Incendies : la France demande aux employeurs de "libérer" les pompiers volontaires

Pompiers mobilisés pour lutter contre le feu près de Saint-Magne, dans le sud-ouest de la France en Gironde, le 11 août 2022
Pompiers mobilisés pour lutter contre le feu près de Saint-Magne, dans le sud-ouest de la France en Gironde, le 11 août 2022 Tous droits réservés PHILIPPE LOPEZ/AFP or licensors
Par Vincent Coste avec AFP
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La France fait face depuis plusieurs semaines à de très nombreux départs de feux, en raison des effets conjugués de la canicule et des très fortes chaleurs. Pour lutter contre les flammes, les autorités en ont appelé aux entreprises pour libérer leurs employés qui sont aussi pompiers volontaires.

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En France, plus de 10 000 pompiers sont actuellement déployés sur plusieurs fronts pour lutter contre les incendies, dont le gigantesque feu dans le département de la Gironde. Depuis le début de l'année, ce sont déjà plus de 50 000 hectares qui sont partis en fumée.

Sur le terrain, la fatigue, la lassitude, l'impuissance gagnent de nombreux combattants du feu. Cette situation inédite, où les forces doivent faire face à de très nombreux foyers sur l'ensemble du pays, pose la question des effectifs mobilisables par les pompiers français, dont la grande spécificité est d'être composée à 78% par des volontaires non-professionnels.   

Si en théorie, les sapeurs-pompiers peuvent compter sur 197 000 volontaires, ces derniers ne peuvent pas être envoyés sur le terrain en même temps. Ces unités exercent, en plus de leur activité de pompier, une profession, que ce soit dans le secteur public ou dans le privé. Selon leur statut, ils peuvent être amenés à participer à plusieurs missions, ou formations, chaque année en concertation avec leur employeur. Ce même employeur peut refuser de "laisser partir" ces employés eu égard à son activité.  

Mais face à la situation actuelle, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait appelé, ce mercredi, les collectivités et les entreprises à libérer de leurs fonctions les pompiers volontaires qu'ils emploient, pour renforcer le dispositif de lutte contre les incendies exceptionnels de l'été.

Cet appel a été depuis entendu et relayé par des associations patronales, dont la plus importante en France, le Medef. 

Des entreprises, comme Carrefour ou EDF et des collectivités territoriales publiques, comme la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, se sont ainsi engagées à libérer leur personnel ayant le statut de pompier volontaire.

Après avoir passé des tests, et avoir justifié d'une condition physique compatible avec les différentes missions que ces volontaires pourront effectuer, ils s'engagent pour une période de 5 ans, renouvelable. 

Une fois détachés, ces volontaires ne perçoivent pas un véritable salaire, mais des indemnités. En fonction de leur grade, ils touchent une Indemnité horaire (exonérée d'impôts sur le revenu) comprise entre 8,08€ et 12,15€.  

En plus de ces volontaires, les effectifs des pompiers sont constitués de 41 800 professionnels. Il faut également ajouter les 13 000 pompiers des deux plus grandes villes de France qui ont un statut militaire. En effet, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris dépend de l'armée de terre, alors que le bataillon de marins-pompiers de Marseille est lui sous la houlette de la marine nationale. 

Des renforts venus de l'Union européenne

Pour épauler et suppléer ses effectifs, la France a pu également compter sur les renforts envoyés par des pays membres de l'Union européenne, dans le cadre du programme RescEu

L'Autriche, l'Allemagne ou encore l'Italie ont ainsi envoyé du personnel et des véhicules pour aider leurs camarades dans plusieurs théâtres d'opérations, comme le plus important en Gironde, où les flammes ont dévoré plus 7 000 hectares en deux jours.

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