Après le retrait de troupes russes, des centaines de corps de civils ont été découverts dans ces localités situées au nord-ouest de Kyiv. Les autorités ukrainiennes ont accusé la Russie de crimes de guerre, ce que Moscou a nié.
L'ONU poursuit son enquête sur les possibles crimes de guerre en Ukraine. La commission d'enquête des Nations unies a recueilli de multiples allégations sur de possibles crimes de guerre commis par les forces russes dans ce pays, mais il est trop tôt pour tirer des conclusions, a indiqué mercredi son président.
"À ce stade, nous ne sommes pas en mesure de tirer des conclusions factuelles ou de nous prononcer sur des questions relatives à la qualification juridique des événements", explique Erik Mose président de la commission d'enquête, lors d'une conférence de presse à Kyiv.
"A Boutcha et Irpin, la commission a reçu des informations concernant des meurtres arbitraires de civils, la destruction et le pillage de biens, ainsi que des attaques contre des infrastructures civiles, notamment des écoles", a déclaré Erik Mose.
Après le retrait de troupes russes, des centaines de corps de civils ont été découverts dans ces localités situées au nord-ouest de Kyiv. Les autorités ukrainiennes ont accusé la Russie de crimes de guerre, ce que Moscou a nié.
Les preuves et témoignages recueillis dans des villes telles que Boutcha confortent la thèse de violations graves assimilables à des crimes de guerre ou à des crimes contre l'humanité.
"Sous réserve d'une confirmation ultérieure, les informations reçues et les sites de destruction visités peuvent étayer les allégations selon lesquelles de graves violations du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire, pouvant aller jusqu'à des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, ont été commises dans ces régions", a souligné M. Mose.
15 000 dossiers relevant de crimes de guerre
La commission des Nations unies poursuivra la "collecte de preuves" afin d'établir les responsabilités. L'objectif est de transmettre un premier dossier au Conseil des droits de l'homme (CDH) pour septembre prochain et de soumettre un rapport final d'ici mars 2023.
Au cours de visites à Boutcha, Irpin, Kharkiv et Soumy, les membres de la mission ont rencontré les autorités locales, des organisations de la société civile, et recueilli des témoignages de civils. Les procureurs ukrainiens ont déjà recensé plus de 15 000 dossiers relevant potentiellement de crimes de guerre.