Nouvelle aide militaire à l'Ukraine, renforcement des sanctions contre la Russie : les Occidentaux durcissent ce mercredi leurs positions après la récente découverte de nombreux cadavres à Boutcha, près de la capitale de l'Ukraine.
Nouvelle aide militaire à l'Ukraine, renforcement des sanctions contre la Russie : les Occidentaux durcissent ce mercredi leurs positions après la récente découverte de nombreux cadavres à Boutcha, près de la capitale de l'Ukraine où les bombardements russes se poursuivent dans plusieurs régions cruciales stratégiquement.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mardi l'ONU à agir "immédiatement" contre la Russie au regard de ses "crimes de guerre" commis selon lui en Ukraine, réclamant notamment son exclusion du Conseil de sécurité dont elle est un des cinq membres permanents avec droit de veto. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a lui estimé que la découverte de cadavres à Boutcha était une "provocation" visant à faire échouer les négociations en cours entre Kiev et Moscou.
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La Russie bloque l'accès humanitaire à Marioupol pour dissimuler les "milliers" de victimes dans cette ville assiégée du sud-est de l'Ukraine contre laquelle se poursuivent les assauts et les bombardements, a affirmé ce mercredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
"Je pense que l'une des principales raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas faire entrer d'aide humanitaires dans Marioupol est que, tant que tout n'a pas été 'nettoyé' par les soldats russes, ils ont peur que le monde voie ce qu'il s'y passe", a déclaré M. Zelensky dans un entretien avec la chaîne de télévision turque Habertürk, mis en ligne par la présidence.
Il s'agit "non pas de dizaines mais de milliers de personnes tuées et de milliers de blessés", a-t-il ajouté. "Nous savons combien de militaires (ukrainiens) y sont morts et combien y ont été blessés, mais nous ne savons pas combien de civils".
"Mais, dans tous les cas, ils (les Russes) ne pourront pas tout cacher (...). Un tel nombre, c'est impossible à dissimuler. Et je pense que nous le verrons tous quand nous pourrons entrer" dans Marioupol, a-t-il encore déclaré.
"A Boutcha par exemple ils ont essayé de le faire, ils ont brûlé beaucoup de gens dans cette région : Boutcha, Irpin, Gostomel. Ils ont brûlé des familles. Hier, nous avons de nouveau trouvé une famille : le père, la mère, les deux enfants. De tout petits enfants. C'est pour ça que je dis : ce sont des nazis", a martelé le président ukrainien.
Interrogé sur la possibilité d'une poursuite des pourparlers avec la Russie, M. Zelensky estime que ces négociations "devront avoir lieu de toute façon".
"Nous n'avons pas très envie de négocier avec la Russie après ce que nous avons vu, pas très envie, je dois vous le dire, parce que nous comprenons à qui nous avons affaire", a-t-il ajouté. Mais "nous devons trouver même la moindre possibilité de négocier. Je pense qu'il est difficile d'arrêter la guerre autrement", a-t-il relevé.
Les deux filles de Vladimir Poutine figurent sur une nouvelle liste noire de sanctions de l'UE examinées par les représentants des Vingt-Sept, qui comprend plus de 200 noms dont ceux d'hommes d'affaires russes, selon un document consulté par l'AFP.
Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne, qui prévoit en outre un arrêt des achats de charbon russe et la fermeture des ports aux bateaux russes, fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, après le retrait des forces russes.
Vladimir Poutine a dénoncé mercredi "une provocation grossière et cynique" de Kyiv.
Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova, âgées d'une trentaine d'années, sont issues du mariage de Vladimir Poutine avec Lioudmila Poutina dont le président russe a annoncé le divorce en 2013.
L'aînée, Maria Vorontosa, est sanctionnée pour son rôle dans Nomenko, une importante société de projets d'investissement dans le secteur de la santé qui procure "des sources substantielles de revenus" au gouvernement russe, selon le document.
Sa sœur, Katerina Tikhonova, dirige un fonds de soutien aux jeunes scientifiques russes, fondé par des compagnies dont les dirigeants "sont des membres du cercle d'oligarques proches" de Poutine, selon la même source.
Cette nouvelle liste comprend au total 217 individus et 18 entités.
Quatre civils ont été tués et quatre blessés dans le bombardement par les forces russes mercredi d'un centre de distribution d'aide humanitaire à Vougledar, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko.
