Crise en Ukraine : Moscou accueille froidement le rejet américain de ses exigences

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Par Camille Pauvarel avec AFP
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La Russie a froidement accueilli jeudi le rejet par Washington de ses exigences sécuritaires, un échange qui alimente la crise russo-occidentale sur l'Ukraine, mais les deux camps ont gardé ouverte la porte du dialogue.

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C'est avec froideur que la Russie a réagi à la lettre apportée par l'ambassadeur américain. Mercredi, les Etats-Unis et l'Otan avaient sans surprise formellement rejeté des demandes clés de Moscou : la fin de la politique d'élargissement de l'Alliance atlantique et un retour de ses déploiements militaires sur les frontières de 1997.

La Russie considère ces points comme des menaces existentielles nourrissant le risque de conflit en Ukraine. Pour le ministre russe des Affaires étrangères, la potentielle inclusion de l'Ukraine à l'Otan représente toujours une ligne rouge.

"Concernant le contenu du document, il y a une réponse qui permet d'espérer le début d'une conversation sérieuse sur les questions secondaires. Mais, dans ce document, il n'y a pas de réponse positive à la question principale", a-t-il estimé.

Sergueï Lavrov a également insisté sur le fait que "le droit de choisir ses alliances est clairement conditionné par la nécessité de prendre en compte les intérêts de sécurité de tout autre État" dont la Russie. Selon lui, ce principe est "délibérément passé sous silence" par les Occidentaux.

Menace sur le gaz russe

Au lendemain de la rencontre entre les négociateurs allemands, français, russes et ukrainiens, Berlin a enfin brandi une menace attendue, celle d'imposer des sanctions sur le projet du Gazoduc Nord Stream II. La ministre des Affaires étrangères a ainsi clarifié la position allemande après beaucoup de tergiversations sur cette question centrale.

Nord Stream II doit acheminer du gaz russe en Allemagne et en Europe via la mer Baltique, officiellement terminé il n'est pas encore en service.

"Nous ne permettrons à personne, même à nos amis, de nous imposer une quelconque concession"
Dmytro Kuleba
Ministre ukrainien des Affaires étrangères

Tout en saluant les efforts des occidentaux pour tenter de mettre fin à la crise, le ministre des affaires étrangères ukrainien a rappelé que c'était à la Russie de faire des concessions et que son pays ne flancherait pas.

"Si quelqu'un décide de conclure des accords sur l'Ukraine dans le dos de l'Ukraine, nous ne les accepterons pas ; ils seront rejetés. C'est une question de principe. Nous ne permettrons à personne, même à nos amis, de nous imposer une quelconque concession", a prévenu Dmytro Kuleba.

100 000 soldats à la frontière

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui salué des pourparlers "constructifs" au sujet de la rencontre parisienne mercredi sous médiation franco-allemande.

D'après Washington, environ 100 000 soldats russes se tiennent près de la frontière ukrainienne et les exercices militaires se poursuivent.

La Russie dément tout projet d'invasion, mais s'estime menacée par l'expansion de l'Otan depuis 20 ans ainsi que par le soutien occidental à son voisin ukrainien.

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