Pollution automobile : Bruxelles propose un durcissement contesté des normes

Des voitures à Berlin, Allemagne, le 10 juin 2021
Des voitures à Berlin, Allemagne, le 10 juin 2021 Tous droits réservés Michael Sohn/Copyright 2021 The AP. All rights reserved
Par Euronews avec AFP
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L'UE veut durcir les normes antipollution pour la dernière génération de véhicules thermiques qui sera produite en Europe, avant le passage à l'électrique dès 2035.

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La Commission européenne a présenté jeudi des propositions pour réduire la pollution de l'air des automobiles, un durcissement des normes jugé insuffisant par les défenseurs de l'environnement qui accusent Bruxelles de céder au lobby automobile.

Si l'UE a déjà acté la fin des ventes de voitures thermiques neuves à partir de 2035, beaucoup de ces véhicules seront encore en service sur le continent après cette date, et pour plusieurs années. C'est en ce sens que la Commission européenne a proposé d'adopter des critères plus sévères en termes d'émissions de gaz à effet de serre et de particules fines, permettant ainsi d'atteindre l'objectif de neutralité carbone à l'horizon 2050.

Selon les calculs de Bruxelles, ces règles, baptisées Euro 7, devraient réduire "de 35% les émissions d'oxydes d'azote (NOx) des voitures particulières et utilitaires légers et de 56% celles des bus et camions d'ici à 2035, par rapport à la norme précédente Euro 6".

 "_C'_est vraiment un changement majeur pour nous tous" a commenté Thierry Breton qui présentait ces propositions depuis la capitale belge.

Les constructeurs automobiles critiquent les propositions

Les constructeurs estiment que le passage au 100% électrique d'ici 2035 leur impose déjà une mutation radicale et des investissements extrêmement coûteux. Ils souhaitent éviter des contraintes additionnelles sur les normes des moteurs thermiques qui s'appliqueraient à partir de 2025 pour une période de seulement dix ans.

Mais la pollution de l'air liée au transport routier cause 70 000 décès chaque année dans l'UE.

Pour réduire la pollution, Bruxelles propose notamment de rendre les tests d'émissions des véhicules plus conformes aux conditions réelles de conduite, et de fixer des limites à l'émission de particules provoquée par l'usure des freins et des pneus, ce qui serait une première au monde. D'après la Commission, ces nouvelles normes permettraient de faire reculer de 27% les émissions de particules liées aux freins et au pneus.

L'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) a aussitôt exprimé ses "vives préoccupations". "Le bénéfice environnemental de la proposition est très limité alors qu'elle augmente lourdement le coût des véhicules", a déclaré le patron de BMW, Oliver Zipse, qui préside l'organisation.

"C'est très insuffisant. La Commission choisit de préserver les profits de l'industrie automobile plutôt que la santé des citoyens", a déploré pour sa part Lucien Mathieu de l'ONG Transport & Environment. Il dénonce l'influence des pays constructeurs d'automobiles comme la France, l'Italie et l'Allemagne.

"Le lobbying des constructeurs automobiles a fait son effet", a regretté l'eurodéputée écologiste Karima Delli, prévoyant "des négociations âpres et compliquées" sur ce texte qui doit encore être discuté avec les Etats membres de l'UE et le Parlement.

L'exécutif européen veut doubler la période durant laquelle les véhicules doivent se conformer aux règles, à 10 ans et 200 000 km.

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