"Dans la matinée, l'ennemi a cyniquement tiré sur les civils de Vougledar venus recevoir de l'aide humanitaire. Le bombardement a fait quatre morts et quatre blessés", a déclaré M. Kirilenko sur Facebook.
Quelques heures plus tôt, sur la messagerie Telegram, le gouverneur avait écrit que la frappe "à l'aide de roquettes" avait eu lieu "pendant la distribution d'aide humanitaire".
Il avait publié des photos montrant des corps inertes gisant près d'un bâtiment dont les fenêtres avaient été soufflées.
Vougledar, une ville de 15 000 habitants, se trouve à 50 kilomètres au sud-ouest de Donetsk, un centre industriel d'un million d'habitants aux mains depuis 2014 des séparatistes pro-russes.
Un petit groupe de soldats ukrainiens qui se trouvaient aux Etats-Unis avant l'invasion russe de l'Ukraine sont formés au maniement des drones tueurs Switchblade que Washington fournit à Kyiv, a indiqué ce mercredi un haut responsable du Pentagone.
"Un petit nombre d'Ukrainiens se trouvaient déjà ici aux Etats-Unis (...) et nous avons saisi l'occasion de les former pendant quelques jours, tout particulièrement aux drones Switchblade, dont l'armée ukrainienne n'est pas familière", a précisé ce haut responsable ayant requis l'anonymat.
"C'est un petit nombre, moins d'une douzaine", a-t-il ajouté. "Ils devraient rentrer en Ukraine prochainement".
Joe Biden a dénoncé ce mercredi des "crimes de guerre majeurs" en évoquant les "corps laissés dans les rues après le retrait des Russes" et les "civils exécutés de sang-froid" à Boutcha.
"Ce qui se passe ce n'est rien de moins que des crimes de guerre majeurs. Les nations responsables doivent s'unir pour que les responsables rendent des comptes", a dit le président américain lors d'une conférence syndicale à Washington, en promettant également "d'étouffer pour des années" le développement économique de la Russie.
Severodonetsk, la ville la plus à l'est tenue par l'armée ukrainienne, a été mercredi la cible de bombardements soutenus, a constaté une équipe de l'AFP qui a vu un bâtiment en feu, tandis que de rares civils étaient visibles dans les rues.
Certains habitants se risquaient à sortir quand les bombardements s'interrompaient quelques minutes, avant de se mettre à couvert quand les frappes reprenaient.
"Nous n'avons nulle part où aller, ça fait des jours que c'est comme ça", a commenté l'un d'eux, Volodymyr, 38 ans, devant le spectacle du bâtiment en flammes de l'autre côté de la rue. "Je ne sais pas pour qui est cette guerre, mais nous, nous sommes là sous les bombes..."
Quoique plus active, la ligne de front ne semble cependant pas avoir bougé de façon significative ces dernières heures et est toujours située à la périphérie nord de Severodonetsk. Les affrontements de ce jour semblaient se limiter à des échanges d'artillerie.
L'Ukraine a demandé à Prague et à Bratislava de l'aider à réparer son matériel militaire endommagé lors des combats contre l'invasion russe, ont indiqué mercredi les ministères tchèque et slovaque de la Défense.
"L'Ukraine a demandé à la République tchèque de l'aider à réparer le matériel endommagé", a déclaré à l'AFP la porte-parole du ministère tchèque de la Défense, Jana Zechmeisterova.
"Les procédures et les options des réparations potentielles sont en cours de discussion", a-t-elle ajouté.
Le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a déclaré de son côté aux journalistes que son pays avait également été sollicité, et que les réparations seraient effectuées par des entreprises privées.
"Si cela se produit, ce sera sur une base commerciale standard. Les entreprises sont privées, elles ne peuvent pas travailler gratuitement", a-t-il ajouté.
Selon les médias tchèques, Prague a envoyé lundi à l'Ukraine des trains chargés de chars T72 et de véhicules blindés de fabrication soviétique, une opération sans précédent. Mais les sources officielles ont refusé de confirmer cette information.
"Je suis désolé, je ne peux pas vous en dire plus. La guerre fait rage et nous ne faciliterons pas la tâche aux tueurs avec la lettre 'Z'", a tweeté la ministre de la Défense Jana Cernochova.
"Croyez-moi que nous envoyons du matériel militaire fondamental à nos amis ukrainiens, et nous continuerons à le faire", a-t-elle insisté.
