Volodymyr Zelensky a exhorté ce mardi l'ONU à agir "immédiatement" contre la Russie au regard de ses "crimes de guerre".
Ce mardi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est exprimé en visio-conférence devant le Conseil de sécurité des Nations unies, où il a exhorté l'institution internationale à agir "immédiatement" face aux "crimes de guerre" commis selon lui par la Russie dans son pays, sans quoi les Nations unies n'auraient qu'à "simplement fermer". Il a également demandé que la Russie soit exclue du Conseil de sécurité, dont elle est un des cinq membres permanents avec droit de veto, ou que le système onusien soit réformé pour que "le droit de veto ne signifie pas le droit de mourir".
Après l'onde de choc provoquée par la découverte le week-end dernier de nombreux cadavres à Boutcha, près de Kiev, où l'Ukraine accuse les Russes de massacre, l'Union européenne et Washington ont par ailleurs intensifié leur pression économique et diplomatique contre la Russie dans l'espoir de lui faire lâcher prise.
"Maintenant nous avons besoin de décisions du Conseil de sécurité pour la paix en Ukraine", a déclaré M. Zelensky dans un discours solennel par vidéo retransmis en direct dans la salle du Conseil de sécurité à New York.
L'ambassadeur russe auprès de l'ONU, Vassily Nebenzia, a à nouveau contesté les accusations d'atrocités visant l'armée russe. "Nous ne sommes pas venus en Ukraine conquérir des territoires", a-t-il affirmé.
Moscou accuse les autorités ukrainiennes de préparer des "mises en scène" de civils tués dans plusieurs villes pour faire condamner le Kremlin.
Le déroulé du 41e jour de guerre en Ukraine :
Revoir la déclaration du président ukrainien Zelensky devant le Conseil de sécurité des Nations unies :
Les Etats-Unis vont adopter mercredi, en coordination avec l'Union européenne et le G7, de nouvelles sanctions contre la Russie visant notamment à interdire "tout nouvel investissement" dans ce pays, selon une source proche du dossier.
Ces mesures punitives, imposées en réponse à l'invasion de l'Ukraine par Moscou, incluront en outre "des sanctions renforcées contre les institutions financières et entreprises publiques en Russie, et des sanctions contre des responsables gouvernementaux russes et leurs proches", a précisé à l'AFP mardi cette source.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est adressé directement aux Russes ce mardi, leur disant dans une vidéo qu'ils méritent de connaître "la vérité" sur les atrocités commises en Ukraine après l'invasion russe.
"Le peuple russe mérite la vérité, vous méritez les faits", a déclaré le dirigeant conservateur en russe au début de cette courte vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, avant de poursuivre en anglais.
Elles sont "si choquantes, si écœurantes (qu') il n'est pas étonnant que votre gouvernement cherche à vous les cacher", a-t-il souligné. "Votre président sait que si vous pouviez voir ce qui se passe, vous ne soutiendriez pas cette guerre", a-t-il ajouté en faisant référence à Vladimir Poutine.
Depuis le déclenchement de l'invasion russe, les sites de nombreux médias russes ou étrangers ont été bloqués en Russie, en plein durcissement du Kremlin contre les voix dissonantes.
"Votre président est accusé de crimes de guerre. Mais je ne peux croire qu'il agisse en votre nom", a conclu Boris Johnson en recourant à nouveau au russe.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé mardi que la découverte de cadavres dans la ville ukrainienne de Boutcha était une "provocation" visant à faire échouer les négociations en cours entre Kiev et Moscou.
"Une question se pose: à quoi sert cette provocation ouverte et mensongère (...) Nous sommes amenés à penser qu'elle sert à trouver un prétexte pour torpiller les négociations en cours", a affirmé M. Lavrov, dans un message vidéo diffusé à la télévision russe.
Après la France et l'Allemagne lundi, l'Italie, l'Espagne et la Slovénie notamment ont à leur tour expulsé ce mardi en masse des diplomates russes, marquant une nouvelle dégradation des relations avec Moscou après la découverte de massacres imputés aux forces russes près de Kiev.
Lors de sa déclaration, le président ukrainien a demandé l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité de l'ONU. Volodymyr Zelensky a également pointé du doigt "la faillite" du Conseil de sécurité en car "on laisse le mal régner" en Ukraine.

S’adressant aux différents ambassadeurs des délégations, le président ukrainien a lancé : "Etes-vous prêts à fermer l'ONU, à mettre la clé sous la porte? On doit agir aujourd'hui. Vous devez prendre vos responsabilité"
Le président ukrainien a appelé à une réunion global pour transformer le Conseil de sécurité pour qu'il puisse "vraiment" garantir la sécurité "des tous les pays".
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également exhorté l'ONU à agir "immédiatement" face aux "crimes de guerre" commis selon lui par la Russie dans son pays, sans quoi les Nations unies n'auraient qu'à "simplement fermer".
Volodymyr Zelensky a en outre appelé à ce que la Russie soit exclue du Conseil de sécurité de l'ONU et à une réforme du système des Nations unies, afin que "le droit de veto ne signifie pas le droit de mourir".
Devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le président ukrainien Zelensky que la Russie soit "tenue responsable" pour "crimes de guerre".
"Il y a bien un conseil, mais il n'y a pas de sécurité" - Volodymyr Zelensky, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le 5 avril 2022
L'ONU "a reçu des allégations crédibles selon lesquelles les forces russes auraient utilisé des armes à sous-munitions dans des zones peuplées au moins 24 fois" en Ukraine depuis l'invasion de fin février, a affirmé mardi devant le Conseil de sécurité une haute responsable de l'Organisation.
"Les allégations selon lesquelles les forces ukrainiennes auraient utilisé de telles armes font également l'objet d'une enquête", a ajouté la secrétaire générale adjointe des Nations unies pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo.
Marioupol a "dépassé le stade de la la catastrophe humanitaire", a affirmé mardi à l'AFP le maire de cette ville du sud-est de l'Ukraine assiégée par l'armée russe, qualifiant d'"invivable" la situation des quelque 120 000 habitants toujours sur place.

"Nous estimons à environ 120 000 le nombre d'habitants encore à Marioupol. Nous avons dépassé le stade de la catastrophe humanitaire parce que depuis plus de 30 jours, les gens n'ont plus ni chauffage, ni eau, ni rien", a déclaré Vadim Boïtchenko depuis Zaporojié (centre), par visioconférence pour raison de sécurité.