Situation sur le terrain, réactions internationales, sanction, le point sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
76ème jour de guerre en Ukraine.
- Washington prévoit une extension du conflit.
- L'Ukraine insiste pour entrer dans l'Union européenne.
- Moscou dénonce les propos du chef de la diplomatie européenne
- Sur le terrain, deux mois et demi après le début de l'invasion russe, les combats se poursuivent dans le sud et l'est.
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A demain !
Le premier président de l'Ukraine indépendante et l'un des fossoyeurs de l'URSS, Léonid Kravtchouk, est décédé ce mardi à l'âge de 88 ans en pleine invasion russe du pays.
L'annonce a été faite par le maire de Kyiv, Vitali Klitschko.
"Une grande perte pour toute l'Ukraine. Aujourd'hui, Léonid Kravtchouk est décédé - le premier président de l'Ukraine, le premier président de la Rada (parlement ukrainien, ndlr) et l'homme qui est à l'origine de l'Etat ukrainien moderne", a indiqué M. Klitschko sur Telegram.
Le point sur la situation à 20h30 (heure de Bruxelles)
- L'analyse de Washington
Le renseignement américain a dit prévoir une extension du conflit au-delà de l'Ukraine, estimant que le président russe Vladimir Poutine veut le porter en Moldavie.
"Nous estimons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, durant lequel il a encore l'intention d'atteindre des objectifs au-delà du Donbass" (est): la Transdniestrie, région de Moldavie qui a fait sécession en 1990, a déclaré la cheffe du renseignement américain, Avril Haines.
Le président russe "compte probablement sur un affaiblissement de la détermination" des Occidentaux, a-t-elle prévenu.
- L'Ukraine et l'adhésion à l'UE
L'adhésion de l'Ukraine à l'UE est devenue une "question de guerre ou de paix", a estimé le même jour le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba.
Selon lui, "l'une des raisons pour lesquelles la guerre a commencé est que Poutine était convaincu que l'Europe n'avait pas besoin de l'Ukraine".
- La cheffe de la diplomatie allemande à Kyiv
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock était la première membre du gouvernement allemand à se rendre en Ukraine depuis le début de la guerre. A cette occasion, elle a annoncé la réouverture de l'ambassade d'Allemagne à Kyiv, fermée peu après l'invasion russe du 24 février.
La ministre allemande s'est rendue à Boutcha, une ville près de Kyiv où des centaines de civils tués ont été découverts après l'occupation russe au mois de mars. "Nous devons aux victimes non seulement de commémorer ici, mais de traduire en justice les coupables et leur demander des comptes (...) c'est la promesse que nous pouvons et devons faire ici à Boutcha", a-t-elle déclaré.
- Marioupol
Sur le terrain, l'état-major ukrainien a annoncé que les tirs d'artillerie et les frappes aériennes russes se poursuivaient sur l'aciérie d'Azovstal à Marioupol (sud-est).
Selon une haute responsable du gouvernement ukrainienne, "plus d'un millier de militaires", dont "des centaines de blessés", se trouvent toujours dans les galeries souterraines de l'immense aciérie, dernière poche de résistance ukrainienne de ce port stratégique du sud du Donbass.
- Donbass
Le ministère russe de la Défense a annoncé la prise de Popasna, entre Kramatorsk et Lougansk dans le nord du Donbass, permettant aux forces russes et prorusses d'atteindre "la frontière administrative de la République populaire de Lougansk", soit la "frontière" entre la république de Lougansk autoproclamée par des séparatistes prorusses et l'autre territoire séparatiste prorusse, la république autoproclamée de Donetsk.
Le porte-parole des garde-frontières ukrainiens, Andriï Demtchenko, a accusé mardi la Russie d'effectuer quotidiennement des frappes sur les régions ukrainiennes de Tcherniguiv et de Soumy, dans le nord du pays.
