Ukraine : Zelensky appelle l'ONU à agir immédiatement face aux "crimes de guerre russes"

Volodymyr Zelensly s'exprimant en visio face au Conseil de sécurité de l'ONU, le 5 avril 2022
Volodymyr Zelensly s'exprimant en visio face au Conseil de sécurité de l'ONU, le 5 avril 2022 Tous droits réservés John Minchillo/Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Stephane HamalianEuronews avec AFP
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Exhortant la communauté internationale à agir "immédiatement", Volodymyr Zelensky a appelé à l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité de l'ONU.

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mardi l'ONU à agir "immédiatement" contre la Russie au regard de ses "crimes de guerre" commis selon lui en Ukraine, réclamant notamment son exclusion du Conseil de sécurité, alors que Moscou rejette toute accusation d'exactions.

Après l'onde de choc provoquée par la découverte le week-end dernier de nombreux cadavres à Boutcha, près de Kiev, où l'Ukraine accuse les Russes de massacres, l'Union européenne et Washington ont intensifié leur pression économique et diplomatique contre la Russie dans l'espoir de lui faire lâcher prise.

"Exclure" la Russie du Conseil de sécurité de l'ONU

"Maintenant nous avons besoin de décisions du Conseil de sécurité pour la paix en Ukraine", a déclaré Volodymyr Zelensky dans un discours solennel par vidéo retransmis en direct dans la salle de l'institution à New York.

Il a demandé à l'ONU que la Russie soit "tenue responsable" pour ses "crimes de guerre" perpétrés selon lui en Ukraine depuis son invasion le 24 février.

Pour cela, a-t-il ajouté, il faut que la Russie soit exclue du Conseil de sécurité, dont elle est un des cinq membres permanents avec droit de veto, ou que le système onusien soit réformé pour que "le droit de veto ne signifie pas le droit de mourir".

Le président ukrainien a ensuite fait diffuser devant le Conseil de sécurité une vidéo présentant des images très crues de personnes tuées en Ukraine.

Plusieurs corps ou parties de corps figuraient sur ces images, sur un fond sonore accentuant la dramatisation de la vidéo.

"Ce que nous avons vu à Boutcha n'est pas l'acte isolé d'une unité dévoyée. C'est une campagne délibérée pour tuer, torturer, violer, commettre des atrocités", avait déclaré plus tôt dans la journée le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Moscou nie toute implication à Boutcha

Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est adressé directement aux Russes mardi, leur disant dans une vidéo qu'ils méritent de connaître "la vérité" sur les atrocités commises en Ukraine après l'invasion russe, soulignant notamment que les exactions imputées aux Russes à Boutcha ont "horrifié le monde".

Moscou nie en bloc et accuse les autorités ukrainiennes de préparer des "mises en scène" de civils tués dans plusieurs villes pour faire condamner le Kremlin.

"Je voudrais simplement profiter de la présence virtuelle ici du président de l'Ukraine et m'adresser directement à lui" a dit l'ambassadeur russe auprès de l'ONU Vassily Nebenzya en réponse au discours de Volodymyr Zelensky.

"Vous porterez sur votre conscience les accusations sans fondement contre l'armée russe qui ne sont confirmées par aucun témoin oculaire" a-t-il lancé.

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L'ambassadeur russe auprès de l'ONU Vassily Nebenzya, le 5 avril 2022, Conseil de sécurité de l'ONU, New YorkJohn Minchillo/Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.

Sur le front des sanctions économiques, qui pleuvent sur Moscou depuis son invasion de l'Ukraine, le Trésor américain a annoncé mardi qu'il n'autorisait plus la Russie à rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines.

Les Etats-Unis vont également adopter mercredi, en coordination avec l'Union européenne et le G7, de nouvelles sanctions visant notamment à interdire "tout nouvel investissement" en Russie, selon une source proche du dossier.

Probable offensive majeure sur le sud et le Donbass

Sur le théâtre militaire, plusieurs bombardements ont touché dans la nuit de lundi à mardi Kramatorsk, grande ville contrôlée par Kiev dans l'est de l'Ukraine, région où le ministère de la Défense ukrainien dit s'attendre à une "offensive" de "l'ennemi" en vue de prendre "le contrôle de l'ensemble des régions de Lougansk et de Donetsk".

Après le récent retrait des troupes russes qui assiégeaient Kiev et sa région, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a estimé que la Russie se renforçait pour "prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass", dans l'est de l'Ukraine, et réaliser "un pont terrestre avec la Crimée", annexée par Moscou en 2014.

"Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre", a-t-il averti, disant redouter la découverte "d'autres atrocités" commises par les forces Russes en Ukraine.

L'armée russe a affirmé mardi soir avoir abattu deux hélicoptères ukrainiens cherchant à évacuer des chefs d'un bataillon nationaliste défendant le port assiégé de Marioupol (sud-est), tout en appelant une nouvelle fois ces défenseurs à déposer les armes.

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Marioupol a "dépassé le stade de la catastrophe humanitaire", avait dans la journée affirmé à l'AFP Vadim Boïtchenko, le maire de ce grand port assiégé par l'armée russe, qualifiant d'"invivable" la situation des quelque 120 000 habitants toujours sur place.

A Mykolaïv (sud), trois hôpitaux "ont été touchés par des bombardements" dimanche et lundi, a indiqué mardi l'organisation non gouvernementale Médecins sans Frontières (MSF), présente sur place.

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