France : le gouvernement en eaux troubles après le désaveu des législatives

Conseil des ministres à Paris (21/06/22)
Conseil des ministres à Paris (21/06/22) Tous droits réservés Christophe Petit Tesson/AP
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Par Julien Pavy avec AFP
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Dans l'opposition, de nombreuses voix réclament le départ de la Première ministre Élisabeth Borne, en poste depuis un mois.

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Un premier Conseil des ministres avait lieu ce mardi en France après les élections législatives.

Trois ministres partants

Le scrutin a sonné comme un désaveu pour Emmanuel Macron et pour son gouvernement privé de majorité absolue à l'Assemblée nationale et qui devra en outre se séparer de trois éléments qui n'ont pas été élus dans leurs circonscriptions comme la ministre de la transition écologique, Amélie de Montchalin.

Dans l'opposition, de nombreuses voix réclament également le départ de la Première ministre Élisabeth Borne, élue de justesse dans le Calvados. En poste depuis un mois, celle-ci a, comme le veut la tradition, présenté sa démission, avant d'être aussitôt reconduite dans ses fonctions.

Macron rencontre les chefs des partis politiques

Parallèlement, les chefs des différents partis politiques français ont été conviés ce mardi à l’Élysée par Emmanuel Macron.

AP Photo
De ht en bas, de g. à dr. : Olivier Faure, Fabien Roussel et Emmanuel Macron, Christian Jacob et Emmanuel Macron, Marine Le Pen - à l'Elysée (Paris), le 21/06/2022AP Photo

Le président de la République essaye de trouver des "solutions constructives" afin d'éviter un blocage politique. Il a d'abord reçu ce mardi le leader des Républicains (LR), le parti de droite traditionnelle, qui lui a réitéré son refus de constituer un pacte avec la majorité présidentielle.

"J'ai redit au président qu'il n'était pas question pour nous de rentrer dans ce qui pourrait être considéré comme une trahison de nos électeurs. Nous avons fait une campagne dans l'opposition à sa majorité, dans l'opposition à son gouvernement, nous restons dans l'opposition de manière déterminée, mais responsable, jamais on sera dans le blocage des institutions", a déclaré Christian Jacob après sa rencontre avec Emmanuel Macron.

J'ai redit au président qu'il n'était pas question pour nous de rentrer dans ce qui pourrait être considéré comme une trahison de nos électeurs.
Christian Jacob
Chef du parti Les Républicains

Également reçu à l’Élysée, le chef du Parti socialiste, Olivier Faure, a demandé à Emmanuel Macron de prendre des mesures pour le pouvoir d'achat des Français :

"On a eu une période dite jupitérienne où le président décidait seul et où il n'avait de compte à rendre à personne. Désormais, parce qu'il n'a pas de majorité, il est contraint à une reparlementarisation de la vie politique et c'est plutôt sain dans un pays comme le notre d'avoir à rendre des comptes, d'avoir à négocier, à chercher des points d'accord qui permettent d'avancer dans le bon sens."

Un gouvernement d'union nationale ?

Également reçue par Emmanuel Macron, Marine Le Pen, la cheffe du Rassemblement national. Le parti d'extrême droite a obtenu 89 sièges de députés et entend bien peser dans la nouvelle Assemblée :

"J'ai exprimé au président les sujets de préoccupation, comment dire, urgents qui sont ceux que porteront les députés du Rassemblement national, à savoir le pouvoir d'achat avec cette inflation qui monte de manière très inquiétante et qui semble hors contrôle, notamment sur les produits de première nécessité, qui touche évidemment les Français les plus modestes, mais également bien sûr sur l'énergie."

Emmanuel Macron reçoit ce mercredi le représentant du parti la France Insoumise (LFI), à l'initiative de l'alliance de gauche qui a recueilli 131 sièges de députés. Parmi eux, Fabien Roussel, le leader du Parti communiste, qui a indiqué que le président français "envisage" la constitution d'un "gouvernement d'union nationale".

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