Accorder une procédure accélérée à l'Ukraine serait une "injustice" pour les pays des Balkans occidentaux, affirme le chancelier allemand. Certains d'entre eux, comme la Macédoine du Nord, espèrent rejoindre l'UE depuis plusieurs dizaines d'années.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a réaffirmé ce jeudi devant les députés du Bundestag que l'Allemagne ne ménagerait pas ses efforts pour que l'Ukraine puisse repousser l'agression russe. Y compris en livrant des armes lourdes. Une réponse aux critiques de la classe politique et de la population qui l'accusent d'encourager l'escalade de la violence.
"Nous avons tous le même objectif : la Russie ne doit pas gagner la guerre, a affirmé le chancelier allemand, "l'Ukraine doit persévérer. Si nous aidons un pays brutalement attaqué à se défendre, nous ne contribuons pas à une escalade. Nous participons à repousser l'attaque et à mettre fin à la violence aussi vite que possible".
Une prise de parole critiquée par l'opposition. Pour le chef de file du parti démocrate chrétien (CDU) Friedrich Merz, l'Allemagne n'est pas à la hauteur des enjeux : _"La vérité est que l'Allemagne n'a pratiquement pas délivré d'armes à l'Ukraine au cours des dernières semaines",_a-t-il affirmé, "votre déclaration d'aujourd'hui est loin derrière ce qu'on pourrait attendre des artisans d'une nouvelle ère. Monsieur le chancelier, vous devez en faire plus. Ce n'est pas suffisant".
Pas d'adhésion accélérée à l'UE pour l'Ukraine
Le chancelier allemand a également affirmé que l'Ukraine ne bénéficierait pas d'un raccourci vers l'Union européenne. Le président français "Emmanuel Macron a raison de souligner que le processus d'adhésion n'est pas une affaire de quelques mois ou de quelques années", a-t-il ajouté. Celui-ci a proposé la création d'un bloc politique plus large, une communauté politique européenne, qui pourrait inclure des pays comme le Royaume-Uni.
Pour Olaf Scholz, accorder une procédure d'adhésion accélérée à l'Ukraine serait injuste envers les six pays des Balkans qui demandent le statut de candidats depuis des années. La Macédoine du Nord a par exemple entamé les démarches en 2005. La question de leur adhésion devrait être au cœur du sommet UE-Balkans occidentaux lundi 23 mai à Bruxelles.