La Belgique confrontée à une grave pénurie de personnel soignant

Archive - L'unité Covid-19 de l'hôpital Erasme, à Bruxelles, le 28 avril 2021.
Archive - L'unité Covid-19 de l'hôpital Erasme, à Bruxelles, le 28 avril 2021. Tous droits réservés Francisco Seco/Copyright 2021 The Associated Press.All rjghts reserved
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Par Euronews
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Selon la Fédération nationale des infirmières de Belgique, le taux d'absentéisme s'élève à près de 30% dans les hôpitaux belges. C'est 10 à 15% de plus qu'il y a un an.

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La Belgique est confrontée à une grave pénurie de soignants. Dans la Clinique Saint-Pierre d’Ottignies (Ottignies-Louvain-la-Neuve), au sud de Bruxelles, une unité a dû être fermée en raison du manque de personnel, et une autre pourrait l'être prochainement.

Une fermeture qui n'est pas sans conséquence pour les soignants restants, comme l'explique Myriam Seront, directrice du département infirmier de la clinique : "C'est triste à mourir, on impose un rythme effroyable à notre personnel parce que les unités, de part cette fermeture, sont bondées. Il y a trente patients dans trente lits, avec un turnover incessant. Ils font sortir les patients au plus vite, donc ça a un impact à tout niveau."

La Fédération nationale des infirmières de Belgique estime à près de 30% le taux d’absentéisme dans les hôpitaux belges. C'est 10 à 15% de plus qu'il y a un an, comme l'ont souligné nos confrères de la RTBF. En raison de ce manque de personnel, des opérations doivent être repoussées. 

"C'est du jamais vu à mon niveau, et je suis quand même relativement inquiète par rapport à la suite", témoigne Aurélie Penninckx, cheffe du Service Accueil à l'hôpital Erasme de Bruxelles. "On voudrait soigner plus de gens, on voudrait prendre plus de monde en charge. C'est difficile d'imaginer qu'on pourrait faire pire que 2020, mais les conséquences sont peut être encore plus grave aujourd'hui que l'an passé".

On savait bien que ce déficit en personnel infirmier était là, était latent. La crise du Covid n'a fait que l'activer, a joué un rôle de catalyseur dans cette problématique.
Chantal Van Cutsem
directrice du département infirmier à l'hôpital Erasme

"On est dans le mur"

Mais si la crise du Covid-19 a amplifié ce phénomène, il est en fait bien plus ancien. Cela fait de nombreuses années que les métiers du soin, notamment infirmier, peinent à attirer de nouveaux candidats. 

"On savait très bien que ça allait arriver un jour puisque cette profession n'est plus attractive, on ne fait pas grand chose pour la valoriser, déplore Chantal Van Cutsem, directrice du département infirmier à l'hôpital Erasme. Donc on savait bien que ce déficit en personnel infirmier était là, était latent. La crise du Covid n'a fait que l'activer, a joué un rôle de catalyseur dans cette problématique, On est dans le mur."

Pour pallier l'urgence, et alors que les contaminations au covid-19 sont à la hausse en Belgique, les soignants sont invités à poursuivre le travail, même s’ils ont eu un contact à haut risque, dans l’attente du résultat de leur test.

En parallèle, les soignants demandent des mesures structurelles pour redorer l'image de leur profession, notamment des hausses de salaire et une amélioration sensible des conditions de travail

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