- Kyiv
A Kyiv, qui s'était vidée de la majorité de ses résidents au début de l'invasion russe, près des deux tiers des 3,5 millions d'habitants de la capitale sont revenus, a indiqué mardi le maire Vitali Klitschko.
Même s'il y a encore un couvre-feu, des barrages routiers et des mines dans les forêts autour de Kyiv, "si ces limitations ne vous font pas peur, vous pouvez effectivement revenir", a ajouté l'édile, qui jusqu'ici appelait les habitants à patienter.
- Aide militaire américaine
L'aide militaire américaine, qui s'est déjà élevée à quelque 3,8 milliards de dollars depuis le début du conflit, devrait être encore facilitée par la signature, lundi, par le président Joe Biden de l'"Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act".
Cette loi de "prêt-bail" reprend un dispositif adopté en 1941 par le président Franklin Roosevelt (1933-1945), qui lui donnait des pouvoirs étendus pour soutenir l'effort de guerre en Europe.
- Accord des 27 en vue sur le pétrole
Les négociations se poursuivent sur le projet d'embargo de l'Union européenne sur le pétrole russe, actuellement bloqué par la Hongrie. Un accord est possible "dans la semaine", a assuré le secrétaire d'État français aux Affaires européennes, Clément Beaune.
"Les hydrocarbures russes ne sont pas une simple marchandise. Cela vaut la peine d'y renoncer, avant tout au pétrole. Car la liberté est en jeu. Et la protection de la liberté a un prix", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le point sur la situation, cartes à l'appui.
Voir la vidéo ci-dessous :
Quand Sergueï Lavrov s'en prend à Josep Borrell
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, en visite en Algérie, s'en est violemment pris lors de sa conférence de presse au chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Josep Borrell pour avoir proposé dans une interview au quotidien britannique Financial Times d'utiliser les actifs russes gelés pour reconstruire l'Ukraine.
"On peut dire que c'est du vol qu'on n'essaie même pas de dissimuler", a affirmé M. Lavrov en réponse à une question au sujet de cette interview de M. Borrell. "Il ne devrait pas oublier qu'il est le diplomate en chef de l'UE, et non pas son chef militaire."
"Mais peut-être que, bientôt, le poste de diplomate en chef de l'UE n'existera plus puisque l'UE n'a presque plus de politique étrangère car elle affiche sa solidarité entière avec la politique imposée par les Etats-Unis", a-t-il ajouté.
Voir vidéo ci-dessous (à 01:19:30)
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a effectué une visite en Algérie pour renforcer le "partenariat" avec cet allié de Moscou et exportateur gazier de plus en plus sollicité par une Europe cherchant à réduire se dépendance du gaz russe.
M. Lavrov s'est entretenu avec son homologue algérien Ramtane Lamamra, et a été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune.
"Nous apprécions beaucoup la position pondérée, objective et équilibrée de l'Algérie sur la question ukrainienne", a déclaré M. Lavrov à l'issue de ses entretiens.
L'Algérie, exportateur de gaz de premier plan, fournit environ 11% du gaz consommé en Europe, contre 47% pour la Russie.
Plusieurs pays cherchant à réduire leur dépendance des livraisons russes depuis l'invasion de l'Ukraine se sont tournés vers l'Algérie, qui ne dispose que d'une capacité très limitée pour augmenter ses exportations.
Dans un apparent souci de ne pas se mettre à dos Moscou, l'Algérie répète aussi que ses capacités supplémentaires d'exportation ne sauraient se substituer au gaz russe.
La visite de M. Lavrov en Algérie, sa première depuis janvier 2019, coïncide avec le 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et l'Algérie.
Le Congrès américain suit Joe Biden dans son soutien indéfectible à Kiev, travaillant à débloquer une nouvelle enveloppe faramineuse de près de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine, avec un possible premier vote mardi.
Ces fonds doivent permettre à l'Ukraine de s'équiper en véhicules blindés, renforcer sa défense anti-aérienne et combattre les cyberattaques à l'heure où les combats font toujours rage dans l'est et le sud du pays.