Membre de l'Otan depuis 1999, la République tchèque a fourni du matériel militaire d'une valeur d'environ 40 millions d'euros (45 millions de dollars) à l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février.
La Slovaquie a rejoint l'Alliance atlantique en 2004.
Les deux pays, qui formaient la Tchécoslovaquie jusqu'à leur séparation pacifique en 1993, ont rejoint l'UE en 2004.
Le Royaume-Uni a durci mercredi ses sanctions imposées à Moscou à la suite de l'invasion de l'Ukraine, interdisant tout investissement britannique en Russie et ciblant les secteurs bancaire et énergétique, ainsi que des oligarques.
Dans un communiqué, la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss a expliqué que cette nouvelle vague de sanctions visait à "décimer la machine de guerre" du président russe Vladimir Poutine.
"Avec nos alliés, nous montrons à l'élite russe qu'elle ne peut se laver les mains des atrocités commises sur ordre de Poutine", a-t-elle ajouté.
Les nouvelles mesures annoncées dans un communiqué du Foreign Office prévoient "un gel complet des actifs" de la première banque russe Sberbank et la fin des importations de charbon russe d'ici à la fin de l'année.
Le gouvernement britannique avait déjà indiqué vouloir cesser d'acheter du pétrole russe cette année. Il précise compter "mettre fin aux importations de gaz dès que possible par la suite".
Il vise également des "industries stratégiques et des compagnies publiques", interdisant les importations de fer et acier.
Londres vise nommément huit hommes d'affaires, dont les actifs au Royaume-Uni sont gelés et qui sont interdits d'entrée sur le territoire britannique.
Il s'agit notamment du milliardaire Leonid Mikhelson, qui dirige le conglomérat gazier Novatek, ainsi que les dirigeants du constructeur de poids lourds Kamaz Sergueï Kogoguine, de la banque Gazprombank Andreï Akimov, du pétrolier GazpromNeft Alexandre Dioukov et du géant du diamant Alrosa, Sergueï Ivanov.
Boris Rotenberg, fils du milliardaire proche de Vladimir Poutine qui porte le même nom, est également concerné.
Selon Londres, avec ces mesures, 82 oligarques pesant 170 milliards de livres sterling (200 milliards d'euros) sont désormais sanctionnés ainsi que 18 banques représentant 940 milliards de livres d'actifs (1.120 milliards d'euros).
Les autorités finlandaises ont annoncé mercredi avoir saisi plusieurs œuvres d'art de musées russes transitant dans le pays nordique dans le cadre des sanctions européennes contre Moscou, d'une valeur dépassant les 40 millions d'euros.
Les trois lots "incluent des œuvres qui ne peuvent pas être évaluées, elles sont inestimables", a expliqué Hannu Sinkkonen, directeur du service de répression des douanes.
Pour des raisons d'assurance, les tableaux, statues et autres pièces antiques ont été estimées à un total de 42 million d'euros, a-t-il toutefois précisé.
Les autorités sont restées discrètes sur les œuvres concernées, mais ont confirmé que certaines appartiennent au célèbre musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg.
Elles revenaient vers la Russie via la Finlande après avoir été prêtées à des musées en Italie et au Japon.
Mais les douanes ont estimées que le transfert risquait de contrevenir aux sanctions imposées mi-mars par l'Union européenne à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Dix personnes sont suspectées d'avoir violé ces sanctions, qui incluent la vente, le transfert ou l'exportation de biens de luxe - dont les œuvres d'art - vers la Russie.
La saisie a eu lieu ce week-end au poste-frontière de Vaalimaa, dans le sud-est de la Finlande.
Les œuvres seront entreposées jusqu'à ce que la situation soit clarifiée ou que les sanctions soient levées, ont expliqué les autorités finlandaises. La question a été évoquée avec l'ambassadeur russe en Finlande.
Les Etats-Unis ont annoncé ce mercredi une nouvelle volée de sanctions économiques et financières qu'ils qualifient de "dévastatrices" contre la Russie, visant les grandes banques et les enfants de Vladimir Poutine, selon un communiqué de la Maison Blanche.
En plus d'interdire tous les nouveaux investissements en Russie, l'exécutif américain va appliquer les contraintes les plus sévères qu'il puisse imposer aux grandes banques russes Sberbank et Alfa Bank, ainsi qu'à plusieurs grandes entreprises publiques, en réponse aux "atrocités" commises en Ukraine.
