Afghanistan : les talibans disent vouloir entretenir des relations avec l'Amérique et l'Europe

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Tous droits réservés Rahmat Gul/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.
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Par euronews
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Les talibans continuent de jouer l'apaisement. Pendant ce temps, des poches de résistance se forment en Afghanistan.

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Depuis leur prise de pouvoir, les talibans ont tenté de lisser leur discours et de jouer l'apaisement pour espérer obtenir la reconnaissance du plus grand nombre de pays possible. La Chine et la Russie se sont jusqu'ici montré conciliantes. Les nouveaux dirigeants islamistes ont poursuivi ce jeudi leur offensive diplomatique pour tenter d'amadouer la communauté internationale.

"Notre volonté est de voir l'Amérique, l'Europe et les autres pays traiter avec nous politiquement", a déclaré mardi Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans._ "_Nous avons un message à adresser au monde entier : nous voulons une interaction avec tous les pays du monde qui soit basée sur les principes diplomatiques et le respect. Nous voulons de bonnes relations, nous voulons une bonne économie, nous voulons du commerce, nous voulons une bonne diplomatie, mais en retour, nous voulons que nos valeurs soient respectées", a-t-il également déclaré.

Et de poursuivre : "Il a été prouvé au cours des 100 dernières années que nous combattons les puissances et (restons debout). Nous n'acceptons pas ceux qui usent de la force et nous ne prendrons pas les armes".

Mais beaucoup se méfient des promesses faites par les talibans, qui disent vouloir former un gouvernement "inclusif" et ont pour cela entamer des consultations avec l'ancien président afghan Hamid Karzaï.

Selon un document confidentiel des Nations unies, les talibans posséderaient d'ailleurs des "listes prioritaires" d'individus ayant travaillé pour l'armée afghane ou des forces étrangères, qu'ils rechercheraient, alors même qu'ils ont promis ne pas se venger de leurs opposants.

Poursuite des évacuations

Face à l'angoisse de vivre sous le règne des talibans, plutôt partir. A l'aéroport de Kaboul en Afghanistan, les mêmes scènes chaotiques, ce jeudi. Des milliers de personnes ont convergé vers l'aéroport pour guetter le départ d'un avion et espérer quitter le pays.

Un pont aérien s'est mis en place. Les Etats-Unis, qui prévoient d'évacuer plus de 30 000 Américains et civils afghans via leurs bases au Koweït et au Qatar, ont déjà acheminé plus de 7 000 personnes depuis le début des opérations d'évacuation le 14 août.

Alors que les opérations se poursuivent, les Américains ont appelé les Talibans à assurer la sécurité de l'accès à l'aéroport. "Nous sommes très clairs avec nos partenaires internationaux - plus de 100 pays se sont réunis, le G7 l'a également mentionné aujourd'hui - que le passage en toute sécurité doit être garanti pour tous ceux qui souhaitent transiter vers l'aéroport", a rappelé Ned Price, porte-parole du département d'État américain.

Mais le Département d'Etat américain affirme que les talibans ne tiennent pas leur promesse et "empêchent les Afghans qui souhaitent quitter le pays d'atteindre l'aéroport". Les États-Unis ont envoyé 6 000 militaires pour sécuriser l'aéroport de Kaboul.

Le Royaume-Uni a de son côté évacué 306 Britanniques et 2 052 Afghans, l'Allemagne a déjà fait sortir 500 personnes, dont 202 Afghans, et plus de 200 personnes dont une majorité d'Afghans sont arrivés jeudi à Paris.

Le début d'une résistance ?

Pendant ce temps, des poches de résistance aux talibans se forment en Afghanistan. A Asadabad (est) et dans plusieurs endroits de Kaboul, des Afghans brandissaient jeudi le drapeau national noir, rouge et vert, quand les islamistes ont imposé leur drapeau blanc et noir sur les bâtiments publics. Un rassemblement similaire mercredi à Jalalabad (est) avait été dispersé à coups de feu.

Et depuis la vallée de Panchir, dernière zone à ne pas être sous le contrôle des talibans, le fils Ahmad Massoud, fils du plus célèbre adversaire des talibans et des Soviétiques, le commandant Ahmed Massoud, appelle à la résistance.

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