"Pandoras papers" : l'évasion fiscale pratiquée par certaines personnalités mondiales

De gauche à droite : Guillermo Lasso, Tony Blair, Abdallah II, Uhuru Kenyatta, Andrej Babis
De gauche à droite : Guillermo Lasso, Tony Blair, Abdallah II, Uhuru Kenyatta, Andrej Babis Tous droits réservés AP Photo files
Par Euronews avec AFP
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Des dizaines de dirigeants mondiaux visés par l’enquête #PandoraPapers pour avoir dissimulé des avoirs à des fins d'évasion fiscale.

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Plusieurs dirigeants, dont le Premier ministre tchèque, le roi de Jordanie ou les présidents du Kenya et d'Equateur, ont dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore, notamment à des fins d'évasion fiscale, selon une enquête publiée dimanche par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ).

L'enquête, à laquelle ont collaboré environ 600 journalistes, est baptisée "Pandora Papers", en référence à la légende de la boîte de Pandore. Elle s'appuie sur quelque 11,9 millions de documents, qui proviennent de 14 sociétés de services financiers, et a mis au jour plus de 29 000 sociétés offshores.

On a épluché des mails, des passeports, des relevés bancaires qui montrent comment les présidents, les rois, les princesses, les milliardaires et les criminels dissimulent leur argent.
Will Fitzgibbon
Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ)

Le roi de Jordanie, le Premier ministre tchèque

Selon ces documents, le roi Abdallah II de Jordanie a créé au moins une trentaine de sociétés offshore, c'est-à-dire dans des pays ou territoires à fiscalité avantageuse. Par le biais de ces entités, il a acheté 14 propriétés de luxe aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, pour plus de 106 millions de dollars.

Quant au Premier ministre tchèque, Andrej Babis, il a placé 22 millions de dollars dans des sociétés écran qui ont servi à financer l'achat du château Bigaud, une grande propriété située à Mougins, dans le sud de la France.

Et pourtant, devant les caméras, il assure n'avoir rien fait de mal. « _L'argent a été envoyé d'une banque tchèque. Cet argent a été taxé. _C'était mon argent et il est retourné en République tchèque. »

Le président équatorien, Guillermo Lasso, a lui logé des fonds dans deux trusts dont le siège se trouve aux Etats-Unis, dans le Dakota du Sud.

Parmi les autres personnes mentionnées dans le rapport figurent les présidents de l'Ukraine, du Kenya et de Chypre, ainsi que les ministres des Finances du Pakistan, des Pays-Bas et du Brésil, qui auraient tous des liens avec des sociétés offshore.

Parmi les personnalités exposées, se trouvent également la chanteuse colombienne Shakira, le mannequin allemand Claudia Schiffer ou la légende indienne du cricket Sachin Tendulkar.

Tony Blair, Dominique Strauss-Kahn et Uhuru Kenyatta

L'ancien Premier ministre britannique Tony Blair a, lui aussi, eu recours à de telles pratiques. Il est devenu propriétaire d'un immeuble à Londres, grâce à un montage financier qui lui a permis d'éviter de payer des taxes foncières.

Apparaît aussi le noms de l'ancien ministre français Dominique Strauss-Kahn. L'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) a fait transiter plusieurs millions de dollars d'honoraires de conseil à des entreprises par une société marocaine exempte d'impôts, selon les documents examinés par l'ICIJ.

D'après l'ICIJ, le président kényan Uhuru Kenyatta possède une fondation au Panama, et plusieurs membres de sa famille directe possèdent plus de 30 millions de dollars logés dans des comptes offshore.

Ce qui ressort de cette enquête, c'est la contradiction chez certains de ces dirigeants qui, dans leurs discours, prônent la transparence et la probité, mais qui, dans les faits, placent leur argent dans des paradis fiscaux.

Les "Pandoras Papers", après les "Panama Papers"

L'ICIJ s'est fait connaître, début avril 2016, avec la publication des "Panama Papers", une enquête appuyée sur quelque 11,5 millions de documents provenant d'un cabinet d'avocats panaméen.

Ils détaillaient les avoirs cachés de milliers de clients de Mossack Fonseca, dont des personnalités de premier plan.

L'onde de choc qu'a provoqué cette publication a notamment entraîné la démission du Premier ministre islandais Sigmundur David Gunnlaugsson et du chef du gouvernement du Pakistan, Nawaz Sharif.

En novembre 2017, l'ICIJ a publié les "Paradise Papers", basé sur une nouvelle série de documents dont une bonne partie émanait d'un autre cabinet spécialisé dans les montages financiers, Appleby.

Parmi les grands noms dont cette enquête a mis en avant les manœuvres pour dissimuler des avoirs et échapper à la fiscalité, le prince Charles, le champion de Formule 1 Lewis Hamilton ou le groupe Nike.

L'ICIJ en bref

Créé en 1997 par le Centre américain pour l'intégrité publique, le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) est devenu une entité indépendante en 2017.

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Son réseau compte des journalistes d'investigation dans plus de 100 pays et territoires, ainsi que quelque 100 médias partenaires.

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