Washington va sanctionner également les "enfants adultes" de Vladimir Poutine. Un haut responsable américain a précisé qu'il s'agissait des deux filles du président russe
L'oligarque russe Konstantin Malofeev a été inculpé aux Etats-Unis pour avoir violé les sanctions américaines imposées après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a annoncé mercredi le ministre américain de la Justice, Merrick Garland.
Le milliardaire avait été identifié par le Trésor américain comme l'une des principales sources de financement pour les partisans russes du séparatisme en Crimée et pour fournir un soutien matériel à la "république" autoproclamée de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, a ajouté M. Garland.
"Après avoir été sanctionné par les Etats-Unis, Malofeev a tenté d'échapper aux sanctions en utilisant des complices pour acquérir et diriger en cachette des médias à travers l'Europe", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.
C'est la première inculpation d'un oligarque russe aux Etats-Unis depuis l'invasion russe, a précisé la ministre-adjointe de la Justice, Lisa Monaco.
Konstantin Malofeev est déjà visé par des sanctions européennes, Bruxelles voyant également en lui un argentier des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine.
Merrick Garland a également annoncé l'"interruption" d'un réseau mondial criminel d'ordinateurs infectés par un logiciel malveillant ("botnet") contrôlé par les services du renseignement militaire russes (GRU).
"Le gouvernement russe a récemment utilisé des infrastructures similaires pour attaquer des cibles ukrainiennes", a-t-il dit. "Heureusement, nous avons pu interrompre ce botnet avant qu'il puisse être utilisé".
"Grâce à notre proche collaboration avec nos partenaires internationaux, nous avons pu détecter l'infection de milliers d'ordinateurs en réseau" et "nous avons pu désactiver le contrôle du GRU sur ces ordinateurs avant que le botnet ne puisse être utilisé comme une arme", a précisé le ministre américain.
Le président russe Vladimir Poutine a qualifié ce mercredi de "provocation grossière et cynique" des autorités ukrainiennes la découverte de cadavres de civils dans la ville de Boutcha après le retrait des forces de Moscou.
Lors d'un entretien avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, M. Poutine a évoqué notamment "la provocation grossière et cynique de la part du régime de Kyiv dans la ville de Boutcha", selon un communiqué du Kremlin. Il s'agit de la première réaction du président russe sur cette affaire qui suscite une indignation internationale
Le président russe Vladimir Poutine n'a pas renoncé à sa volonté de s'emparer de toute l'Ukraine et la guerre risque de durer "des mois, voire des années", a averti mercredi le secrétaire général de l'Otan.
"Nous devons être réalistes. La guerre peut durer longtemps, plusieurs mois, voire des années. Et c'est la raison pour laquelle nous devons également être préparés à un long parcours, à la fois en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine, le maintien des sanctions et le renforcement de nos défenses", a déclaré Jens Stoltenberg avant le début d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance.
Kyiv a appelé ce mercredi les habitants de l'Est de l'Ukraine à évacuer la région "maintenant", sur fond de craintes d'une offensive majeure de l'armée russe sur le Donbass, désormais cible prioritaire du Kremlin.
Les autorités régionales "appellent la population à quitter ces territoires et font tout pour que les évacuations se déroulent de façon organisée", a déclaré la vice-Première ministre Iryna Verechtchouk, ajoutant qu'il fallait le faire "maintenant" sous peine de "risquer la mort".
Elle a ajouté qu'il fallait le faire "maintenant" sous peine de "risquer la mort" dans les prochains jours.
Si l'armée russe lançait une attaque d'importance dans la région, "nous ne pourrions plus aider" les habitants, a-t-elle alerté, "car il serait pratiquement impossible de stopper les combats".
"Il faut évacuer tant que cette possibilité existe. Pour l'instant, elle existe encore", a insisté Mme Verechtchouk, qui coordonne l'organisation des couloirs humanitaires depuis le début de l'invasion russe le 24 février.
Elle a par ailleurs jugé que le retrait des forces russes autour de Kyiv et de Tcherniguiv (nord) la semaine passée n'était "pas un geste de bonne volonté" de Moscou dans le cadre des négociations russo-ukrainiennes, mais la conséquence de "la volonté de notre armée, des autorités et de tout le peuple ukrainien" de repousser les Russes.
