Élection aux Philippines : qui pour succéder au sulfureux président Rodrigo Duterte ?

Ferdinand Marcos Jr - Leni Robredo
Ferdinand Marcos Jr - Leni Robredo Tous droits réservés AFP
Par euronews avec AFP
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Le grand favori de ces élections c'est Ferdinand Marcos Junior, le fils de l'ancien dictateur philippin Ferdinand Marcos. Pour son retour, le clan Marcos s'est renforcé grâce à colère populaire contre la corruption et la pauvreté

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Après six ans de pouvoir du sulfureux président philippin Rodrigo Duterte, connu notamment pour ses remarques sexistes et misogynes, les électeurs philippins vont élire leur nouveau dirigeant ce lundi.

Dix candidats sont en lice pour succéder à Rodrigo Duterte dans un scrutin à un tour où la majorité relative suffit pour être élu.

Le fils et homonyme de l'ancien dictateur philippin Ferdinand Marcos, donné large vainqueur de l'élection présidentielle par les sondages, a conclu sa campagne samedi par un meeting géant dans la banlieue de Manille.

Une victoire au scrutin de lundi couronnerait des décennies d'efforts pour réhabiliter l'héritage de son père, le dictateur Marcos renversé en 1986 et mort en exil aux Etats-Unis.

Pour son retour, le clan Marcos s'est nourri de la colère populaire contre la corruption et la pauvreté persistant sous les différents gouvernements depuis la dictature.

AP Photo
Le candidat Ferdinand Marcos JrAP Photo

Selon les sondages, Fernidand Marcos Jr pourrait remporter la présidentielle avec la majorité absolue, ce qui serait une première depuis le départ de son père.

Les observateurs craignent qu'un tel résultat affaiblisse l'équilibre des pouvoirs, favorise la corruption et mène à une nouvelle tentative de révision de la Constitution de 1987, pour notamment mettre fin à la limite d'un seul mandat pour les présidents.

Leni Robredo, la principale concurrente

Seule femme parmi les dix prétendants à la fonction suprême, Leni Robredo est le dernier obstacle à la reconquête du pouvoir par la famille de l'ex-dictateur Marcos.

Mme Robredo était une novice en politique quand elle a été élue vice-présidente en 2016, battant de justesse Ferdinand Marcos Jr, une victoire qu'elle espère réitérer.

Cette fois, cette ancienne avocate et économiste semble largement distancée par Marcos Jr. Aux Philippines, le vice-président et le président sont élus lors de deux scrutins distincts.

La candidate de 57 ans, cible d'attaques incessantes de la part du président sortant Rodrigo Duterte, qui l'a un jour qualifiée d'"écervelée", a également fait les frais d'une campagne de désinformation émanant du camp pro-Marcos.

Mais sa promesse de "vaincre le style archaïque et pourri de la politique" philippine a trouvé un écho auprès des électeurs progressistes las de l'autoritarisme de l'actuel président.

AP
La candidate Leni Robredo au centre avec bouquet de rosesAP

La candidate des femmes

Par ailleurs, beaucoup redoutent qu'une victoire de Marcos Jr ne signe le retour des détournements de fonds public et des violations des droits humains qui ont marqué la dictature de son père.

Cette avocate qui a défendu les agriculteurs défavorisés et les femmes battues n'a effectué qu'un seul mandat en tant que parlementaire, oeuvrant notamment pour le vote de lois en faveur de plus de transparence.

Durant sa vice-présidence dans le gouvernement de Rodrigo Duerte, Mme Robredo a mis à profit de sa fonction, essentiellement honorifique et pourvue d'un maigre budget, pour venir en aide aux nécessiteux, aux victimes des typhons et permettre aux femmes d'être plus autonomes.

Mais elle s'est attirée les foudres de M. Duterte en critiquant notamment sa guerre meurtrière contre la drogue et en s'opposant à son projet de rétablir la peine de mort.

La vice-présidente a également contesté la décision d'autoriser l'inhumation du corps embaumé de Marcos père dans le cimetière des héros nationaux.

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