Après la perquisition de son domicile, Donald Trump auditionné à New York

Donald Trump à Manhattan, New York, le 10 août 2022
Donald Trump à Manhattan, New York, le 10 août 2022 Tous droits réservés Julia Nikhinson/Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.
Par Euronews
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Donald Trump a suggéré que la police fédérale pourrait avoir « placé » des preuves contre lui lors d’une perquisition. Une sortie médiatique qui intervient alors qu’il doit être auditionné dans l’enquête sur ses pratiques fiscales.

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Donald Trump a suggéré mercredi sur son réseau social que le FBI pourrait avoir "placé" des preuves contre lui lors de la perquisition de son domicile de Floride. En outre, l'ex-président a gardé le silence face à la procureure générale de New York dans le cadre de l'enquête sur des soupçons de fraudes financières au sein de la Trump Organization.

La mine est grave, mais pas question de lâcher quoi que ce soit: convoqué par la procureure générale de New York ce mercredi matin pour une audition sous serment dans le cadre d'une enquête au civil sur des soupçons de fraudes financières au sein de son groupe Trump Organization, a annoncé qu'il avait refusé de répondre aux questions du bureau de la procureure générale de New York, en invoquant notamment le cinquième amendement de la Constitution.

Disant à nouveau être victime d'une "chasse aux sorcières", il a déclaré dans un communiqué avoir "refusé de répondre aux questions, en vertu des droits et prérogatives accordés à tout citoyen par la Constitution des Etats-Unis". 

Tweet New York Times: "Donald Trump a refusé mercredi de répondre aux questions du bureau de la procureure générale de New York, invoquant le cinquième amendement. Les responsables espéraient que cette déposition serait un tournant dans une enquête sur ses pratiques fiscales.".

Une première perquisition chez un ex-président

Une audition qui survient deux jours après la perquisition spectaculaire du domicile du milliardaire à Mar-a-Lago en Floride. Jamais un ancien locataire de la Maison Blanche n'avait été inquiété par la justice de cette façon. La perquisition de la police fédérale a-t-elle à voir avec les nombreux cartons que Donald Trump a emportés avec lui en quittant la Maison Blanche en janvier 2021 ? Est-elle liée à l’enquête sur sa responsabilité dans l’assaut du Capitole ? Concerne-t-elle plutôt les soupçons de fraude financière dont la Trump Organization fait l’objet à New York ? Ni le département de la Justice ni le FBI n’ont fait de commentaire, observant un silence total. 

L'ancien Président des Etats-Unis a quant à lui a suggéré sur son réseau social Truth Social que la police fédérale (FBI) pourrait avoir "placé" des preuves contre lui: "l__e FBI et les autres agents du gouvernement fédéral n’ont laissé personne, pas même mes avocats, s’approcher des zones qui ont été fouillées et examinées pendant la perquisition à Mar-a-Lago. Ils ont demandé à tout le monde de quitter les lieux, ils voulaient être seuls, sans témoin pour voir ce qu’ils faisaient, prenaient ou, ce que je n’espère pas, "plaçaient"."

Perquisition du domicile de Donald Trump à Mar A Lago, en Floride, le 9 août 2022

Plusieurs enquêtes en cours

Donald Trump n’a pas été mis en examen à ce stade dans cette affaire, mais il est déjà visé par plusieurs enquêtes. La plus médiatique c'entre elles est celle menée par le Congrès américain concernant les émeutes du 6 janvier 2021. Des partisans du milliardaire républicain, qui refusaient d'accepter sa défaite, avaient pris d'assaut le Capitole, pour tenter d’empêcher la certification de l’élection de Joe Biden par les parlementaires.

Le ministère de la Justice enquête lui aussi sur cette attaque et l’éventuelle responsabilité pénale de Donald Trump, mais n'a pour l'heure pas engagé de poursuites contre l'ancien président. Fin juillet, le ministre de la Justice, Merrick Garland, n'avait toutefois pas écarté cette possibilité.

Une enquête pénale est aussi en cours en Géorgie, pour savoir si Donald Trump et ses proches ont tenté de falsifier certains résultats de l'élection présidentielle remportée par Joe Biden. Dans cet État, le procureur du comté de Fulton s’intéresse aux échanges entre Donald Trump et des responsables locaux pendant l’élection présidentielle, en novembre 2020.

Enfin, plusieurs enquêtes concernent les affaires de l’ancien président, en particulier la Trump Organization. Le procureur de Washington D.C. soupçonne Donald Trump d’avoir mélangé la politique et les affaires en louant bien au-dessus des prix habituels – et avec de l’argent public – des salles du Trump International Hotel lors de la prise de fonctions officielles du milliardaire en 2017.

Le procureur de Manhattan soupçonne l’entreprise d’avoir mis en place pendant près de 15 ans un mécanisme permettant à ses dirigeants d’éviter de payer une partie de leurs impôts sur le revenu, en cachant le montant réel qu’ils touchaient. L’enquête pénale dure depuis trois ans, mais deux juges d’instruction ont démissionné en février, ce qui laisse planer des doutes sur les suites judiciaires de ce dossier. En parallèle, la procureure générale de l’État de New York mène une enquête au civil, pour savoir si Donald Trump a volontairement sous-évalué le montant de ses actifs financiers dans le but d’échapper au fisc.

Toujours dans l’État de New York, la procureure du comté de Westchester se demande notamment si la Trump Organization a induit en erreur les autorités locales concernant la valeur réelle de l’un de ses nombreux terrains de golf. L’objectif supposé, là encore, aurait été de réduire le montant des taxes payées par l’entreprise.

Donald Trump, qui flirte ostensiblement avec une nouvelle candidature pour l'élection présidentielle en 2024 et clame son innocence dans chacune de ces affaires, prétend faire l'objet d'une chasse aux sorcières et a dénoncé une "persécution politique". L'ex-président est même encouragé par ses partisans et de nombreux Républicains à annoncer sa candidature prochainement.

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