Présidence du Conseil de l'UE | La Slovénie passe le relais à la France. Les oppositions accusent Emmanuel Macron de s'en servir pour se faire réélire en avril prochain.
La France va présider le Conseil de l'Union européenne à compter du 1er janvier 2022. Si Paris affiche ses ambitions de puissance pour ce mandat de six mois, en interne l'opposition se déchaîne contre le président français, accusé de vouloir tirer profit de cette nouvelle fonction, à quelques mois de la présidentielle.
Le ministre français des Affaires étrangères qui a reçu jeudi des mains de son homologue slovène le bâton de la présidence, s'est étonné des critiques de l'opposition, qui pointent du doigt la concomitance des échéances européennes et nationales de la France.
"Ce débat n'est que français. Il y a des élections tout le temps dans l'UE" et "il y a un calendrier à respecter", a-t-il plaidé.
Déclinant les priorités de la France ce jeudi lors d'un point presse, Jean-Yves le Drian a souligné la volonté de Paris de mettre l'accent sur trois points : "relance, puissance, appartenance".
"Il s'agira de nous préparer à affronter les pandémies de demain, de réarmer notre industrie, de défendre l'État de droit partout dans notre Union et bien sur de renforcer la défense européenne" a-t-il précisé.
La veille, le Premier ministre français avait tracé les grandes lignes de ces six prochains mois devant les députés, en parlant d'une Europe '"plus souveraine, capable de maîtriser ses frontières", capable de "s'affirmer en tant que puissance" et "dotée d'une politique de défense".
Ouvrant un débat sans vote, Jean Castex a fait allusion à la montée des populismes, relevant que "nous voyons un peu partout en Europe des forces politiques remettre en cause" le "modèle européen".