Les Jeux olympiques d'hiver de Pékin sont officiellement ouverts

Les JO de Pékin 2022 sont officiellement ouverts ! La formule consacrée a été prononcée par le président chinois Xi Jinping, ce vendredi vers 21h42 heure locale, soit 14h42 heure de Bruxelles, à l'issue d'une cérémonie d'ouverture qui aura duré un peu plus de deux heures. La capitale chinoise est entrée dans l'histoire en devenant la première ville à avoir organisé les Jeux d'été et d'hiver, dans un contexte lourd, entre Covid, tensions diplomatiques et polémiques.
La cérémonie d'ouverture s'est conclue par l'arrivée de la flamme olympique dans le stade national de Pékin, surnommé le "Nid d'Oiseau". Les organisateurs de l'événement avaient réservé une surprise de taille, puisque le traditionnel embrasement de la vasque a été remplacé par un autre dispositif. La flamme olympique a été, en effet, mise en place dans une structure en forme de flocon de neige, grand thème récurrent de cette cérémonie.
Les deux derniers relayeurs, les athlètes chinois Dinigeer Yilamujian ont Zhao Jiawen, ont inséré la flamme dans un socle au milieu de ce flocon de neige géant constitué lui-même de petits flocons accompagnés du nom des nations participantes au Jeux.
Cette structure abritant donc la flamme s'est ensuite élevée dans les airs, flottant au milieu du "Nid d'oiseau". Alors que cette étoile brillante gagnait de la hauteur, le ciel de Pékin s'est embrassé d'un splendide feu d'artifice, où, là encore, le thème du flocon de neige est apparu dans la nuit pékinoise.
La flamme olympique brûlera jusqu'à la cérémonie de clôture des Jeux le dimanche 20 février.
Le scénario de la cérémonie protégé comme un secret d'Etat
La cérémonie d'ouverture des JO avait débuté à 20h locales dans cette enceinte du "Nid d'Oiseau", construit spécialement pour les JO d'été de 2008. Aucune épreuve sportive ne se tiendra dans cette enceinte cette année, seules les cérémonies d''ouverture et de clôture y sont programmées
Comme il y a quatorze ans, le spectacle a été conçu par le réalisateur chinois Zhang Yimou, auteur en 2008 d'une époustouflante célébration patriotique et colorée, mettant en scène 14 000 figurants, danseurs et acrobates, sous une profusion de feu d'artifices et d'effets spéciaux.
Sans surprise, Zhang Yimou avait promis un spectacle "totalement novateur", tout en reconnaissant qu'il a dû tenir compte des températures hivernales (-6°C annoncés) et de la menace épidémique pour concevoir sa cérémonie qui devrait réunir cette fois "seulement" 3 000 artistes, dont une très grande majorité d'adolescents.
Le scénario de la cérémonie avait été protégé jusqu'au dernier moment comme un secret d'Etat.
"Simple, sûr et splendide"
"La période est différente. Notre concept, c'est simple, sûr et splendide", a simplement dévoilé Zhang Yimou en amont de la cérémonie.
Car le Covid-19 est passé par là. Pour cause de pandémie, ces deuxièmes JO sous Covid, après ceux de Tokyo l'été dernier, auront du mal à être une fête.
Les sportifs sont confinés dans une bulle sanitaire et soumis à des dépistages quotidiens. Comme Pékin observe une stratégie zéro Covid, aucun contact n'est autorisé avec la population et si les tribunes des sites de compétition seront partiellement remplies, elles le seront par des "invités", qui doivent observer les distanciations sociales.
Parmi les spectateurs de la cérémonie d'ouverture boycottée par plusieurs pays occidentaux, Etats-Unis en tête, afin de dénoncer des violations des droits humains en Chine, une vingtaine de dirigeants mondiaux, dont le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et Vladimir Poutine.
Le président russe, arrivé dans la capitale chinoise à la mi-journée, a rencontré Xi Jinping, son "ami", pour un sommet où les deux dirigeants ont fustigé à l'unisson l'influence américaine "négative" pour la paix et dénoncé le rôle des alliances militaires occidentales en Europe comme en Asie, les jugeant déstabilisatrices.
Températures polaires
Les quelque 2 900 sportifs en lice représentant 91 pays, et qui convoitent un total de 109 titres olympiques, doivent eux composer avec des conditions météo éprouvantes avec, par exemple pour le deuxième entraînement de la descente hommes à Yanqing, de fortes rafales de vent et des températures polaires (entre -36 et -28 degrés en ressenti au sommet de la piste).
Dans l'enceinte du "Nid d'oiseau", les délégations se sont succédées lors du traditionnel défilé.
Si la plupart des athlètes sont focalisés sur leurs ambitions sportives et une participation, souvent unique dans une carrière, aux JO, d'autres, comme le Britannique Gus Kenworthy, digèrent mal de se retrouver Chine.
"Je ne pense pas qu'un pays devrait être autorisé à accueillir les Jeux s'il a des positions épouvantables en matière de droits de l'homme", a regretté le vice-champion olympique 2014 de ski slopestyle.
Les Pékinois affichent, eux, à défaut de ferveur un mélange d'empressement et de fierté : "Je suis tellement heureuse, je suis tellement impatiente", sourit Yin Alping, une retraitée de 66 ans qui a patienté pendant trois heures et demie dans le froid pour pouvoir acheter des mascottes olympiques.
"Notre pays est fort, un tel événement sportif ne peut pas être organisé par n'importe quel pays", s'enflamme Jia Qingshan, un autre sexagénaire.