La Russie a dit ces derniers jours vouloir repositionner ses forces pour concentrer son offensive sur la "libération" du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, où des séparatistes soutenus prorusses affrontent l'armée ukrainienne depuis huit ans.
Mardi, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg avait affirmé que l'armée russe se renforçait pour "prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass" et réaliser "un pont terrestre avec la Crimée", annexée par la Russie en 2014.
"C'est dans cette région que la plupart des forces ukrainiennes sont concentrées", avait-il souligné.
Le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban a annoncé ce mercredi s'être entretenu avec le président russe Vladimir Poutine, dont il est proche, et lui avoir proposé une rencontre avec les dirigeants ukrainien, français et allemand.
"J'ai proposé au président Poutine de déclarer un cessez-le feu immédiat", a-t-il dit devant la presse, ajoutant lui avoir proposé de venir à Budapest pour des discussions avec les dirigeants ukrainien, français et allemand. "Il a dit oui, mais avec des conditions".
La position russe estimant que les morts de civils dans la ville ukrainienne de Boutcha relèveraient d'une mise en scène n'est "pas tenable" au vu des images satellites qui ont été diffusées, a estimé ce mercredi le gouvernent allemand.

"Les explications données du côté russe, selon lesquelles il s'agissait de mises en scène ou que la Russie n'était pas responsable des assassinats, ne sont pas tenables à nos yeux" suite à "l'évaluation des images satellites" diffusées dans la presse, a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit, lors d'une conférence de presse à Berlin.
Des centaines de personnes tentent de fuir Kramatorsk, dans le Donbass. Cette ville est la capitale de fait de la partie de l'oblast de Donetsk encore contrôlée par les Ukrainiens. Le reste du territoire, dont la ville de Donestk, est aux mains des séparatistes pro-russes.
Femmes, enfants, personnes âgées : ils sont plusieurs centaines à tenter de fuir leur ville, en montant à bord de trains bondés. Avec de nouveaux bombardements, qui ont notamment détruit une école, cette grande ville de plus de 150 000 habitants se vide de sa population.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a estimé ce mercredi que les morts de civils à Boutcha et ailleurs en Ukraine, attribuées à l'armée russe, "ne semblent pas loin du génocide".
"Quand vous regardez ce qui se passe à Boutcha, les révélations sur ce que (le président russe Vladimir) Poutine a fait en Ukraine, (cela) ne semble pas loin du génocide selon moi", a déclaré le dirigeant conservateur sur les télévisions britanniques.
Le gouvernement britannique évite généralement d'employer le terme de "génocide", au motif qu'il revient à la justice de décider d'une telle qualification.
"Je ne doute pas que la communauté internationale, le Royaume-Uni au premier rang, agira de nouveau de concert pour imposer plus de sanctions et de pénalités contre le régime de Vladimir Poutine", a-t-il ajouté, en marge de la visite d'un hôpital.
L'Assemblée générale de l'ONU procédera jeudi à 14h GMT (16h, heure de Bruxelles) à un vote sur une demande des Occidentaux de suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme en raison de l'invasion de l'Ukraine, a appris mercredi l'AFP auprès de la présidence de l'Assemblée.
Le scrutin est "confirmé jeudi à 10h locales", a indiqué la porte-parole de cette présidence, Paulina Kubiak. Pour que la Russie soit suspendue du Conseil des droits de l'Homme, siégeant à Genève, il faut une majorité des 2/3 des pays qui voteront pour et contre lors du scrutin auquel sont conviés les 193 membres de l'Assemblée générale.
Deux civils ont été tués et cinq blessés dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide à Vougledar, dans l'Est de l'Ukraine, a annoncé mercredi le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko.
"Le site de distribution d'aide humanitaire a été bombardé par les fascistes russes à l'aide de roquettes à Vougledar. Il y a deux morts et cinq blessés", a déclaré M. Kirilenko sur Telegram.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fustigé mercredi, dans une adresse au Parlement irlandais, l'"indécision" de certains dirigeants dans l'introduction de sanctions contre la Russie, pressant l'UE de durcir encore ses mesures.
"Il y a des mécanismes qui permettent de le faire, la seule chose qui manque, c'est une approche de principe de certains dirigeants, politiques ou économiques, qui pensent toujours que la guerre et les crimes de guerre ne sont pas des choses aussi terribles que des pertes financières", a déclaré M. Zelensky, insistant: "Nous ne pouvons tolérer aucune indécision après ce que nous avons traversé".
