Ukraine : l'armée russe à la peine dans le Donbass

Soldats ukrainiens sur un pont endommagé lors de combats avec les troupes russes à Izioum, en Ukraine, lundi 3 octobre 2022.
Soldats ukrainiens sur un pont endommagé lors de combats avec les troupes russes à Izioum, en Ukraine, lundi 3 octobre 2022. Tous droits réservés AP Photo/Francisco Seco
Par Euronews avec AFP
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Après la reprise de la ville stratégique de Lyman, les forces ukrainiennes continuent leur avancée dans le Donbass.

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Les forces ukrainiennes conservaient l'initiative lundi et poursuivaient leur avancée dans l'est de l'Ukraine après s'être emparées dimanche de la ville stratégique de Lyman, tout en maintenant la pression sur l'armée russe dans la région de Kherson (sud).

Dans le bassin du Donbass, la perte de Lyman, dans la région de Donetsk annexée par Moscou, est un revers de taille pour l'armée russe, incapable à ce stade de contrôler la totalité des territoires qu'elle occupe.

"L'annonce des annexions (de quatre régions ukrainiennes par Moscou) contraste fortement avec la réalité militaire sur le terrain", observe Michael Kofman, du centre de réflexion Center for a New American Security (CNAS).

Avancée ukrainienne à l'est

La capture dimanche par l'armée ukrainienne de la ville de Lyman, un important nœud ferroviaire, pose un grave problème aux forces russes, sur la défensive et obligées d'établir une nouvelle ligne de front.

"J'ai dormi dans le sous-sol depuis le premier jour de cette guerre infernale, mais hier, les bombardements ont cessé", a raconté dimanche à l'AFP une habitante de Zakitne, à 10 km de Lyman.

Face à l'avancée ukrainienne, l'armée russe a dû se replier à la hâte en direction de Svatové, à mi-chemin vers les grandes villes importantes de Severodonetsk et Lyssytchansk, qu'elle avait eu tant de mal à prendre aux Ukrainiens avant l'été.

Désormais, "les principales routes d'accès vers la conurbation Rubizhne/Lyssytchansk/Severodonetsk sont à portée de l'artillerie ukrainienne, de ses plus récents systèmes mais aussi du 152 mm - dont elle a récupéré d'importants stocks de munitions dans la poche de Koupiansk ou à Lyman", note Joseph Henrotin, chercheur à l'Institut de stratégie comparée (ISC) et rédacteur en chef de la revue spécialisée DSI.

Lundi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que désormais "plus de 450 localités" ont été "libérées dans la seule région de Kharkiv" (nord-est).

Le Sud toujours disputé

Dans la région de Kherson, contrôlée à près de 90% par les Russes, l'armée ukrainienne continue son offensive pour tenter d'encercler par le nord et l'est les Russes déployés sur la rive ouest du fleuve Dniepr. Mais "la situation demeure compliquée, des hostilités se poursuivent", commente lundi la présidence ukrainienne.

Selon Kyiv, "l'ennemi cherche des moyens pour améliorer l'approvisionnement logistique de ses troupes, continue de mettre en place des traversées (de plans d'eau) alternatives et des réparations près des ponts Antonivsky et de Kakhovka" au-dessus du fleuve.

De leur côté, "les Russes ont continué de bombarder avec des drones iraniens les régions de Kryvyï Rig et de Mykolaïv", au nord et à l'est de la région de Kherson, affirme l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

Dans la région de Zaporijjia, contrôlée à hauteur d'environ 70% par Moscou, des frappes russes se sont abattues lundi à l'aube sur la ville éponyme et deux villages alentours, affirme Kyiv, qui rapporte le lancement d'"une dizaine de missiles S300" sur ces localités.

Nouvelles armes européennes

Pour renforcer l'arsenal militaire ukrainien et repousser la Russie, l'Allemagne, le Danemark et la Norvège ont promis à Kyiv à partir de 2023 seize canons d'artillerie automobiles blindés, des Zuzana-2 slovaques.

La France envisage elle aussi de nouvelles livraisons, notamment 6 à 12 canons Caesar prélevés sur une commande destinée au Danemark, a-t-on appris lundi de source proche du dossier. Paris a déjà livré 18 exemplaires de ce canon de 155 mm monté sur camion, amputant de près d'un quart le parc de l'armée de terre française.

Paris réfléchit également à fournir à Kyiv 20 véhicules blindés Bastion, selon une autre source proche du dossier.

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