"J'ai réussi à être libre en Iran, mais en tuant ma féminité"

L'actrice iranienne Golshifteh Farahani
L'actrice iranienne Golshifteh Farahani Tous droits réservés JOEL SAGET/AFP
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Par Euronews avec AFP
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Discrète pendant des années sur ses opinions politiques, l'actrice française et iranienne Golshifteh Farahani se mobilise depuis la mort de Mahsa Amini et relaie tout ce qu'il se passe dans son pays pour ses millions de followers sur Instagram.

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Révélée par le cinéma iranien, Golshifteh Farahani a depuis joué dans des films américains comme français. Exilée dans l'hexagone depuis 2008, quand le pouvoir iranien la renie pour avoir osé défiler sur la tapis rouge tête découverte, l'actrice de 39 ans soutient aujourd'hui très publiquement le mouvement de protestation des hommes et des femmes iraniennes contre le pouvoir en place et ne cache pas son admiration pour la jeune génération, prête à tout pour la liberté.

"Moi, nous, on est une génération qui survit vraiment, on trouve des solutions. C'est pour ça que j'ai été obligée de me raser la tête deux fois pendant des années. Voilà la grande différence, c'est que moi j'ai réussi à être libre en Iran, mais en tuant ma féminité.

Enfant, Golshifteh Farahani a rasé sa tête, et vécu une double vie, voilée le jour, déguisée en garçon la nuit, pour être libre, raconte-t-elle au journal Le Monde.

Des millions de personnes suivent ce qu'il se passe en Iran sur son compte Instagram

Politiquement discrète jusqu'à présent, elle n'a cessé de prendre la parole pour soutenir les Iraniennes depuis les premières manifestations qui ont fait suite à la mort de Mahsa Amini en Iran.

Sur son compte Instagram suivi par plus de 14 millions de followers, elle relaie tout ce qui se passe et crée un pont entre l'Iran et la France.

"Il ne faut pas seulement traduire les mots qui viennent d'Iran, il faut traduire les subtilités culturelles", pour sensibiliser les gens et faire bouger les gouvernements, poursuit-elle.

Un pont entre la France et l'Iran

En France, pays dont elle a obtenu la nationalité, "il y a une confusion" autour des manifestations, entretenue par la peur "de l'islamophobie", regrette-t-elle. "Ce n'est pas un combat par rapport à la religion, à l'islam, ou un jugement sur le voile: c'est juste la liberté de choix de le porter ou non".

Elle essaie de faire comprendre aux Français que ce qui se passe en Iran les concerne eux aussi.

"Si ça s'était passé dans un pays "civilisé", le monde serait à l'envers. Si un enfant de quatorze ans était mort dans la rue à Saint-Germain-des-Prés, ce serait la fin de l'Europe, c'était... Mais au Moyen-Orient, Syrie, Irak, Iran, c'est [vu comme] normal. Mais ça n'est pas pas normal. Et tout ce que je fais, c'est de leur faire comprendrequ'on se ressemble beaucoup plus qu'on ne le pense".

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