Plusieurs milliards de dollars sont également prévus pour assurer "la continuité des institutions démocratiques ukrainiennes", ainsi qu'un large volet humanitaire.
Le président américain Joe Biden réclamait depuis plusieurs semaines une énorme rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars pour l'Ukraine.
Mais, lundi soir, chefs démocrates et républicains se sont mis d'accord pour aller encore plus loin, trouvant un compromis autour d'une enveloppe de 40 milliards de dollars, l'équivalent du PIB du Cameroun en 2020.
Les élus de la Chambre des représentants pourraient donner leur assentiment à ce budget dès mardi soir, avant un vote au Sénat en fin de semaine ou en début de semaine prochaine.
Les Européens et les Etats-Unis ont accusé formellement les autorités russes d'avoir mené une cyberattaque contre un réseau de satellites juste avant son offensive contre l'Ukraine, fin février, pour préparer le terrain.
"Nous pouvons l'attribuer au gouvernement russe", a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell devant la presse à Bruxelles, précisant que c'était la première fois que l'Union européenne accusait ouvertement le pouvoir de Moscou d'être responsable d'une cyberattaque.
"La cyberattaque a eu lieu une heure avant l'invasion non provoquée et injustifiée de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022, facilitant ainsi l'agression militaire", affirme l'UE dans une déclaration au nom des 27 Etats membres.
"L'attaque a causé des perturbations importantes dans les communications qui ont affecté les services publics, les entreprises et les citoyens utilisateurs en Ukraine, et elle a également touché plusieurs États membres de l'UE", rappelle-t-elle.
"L'Union européenne et ses États membres, ainsi que ses partenaires internationaux, condamnent fermement la cyberactivité malveillante menée par la Fédération de Russie contre l'Ukraine, qui a visé le réseau de satellites KA-SAT, exploité par Viasat."
L'UE affirmait jusque-là que les cyberattaques provenaient "de l'intérieur de la Russie", mais sans incriminer directement les autorités russes.
Les commentaires de Washington...
En coordination avec leurs alliés européens, les Etats-Unis ont rendu publique leur propre analyse, imputant ce piratage à Moscou.
Selon le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, l'attaque a "mis hors service des microstations terriennes en Ukraine et à travers l'Europe" qui font fonctionner notamment "des éoliennes" et "acheminent internet vers des citoyens ordinaires".
Washington accuse aussi les cyberagents de l'armée russe d'avoir "déployé plusieurs familles de logiciels malveillants +wiper+", qui effacent toutes les données des ordinateurs visés, "dans les réseaux de l'administration et du secteur privé ukrainiens".
"Ces cyberopérations déstabilisatrices ont commencé en janvier" et "se sont poursuivies pendant la guerre", a ajouté le secrétaire d'Etat américain dans un communiqué.
... et ceux de Londres
"Il s'agit d'une preuve claire et choquante d'une attaque délibérée et malveillante de la Russie contre l'Ukraine, qui a eu des conséquences importantes sur les citoyens ordinaires et les entreprises en Ukraine et dans toute l'Europe", a renchéri, la ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, Liz Truss.
Les militaires et les experts ont craint que la guerre menée par la Russie en Ukraine ne débouche sur une vague de cyberattaques dévastatrices susceptibles d'avoir un effet mondial. Mais le scénario du pire a été évité jusqu'à présent, car les attaques observées semblent être contenues dans leur impact et leur portée géographique.
Les conséquences de bombardements russes sur la ville ukrainienne d'Odessa.
C'est à voir dans ce No Comment d'euronews :
L'analyse de la situation par la cheffe des renseignements américains.
Selon Avril Haines, directrice du renseignement national :
- le président russe Vladimir Poutine n'a pas l'intention de s'arrêter au Donbass
- il compte sur un essoufflement du soutien occidental à l'Ukraine
- il ne fera usage de l'arme nucléaire qu'en cas de "menace existentielle"