Une jeune journaliste afghane vivant à Kaboul témoigne sous couvert d'anonymat sur euronews.
Comment la population de Kaboul vit-elle le retour des talibans au pouvoir ? Une jeune journaliste afghane vivant à Kaboul livre sur euronews un témoignage glaçant, sous couvert d'anonymat.
"Hier, en rentrant du bureau, je suis allée acheter des produits de première nécessité", raconte la journaliste afghane jointe par euronews. "Le vendeur m'a dit : rentrez chez vous car aucun homme ne vous a accompagnée et les talibans sont là, maintenant. Vous ne portez pas de hijab ou de burqa convenable. Et sans burqa, les talibans peuvent vous faire du mal".
"J'ai pensé que je devais me dépêcher et je suis rentrée chez moi immédiatement. Je ne pouvais pas imaginer que Kaboul s'effondrerait si vite et sans aucune résistance. Les Américains prédisaient que Kaboul pouvait tomber en sept jours", poursuit-elle.
Et cette jeune afghane d'ajouter : "Il n'y a pas d'endroit sûr à Kaboul en ce moment. Nous restons chez nous et ne prenons pas le risque de quitter la maison. La majorité de la population n'aime pas les talibans. Elle pense que les États-Unis et le gouvernement afghan les ont trahis."
Beaucoup d'Afghans, principalement dans les villes, craignent que les talibans n'imposent la même version ultra-rigoriste de la loi islamique que lorsqu'ils dirigeaient leur pays, entre 1996 et 2001.