Nicaragua : Daniel Ortega en passe d'être réélu après avoir éliminé ses rivaux

Portrait du président Daniel Ortega, Managa, Nicaragua, 7 novembre 2021
Portrait du président Daniel Ortega, Managa, Nicaragua, 7 novembre 2021 Tous droits réservés Andres Nunes/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
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Après avoir mené une chasse aux opposants six mois avant le scrutin et avoir ainsi écarté tous ses rivaux, Daniel Ortega est en passe d'être réélu à la présidence du Nicaragua.

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Le président du Nicaragua Daniel Ortega est assuré d'être réélu pour un quatrième mandat de cinq ans après les élections de dimanche, qualifiées de "comédie" par Washington et de honte par la plupart des démocraties occidentales. La seule inconnue est le taux d'abstention puisque tous les rivaux sérieux du chef de l'Etat ont été mis en prison.

Daniel Ortega et son parti le Front sandiniste de libération nationale dirigent le pays depuis 2007. Récemment, il a même nommé son épouse Rosario Murillo, co-présidente du Nicaragua.

TV Channel 6 (capture d'écran)
Rosario Murillo et Daniel Ortega après le vote, Mangua, Nicaragua, 7 novembre 2021TV Channel 6 (capture d'écran)

Ses leaders en détention ou en exil, l'opposition a organisé une manifestation d'environ un millier de personnes à San José, la capitale du Costa Rica où se sont réfugiés plus de 100 000 Nicaraguayens.

Les opposants n'avaient qu'un seul mot d'ordre pour les électeurs : "restez à la maison". Ils ont dénoncé "un cirque électoral" et demandé la libération de tous les prisonniers politiques.

Six mois avant le scrutin, la chasse aux opposants a fait rage : 39 personnalités politiques, hommes d'affaires, paysans, étudiants et journalistes ont été arrêtés depuis juin. Parmi eux, les sept candidats potentiels susceptibles de constituer une menace pour le président sortant.

Favorite de l'opposition dans les sondages, Cristiana Chamorro, 67 ans, fille de l'ex-présidente Violeta Chamorro (1990-1997), a été la première arrêtée, le 2 juin, et placée en détention à domicile.

Les opposants sont accusés d'atteinte à la souveraineté nationale, de soutenir les sanctions internationales contre le Nicaragua, de "trahison de la patrie" ou de "blanchiment d'argent", en vertu de loi votées fin 2020 par le Parlement, acquis à l'exécutif, tout comme le pouvoir judiciaire et le tribunal électoral.

Les cinq candidats inscrits pour affronter le chef de l'Etat sont considérés par l'opposition comme des faire-valoir compromis avec le pouvoir.

Outre la présidence du pays, les 4,4 millions d'électeurs du Nicaragua devaient choisir 90 des 92 sièges du congrès et les représentants du pays au Parlement Centraméricain qui rassemble six pays-membres.

Il y a trois ans, au printemps 2018, la répression a fait plus de 300 morts parmi les manifestants qui exigeaient la démission de Daniel Ortega. Héros de la révolution, l'ancien guérillero Daniel Ortega est aujourd'hui accusé par ses opposants d'agir de la même façon que le dictateur Anastasio Somoza qu'il a contribué à renverser en 1979.

Sources additionnelles • AP, AFP

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