Italie : Mario Draghi n'obtient pas la confiance des partis de sa coalition gouvernementale

Mario Draghi au Sénat le 20 juillet 2022
Mario Draghi au Sénat le 20 juillet 2022 Tous droits réservés Gregorio Borgia/Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Euronews avec AFP
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Italie : Mario Draghi n'obtient pas la confiance des partis de sa coalition gouvernementale

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Le Premier ministre italien Mario Draghi était proche de la porte de sortie mercredi soir après la défection de trois partis importants de sa coalition lors d'un vote de confiance.

Techniquement, Mario Draghi a bien obtenu la confiance des sénateurs présents (avec 95 voix) mais ce n'était qu'une confiance relative puisque ni Forza Italia, le parti de droite dirigé par l'ex-Premier ministre Silvio Berlusconi, ni la Ligue, la formation d'extrême droite du tribun populiste Matteo Salvini, et ni la formation populiste Mouvement 5 Etoiles (M5S) n'ont participé au vote.

Une désertion qui signe de fait l'arrêt de mort du gouvernement d'unité nationale.

Logiquement, ce camouflet devrait conduire à la démission de Mario Draghi, qui s'était dit prêt devant le parlement à rester à son poste, à condition toutefois que les partis de sa coalition rentrent dans le rang autour d'un "pacte" de gouvernement, déjà mis en péril la semaine dernière par une première défection du M5S.

Arrivé à la tête de l'exécutif en février 2021 pour sortir l'Italie de la crise sanitaire et économique, Mario Draghi avait présenté sa démission le 14 juillet au président de la République Sergio Mattarella, qui l'avait aussitôt refusée.

Il estimait que son gouvernement d'unité nationale, allant de la gauche à l'extrême droite, n'avait plus de légitimité après la crise provoquée par la défection le même jour lors d'un vote-clé, déjà au Sénat, du M5S, lui-même confronté à de fortes dissensions internes et à une hémorragie de parlementaires.

"L'unique solution, si nous voulons encore rester en ensemble, est de reconstruire à partir de ses fondements ce pacte, avec courage, altruisme et crédibilité", a-t-il affirmé mercredi avant le vote de la soirée. "C'est ce que demandent les Italiens", a ajouté l'ex-chef de la Banque centrale européenne (BCE), fort des sondages affirmant que deux tiers des Italiens souhaitent que "Super Mario" reste à la barre.

"L'Italie est forte quand elle est unie", a plaidé Mario Draghi.
Il n'a visiblement pas été entendu.

Le banquier de 74 ans, lui-même jamais élu à une fonction politique, s'est montré particulièrement sévère avec les partis, qu'il a même directement interpellés : "Vous les partis et les parlementaires, êtes-vous prêts à reconstruire ce pacte? Etes-vous prêts à confirmer cet effort que vous avez fait durant les premiers mois et qui s'est ensuite affaibli ?"

Ce jeudi matin, Mario Draghi devrait se rendre à la résidence du président de la République italienne. Représentera-t-il sa démission ? Sera-t-elle acceptée? 

Sergio Mattarella a plusieurs cartes dans sa manche. Mais le blocage politique actuel pourrait conduire à des élections législatives anticipées. 

En pleine crise énergétique et en pleine guerre en Ukraine. Le pire des scénarios pour l'Italie.

(Avec Agence)

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