La Grèce va à son tour expulser 12 diplomates russes, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
La Chine déclare que les rapports et les images de décès de civils dans la ville ukrainienne de Boutcha sont "profondément troublants" et demande une enquête.
Le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré mercredi que la Chine soutenait toutes les initiatives et mesures "propices à l'atténuation de la crise humanitaire" dans le pays et qu'elle était "prête à continuer à travailler avec la communauté internationale pour empêcher tout préjudice aux civils."
La découverte de nombreux cadavres à Boutcha pourraient contribuer à accroître la pression sur Pékin en raison de sa position largement pro-russe et de ses tentatives d'orienter l'opinion publique sur la guerre.
Le pape François a fustigé mercredi la "cruauté toujours plus horrible" qui frappe en Ukraine "y compris contre des civils", en référence au "massacre de Boutcha".
"Les récentes nouvelles de la guerre en Ukraine (...) attestent de nouvelles atrocités, comme le massacre de Boutcha, une cruauté toujours plus horrible, commise aussi contre des civils, des femmes et des enfants", a déclaré le pape à la fin de son audience générale.

La situation à Odessa, par notre envoyé spécial Sérgio Ferreira de Almeida :
"La situation ici à Odessa en Ukraine est relativement calme. Nous avons entendu les sirènes une seule fois cette nuit, vers 4h30 du matin, et aucun incident majeur n'a été signalé par les autorités ukrainiennes.
En revanche, la tension monte et s'est encore accrue ces dernières heures. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré qu’il ne pensait pas que l'Ukraine soit le dernier objectif de cette intervention militaire commandée par Vladimir Poutine.
Selon Volodymyr Zelensky, si les forces russes parviennent à contrôler Odessa, cette ville portuaire de la mer Noire, elles tenteraient d'aller plus loin, notamment vers la Moldavie.
Il faut savoir que nous sommes à un peu plus d'une heure de route de la Moldavie. Et là-bas se trouve le territoire de la Transnistrie, une enclave qui est contrôlée par Moscou depuis plusieurs années et où la présence militaire russe a été renforcée depuis le début de la guerre.
Mais pour atteindre la Moldavie et Odessa, les troupes russes doivent d'abord passer la barrière de Mykolaïv. Cette ville a servi de tampon à l'offensive russe venant de Kherson, qui est contrôlée par les Russes depuis plusieurs semaines.
La ville de Mykolaïv doit faire face à de nombreuses attaques. Au moins 11 personnes ont été tuées lors des dernières offensives russes et toutes les victimes étaient des civils. Les autorités locales ont également signalé que des hôpitaux, des écoles et des jardins d'enfants ont été bombardés. Selon Kiev, il ne s'agit plus uniquement de cibles militaires, mais des civils aussi sont attaqués, ce qui augmente le nombre de victimes."

Ce n'est pas une opération spéciale. Ce sont des crimes de guerre. Aujourd'hui, nous exprimons notre indignation face à des crimes contre l'humanité, contre des civils innocents à Boutcha et dans de nombreuses autres villes. Une preuve de plus que la brutalité russe contre le peuple ukrainien n'a pas de limites [...] Je pense que des mesures sur le pétrole et même le gaz seront nécessaires tôt ou tard.
Charles Michel , le président du Conseil européen, devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg.
Des Ukrainiens ont allumés mardi soir des bougies en mémoire de ceux qui sont morts depuis le début de l'invasion russe, devant le monument Taras Shevchenko, à Lviv, dans l'ouest du pays.
Sanctions contre la Russie : les Pays-Bas immobilisent 14 yachts
Les autorités douanières néerlandaises ont immobilisé 14 yachts dans des chantiers navals, dont douze en construction et deux en entretien, qui sont visés par les sanctions contre la Russie, a indiqué mercredi le ministre des Affaires étrangères.
"Compte tenu des mesures actuelles, ces navires ne peuvent pas être livrés, transférés ou exportés pour le moment", a déclaré Wopke Hoekstra, dans une lettre au Parlement néerlandais.
Des centaines de personnes tentent de fuir la ville de Kramatorsk, dans l'Est de l'Ukraine, par peur d'une possible offensive russe sur cette partie du pays.
