Les habitants de l'île de Sein, au large du Finistère (ouest de la France), s'inquiètent des conséquences du changement climatique sur leur îlot posé à fleur d'eau.
Les habitants de l'île de Sein, au large du Finistère (ouest de la France), s'inquiètent des conséquences du changement climatique sur leur îlot posé à fleur d'eau.
C'est un petit rocher posé sur l'océan Atlantique : l'île de Sein, au large de la Bretagne.
Altitude moyenne : 2 mètres au dessus du niveau de l'eau.
Certains habitants voient bien que leur île subit de plus en plus les assauts de la mer. Parmi eux, Serge Coatmeur, ancien gardien du phare.
"Il y a un siècle, dit-il, on allait à pied sur le bout de caillou là, il y avait de la terre et de l'herbe, depuis tout est parti. Il y a pas mal d'endroits, même côté Est, j'ai un copain qui me dit: ma grand-mère cultivait des patates, et là je vois pas trop où on peut cultiver des patates. Le changement il a lieu sous nos yeux et c'est à échelle humaine."
Les terres subissent l'érosion, les vagues charrient des galets, les digues sont régulièrement endommagées par les tempêtes...
Pour autant, tous ne s'en alarment pas.
"Oui, il y a des tempêtes, commente ainsi Christine Poilvet, propriétaire d'un restaurant sur l'île. Mais il y en a toujours eu. Il n'y en a pas plus. Franchement ça ne m'inquiète pas, ce n'est pas un sujet qui m'inquiète."
Le maire, lui, reconnaît que les tempêtes sont de plus en plus violentes.
Ici, on se souvient notamment de celle de 2014 et des dégâts qu'elle a causés.
Mais sur ce bout de France posé sur l'océan, la population ne peut se résigner à partir.
Ainsi Charlyne, jeune femme de 22 ans.
"On n'a pas beaucoup de hauteur ici, on est à 6 mètres grand maximum au-dessus du niveau de l'eau donc oui c'est très inquiétant. Pour autant, je ne quitterai pas ici ! J'ai toujours vécu ici depuis toute petite, on est attachés à notre île !"
Après avoir longtemps regardé la mer, l'ancien gardien du phare porte un regard inquiet sur son île, qu'il voit comme un laboratoire du changement climatique.
Et il regrette que cette question climatique soit jusque-là totalement absente de la campagne pour la présidentielle, éclipsée par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine.