Législatives au Danemark : le bloc de gauche s'impose à l'arraché

La Première ministre Mette Frederiksen, après l'officialisation des résultats des législatives danoises, le 1 novembre 2022
La Première ministre Mette Frederiksen, après l'officialisation des résultats des législatives danoises, le 1 novembre 2022 Tous droits réservés Jonathan NACKSTRAND / AFP
Par Euronews avec AFP
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Au bout du suspense, le bloc de gauche mené par la Première ministre sociale-démocrate Mette Frederiksen a remporté une majorité d'un seul siège aux législatives au Danemark, mais la cheffe du gouvernement a maintenu sa main tendue vers le centre.

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Le bloc de gauche mené par la Première ministre sociale-démocrate Mette Frederiksen a remporté une majorité d'un seul siège aux législatives ce mardi au Danemark, selon les résultats complets.

A l'issue d'une longue soirée électorale, le bloc de gauche a donc finalement décroché 90 sièges sur les 179 du Folketinget, le Parlementent danois. Dans le détail, la gauche a obtenu 87 sièges au Danemark métropolitain et 3 dans les deux autres territoires du Royaume, deux au Groenland et un aux îles Féroé. 

Le bloc rassemblant la droite et l'extrême droite décroche, lui, 72 sièges. Le parti centriste des Modérés (Moderaterne) espère jouer les arbitres avec les 16 sièges qu'il a obtenu à l'issu du scrutin. 

A elle seule, la formation de Mette Frederiksen (Socialdemokratiet) remporte 50 sièges et reste de loin le premier parti du pays. Elle a même augmenté son score de 1,6 point par rapport à 2019 où elle avait obtenu, avec 27,5% des voix.

"Nous avons réalisé la meilleure élection en plus de vingt ans", s'est félicitée Mette Frederiksen devant ses partisans, surchauffés par une victoire obtenue à l'arraché.

Une phase de longues tractations s'annonce maintenant. La Première ministre a annoncé qu'elle présenterait ce mercredi sa démission à la reine qui devrait lui demander de former un nouveau gouvernement. Depuis le début de la campagne, Mette Frederiksen a multiplié les appels vers le centre et la droite pour construire un gouvernement au-delà des clivages traditionnels.

Le parti centriste des Modérés de l'ancien Premier ministre Lars Løkke Rasmussen, s'est ainsi dit prêt à discuter d'une participation du gouvernement. Le dirigeant libéral Jakob Ellemann–Jensen s'est lui également dit prêt à parler de collaboration, mais a fait part de son scepticisme.

Climat, inflation et énergie

Le scrutin anticipé a été provoqué par la "crise des visons": un parti soutien du gouvernement minoritaire a menacé de le faire tomber s'il ne convoquait pas des élections pour s'assurer de la confiance des électeurs après la décision, ensuite déclarée illégale, d'abattre l'immense cheptel de visons du pays pour lutter contre le coronavirus.

La gestion de la pandémie n'a que peu été évoquée pendant la campagne, tout comme les questions d'immigration, dans un pays champion de la rigueur migratoire depuis plus de vingt ans. Jaloux de sa prospérité et de sa cohésion, le Danemark est connu pour sa ligne dure en la matière, quel que soit le bloc au pouvoir.

Apôtre d'une politique "zéro réfugié", le gouvernement social-démocrate sortant pousse ainsi à la mise en place au Rwanda d'un centre de gestion délocalisé des demandeurs d'asile. Depuis la fin des années 1990, l'extrême droite a une influence importante sur la politique danoise. Pour ce scrutin, trois formations populistes se disputaient les voix des électeurs.

Le parti du Peuple danois, le plus établi d'entre eux, est toutefois en perte de vitesse par rapport aux deux autres et rassemblerait 2,5 à 2,9%, selon les sondages sortie des urnes, son plus mauvais résultat. La participation électorale est traditionnellement élevée au Danemark. En 2019, 84,6% des quelque 4,2 millions d'électeurs s'étaient déplacés pour aller voter.

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