La ville pourrait se retrouver encerclée puisqu'elle est au centre de la ligne de front longeant Donetsk et Lougansk, capitales des deux "républiques" séparatistes prorusses du même nom, et qui va désormais jusqu'à Izioum, conquise depuis peu au nord-ouest. L'armée russe tente de prendre en tenaille l'armée ukrainienne, déployée ici depuis 2014.

De nouveaux bombardements dans la nuit :
Les forces russes ont frappé cette nuit un dépôt de carburant et une usine dans la région ukrainienne de Dnipropetrovsk, et le nombre de victimes reste incertain, a déclaré mercredi le gouverneur de la région, Valentyn Reznichenko, sur l'application de messagerie Telegram.
"La nuit a été alarmante et difficile. L'ennemi a attaqué notre région par voie aérienne et a frappé le dépôt de pétrole et l'une des usines. Le dépôt a été détruit. Les sauveteurs sont toujours en train d'éteindre les flammes à l'usine. Il y a un gros incendie", écrit Reznichenko.
Dans la région orientale de Lougansk, le bombardement mardi de la ville de Rubizhne a fait un mort et cinq blessés, a déclaré mercredi le gouverneur Serhiy Haidai sur Telegram.
L'armée russe continue de concentrer ses efforts sur la préparation d'une offensive dans l'est de l'Ukraine, selon une mise à jour mercredi matin de l'état-major ukrainien, dans le but "d'établir un contrôle complet du territoire des régions de Donetsk et de Lougansk."
Selon le dernier décompte du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU, plus de 4,24 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis le 24 février, du jamais vu en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Après Boutcha, de nouvelles sanctions en préparation :
- La Commission européenne a proposé que les Vingt-Sept cessent leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l'UE, et qu'ils ferment leurs ports aux bateaux opérés par des Russes.
- Le Trésor américain a lui annoncé qu'il n'autorisait plus Moscou à rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines.
- Le Royaume-Uni a gelé 350 milliards de dollars de devises étrangères du régime russe, le "trésor de guerre" du président Vladimir Poutine, selon la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss.
- Les expulsions en masse de diplomates russes s’enchaînent depuis lundi. De France, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne et de Slovénie, en tout près de 200 diplomates russes ont été chassés d'Europe en 48 heures.
Ces derniers jours, la machine de propagande de l'Occident et de l'Ukraine a travaillé exclusivement pour alimenter l'hystérie autour des vidéos, qui ont été filmées, à notre connaissance, par l'armée ukrainienne, par le service de sécurité de la ville de Boutcha, dans la région de Kiev. La question est : quel est le motif de cette provocation ouvertement mensongère, qui ne peut être justifiée ? Nous pensons que c'est une excuse pour rompre les pourparlers alors même que nous voyons la lumière au bout du tunnel, aussi faible soit-elle.
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères.

Je m'adresse à vous au nom des personnes qui honorent chaque jour la mémoire des civils qui sont morts, qui ont été abattus avec une balle derrière la tête, après avoir été torturés. Certains d'entre eux ont été abattus dans la rue, d'autres ont été jetés dans des puits, et y sont morts dans la souffrance. Ils ont été tués dans leurs appartements. Des grenades ont détruit leurs maisons. Des civils ont été écrasés par les chars alors qu'ils étaient assis dans leurs voitures au milieu de la route.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, devant le Conseil de sécurité de l'ONU mardi.

Les points à retenir :
- L'Union européenne devra prendre "tôt ou tard" des sanctions sur le pétrole et le gaz russes, a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel. La Commission européenne souhaite arrêter l'achat de charbon russe
- Washington a annoncé de son côté débloquer une aide sécuritaire supplémentaire à l'Ukraine allant jusqu'à 100 millions de dollars.
- Un dépôt de pétrole proche de Dnipro, dans l'Est de l'Ukraine, a été bombardé et détruit par l'armée russe dans la nuit de mardi à mercredi, sans faire de victimes, ont annoncé mercredi les autorités locales.
- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fustigé mercredi, dans une adresse au Parlement irlandais, "l'indécision" de certains dirigeants dans l'introduction de sanctions contre la Russie.
- Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a lui accusé les pays occidentaux de chercher à torpiller les négociations entre la Russie et l'Ukraine, en alimentant, selon ses propos, "l'hystérie" sur des soupçons de crimes de guerre par les forces russes.