent sur le viol", poursuit la plainte, précisant que les accusations de harcèlement sexuel portent aussi sur "des cadres de haut rang".

Hier, ils étaient plusieurs centaines à faire grève et à manifester à la fois devant le campus de Blizzard en Californie ainsi que de chez eux en utilisant le mot-clé #ActiBlizzWalkout.

Environ 200 personnes se sont massées dans le calme devant le siège de Blizzard Entertainment, filiale d'Activision Blizzard, à Irvine (Californie).

"Toutes les voix méritent d'être entendues", disait la pancarte brandie par l'une d'elles. "Combattons les méchants dans les jeux, combattons les méchants dans la vraie vie", disait une autre, tenue par une jeune femme.

Mobilisation #ActiBlizzWalkout

Ils veulent des changements pour protéger les femmes et les gens marginalisés sur leur lieu de travail, mais ont aussi d'autres demandes :

"Nous demandons la fin des clauses d'arbitrages obligatoires (qui empêchent de porter plainte contre le groupe), mais aussi des politiques de recrutement plus inclusives, moins discriminantes et des pratiques plus équitables." explique un employé. "Nous croyons que notre entreprise peut s'améliorer, nous croyons dans les gens qui nous entourent, dans les jeux que nous faisons et nous voulons que la situation s'améliore", explique un salarié.

Le patron du groupe Bobby Kotick a finalement répondu à ses salariés et promis de lancer un audit des managers afin d'évaluer la politique de l'entreprise en matière d'inclusion.

Il a aussi annoncé mercredi une série de mesures pour lutter contre le harcèlement et les discriminations au sein de l'entreprise de jeux vidéos, dans le sillage de lourdes accusations portées en justice.

Il n'y a de place nulle part dans notre entreprise pour la discrimination, le harcèlement, ou le traitement inégal de quelque sorte.
Bobby Kotick
Patron d'Activision Blizzard

Près de 500 salariés d'Ubisoft, un autre groupe éclaboussé par les mêmes accusations, a envoyé une lettre de soutiens aux employés d'Activision.

Ce n'est pas le premier scandale touchant l'industrie du jeu vidéo, ce secteur est souvent considéré comme un milieu dominé par une culture d'entreprise masculine, où les dérives sexistes et comportements déplacés sont fréquents.

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