ONU : la guerre en Ukraine menace de déclencher une vague sans précédent de faim et de misère

Antonio Guterres; Secrétaire général de l'Onu
Antonio Guterres; Secrétaire général de l'Onu Tous droits réservés Mary Altaffer/ AP
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Par euronews avec AP, AFP
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ONU : la guerre menace de déclencher une vague sans précédent de faim et de misère

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Les conséquences négatives dans le monde de l'invasion russe en Ukraine s'aggravent, touchant 1,6 milliard de personnes, a affirmé mercredi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en présentant un 2e rapport de l'Organisation sur ses répercussions internationales.

"L'impact de la guerre sur la sécurité alimentaire, l'énergie et les finances est systémique, grave et s'accélère", a-t-il dit. "Pour les populations du monde entier, la guerre menace de déclencher une vague sans précédent de faim et de misère, laissant dans son sillage le chaos social et économique", a averti le chef de l'ONU.

Selon lui, si "la crise alimentaire de cette année est liée à un manque d'accès" aux denrées alimentaires, "l'année prochaine pourrait être une question de manque de nourriture".

Pour ceux qui sont sur le terrain en Ukraine, chaque jour apporte de nouvelles effusions de sang et de nouvelles souffrances. Et pour les peuples du monde entier, la guerre et les autres crises menacent de déclencher une vague sans précédent de famine, laissant derrière elle le chaos social et économique.
Antonio Guterres
Secrétaire général de l'ONU

"Il n'y a qu'un seul moyen d'arrêter cette tempête qui se prépare: l'invasion russe de l'Ukraine doit cesser", a martelé Antonio Guterres, en évoquant les négociations en cours sur "un accord global qui permettrait l'exportation sécurisée d'aliments produits en Ukraine par la mer Noire et un accès sans entrave aux marchés mondiaux pour les aliments et les engrais russes".

"Cet accord est essentiel pour des centaines de millions de personnes dans les pays en développement, y compris en Afrique subsaharienne", a-t-il souligné en refusant de donner des détails sur ces négociations menées par l’ONU depuis plusieurs semaines et sans percée jusqu’à présent.

1,6 milliard de personnes gravement exposés aux risques

Selon le 2e rapport de l'ONU, réalisé sous la houlette de Rebeca Grynspan, co-négociatrice à l'ONU de l'accord évoqué par Antonio Guterres, "94 pays, abritant environ 1,6 milliard de personnes, sont gravement exposés à au moins une dimension de la crise" - finance, alimentation ou énergie - "et incapables d'y faire face".

"Sur ces 1,6 milliard, 1,2 milliard ou les trois quarts vivent dans des pays gravement exposés et vulnérables simultanément aux trois dimensions", précise le rapport. A l’avenir, "aucun pays ou communauté ne sera épargné par cette crise du coût de la vie", affirme le document.

Le rapport précise que "la guerre pourrait augmenter le nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire de 47 millions de personnes en 2022, le portant à 323 millions d'ici la fin de l'année".

Moscou "prêt" à permettre l'exportation de céréales ukrainiens

Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, entre 20 et 25 millions de tonnes de céréales sont actuellement bloqués en Ukraine à cause des forces russes.

Ce mercredi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a rencontré à Ankara son homologue turc Mevlut Cavusosoglu pour discuter de "corridors maritimes sécurisés".

Selon lui, Moscou serait prêt à ouvrir des couloirs pour permettre la reprise des exportations de céréales depuis l'Ukraine, à condition que celle-ci retire les mines de ses ports.

Cette option est rejetée par Kiev qui craint que les forces russes n'en profitent pour attaquer.

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