Le Sri Lanka en état d'urgence après la fuite du président aux Maldives

Le président Rajapaska s'adressant au Parlement sri lankais, le 3 janvier 2020 (ARCHIVES)
Le président Rajapaska s'adressant au Parlement sri lankais, le 3 janvier 2020 (ARCHIVES) Tous droits réservés ISHARA S. KODIKARA/AFP or licensors
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Par Euronews avec AFP
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Avec son épouse et un garde du corps, le président sri lankais est finalement parvenu à fuir son pays. Il a atterri aux Maldives

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Le président du Sri Lanka, qui avait promis de démissionner face au mouvement de protestation populaire, a finalement réussi à quitter son pays. Il a atterri mercredi à Malé, aux Maldives avec le soutien de l'armée.

Les manifestations ne faiblissent pas mercredi au Sri Lanka où l'état d'urgence a été instauré après la fuite aux Maldives de son président Gotabaya Rajapaksa dont la démission est attendue dans la journée.

Faute d'avoir pu gagner rapidement les Emirats arabes unis, le chef de l'Etat a donc opté pour une première étape dans l'archipel des Maldives, au sud-ouest du Sri Lanka.

C'est un avion militaire qu'il l'a exfiltré après trois jours d'incertitudes.

Dans cette fuite, le président srilankais a laissé derrière lui une valise remplie de documents et 17,85 millions de roupies (49.000 euros) en liquide, désormais sous scellés.

Le Sri Lanka au bord du gouffre

Les manifestants entendaient chasser du pouvoir le président et son gouvernement accusé de tous les maux alors que le pays traverse une crise économique, monétaire et sociale sans précédent.

Inflation galopante, épuisement des moyens de paiements, dette astronomique : tous les voyants sont au rouge dans ce pays pauvre de 22 millions d'habitants.

En avril dernier, Colombo a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars et a entamé des négociations avec le FMI pour un éventuel plan de sauvetage, moyennant d'importantes réformes. 

Cette crise historique s'est intensifiée ces derniers mois avec la hausse des prix du pétrole. Ayant quasiment épuisé ses réserves, le gouvernement a dû ordonner la fermeture des bureaux non essentiels et des écoles afin de réduire les déplacements et d'économiser du carburant. Un rationnement qui a fait exposer la colère des Sri Lankais.

Le Premier ministre désigné président par intérim

Le Premier ministre srilankais Ranil Wickremesinghe a été désigné président par intérim, a annoncé mercredi le président du Parlement.

"En raison de son absence du pays, le président Rajapaksa m'a dit qu'il avait nommé le Premier ministre pour agir en tant que président, conformément à la constitution", a déclaré Mahinda Yapa Abeywardana dans une brève allocution télévisée.

M. Wickremesinghe est lui-aussi contesté par les manifestants qui se mobilisent depuis trois mois. Des milliers de manifestants ont pris d'assaut mercredi ses bureaux, selon des témoins.

La foule a débordé les forces de l'ordre et est entrée dans le bâtiment, pour hisser des drapeaux du pays, alors que la police et l'armée avaient tenté de les repousser avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau.

M. Wickremesinghe a demandé à l'armée et la police de "faire le nécessaire pour rétablir l'ordre", dans une allocution télévisée. Les protestataires "veulent m'empêcher de m'acquitter de mes responsabilités de président par intérim", a-t-il ajouté. "Nous ne pouvons pas permettre aux fascistes de prendre le pouvoir".

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