Energies renouvelables : quand la France tente de rattraper son retard

éolienne et centrale nucléaire à Niederaussem (Allemagne), le 13/07/2022
éolienne et centrale nucléaire à Niederaussem (Allemagne), le 13/07/2022 Tous droits réservés INA FASSBENDER/AFP or licensors
Par Christophe GarachAFP
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Energies renouvelables : quand la France tente de rattraper son retard. Comme l'Allemagne et l'Italie, la France vise 30°% de renouvelables d'ici 2030 contre 19;1% en 2020.

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La France veut rattraper son retard européen en matière d'énergie renouvelables.

50 parcs éoliens en mer sont notamment programmés d'ici 2050.

Mais une nouvelle loi doit encore être adoptée. Le gouvernement veut accélérer les procédures car il y a urgence.

Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la transition énergétique: "60% c'est selon RTE (Réseau de transport d'électricité), la proportion d'électricité que nous devons produire en plus à l'horizon 2050 pour répondre à nos besoin croissant d'électrification, pour l'industrie, les transports et les bâtiments si nous voulons devenir le premier industriel au monde à sortir des énergies fossiles et à atteindre la neutralité carbone".

Mais le gouvernement va devoir batailler. Car les opposants aux éoliennes terrestres sont aussi nombreux (du Rassemblement national, en passant par une partie des Républicains et des communistes) à l'Assemblée nationale que sur le terrain.

Marc-Antoine Chavanis, Association Sites et Monuments : "D’ici 2025, on doit doubler le nombre d’éoliennes en Franc e. On en a 8.000, il en faut 16.000. Dans le département du Var, qui fait partie de la région Sud, des huit départements de la région Sud, on a un déficit éolien et un déficit en photovoltaïque. Par conséquent, l’idée, c’est d’accélérer la mesure mais de façon outrancière. Sur des chantiers qui ne sont pas vertueux. "

Outre l'éolien, le gouvernement français veut aussi multiplier par 10 la production d'énergie solaire.

Pressée par Bruxelles, la France n'a pas le choix : en 2020 elle était le seul pays de l'UE a n'avoir pas respecté son calendrier de transition énergétique décarboné.

Par comparaison, la part de l'énergie renouvelable n'était que de 19,1% dans l'Hexagone en 2020, contre 21,2% en Espagne, 34% au Portugal, 20% en Italie et 19,3% en Allemagne.

Ailleurs en Europe, plusieurs pays ont des objectifs bien plus exigeants que la France en matière d'énergie renouvelable.

La Suède veut atteindre 65% d'ici 2030. 55 % au Danemark. Avec un objectif de 30% de renouvelable, la France se situe au même niveau que l'Allemagne et l'Italie.

Mais d'autres pays ont des programmes encore moins ambitieux comme à Malte où seulement 11,5% de renouvelables sont programmés.

Ce qui est prévu dans le projet de loi actuellement en discussion à l'Assemblée (sachant que le Sénat s'est déjà prononcé) :

-Pour 2050, le président Emmanuel Macron s'est fixé comme objectifs de multiplier par dix la capacité de production d'énergie solaire pour dépasser les 100 GW et de déployer 50 parcs éoliens en mer pour atteindre 40 GW.

- Il faut en moyenne en France 5 ans de procédures pour construire un parc solaire, 7 ans pour un parc éolien et 10 ans pour un parc éolien en mer. Le texte prévoit des adaptations temporaires des procédures administratives pour simplifier et accélérer les projets.

- Le Sénat a adopté un compromis construit avec le gouvernement, et qui remplace un droit de "veto" controversé sur tel ou tel projet, qui avait été voté en commission. Les communes pourront faire remonter - dans un dispositif de planification "ascendante" - les zones où accelérer les projets d'énergies renouvelables. Pour la phase d'application de ces zones "prioritaires" ou "propices", un avis conforme du maire sera requis.

Mais ce compromis accepté par la droite sénatoriale ne convainc pas leurs homologues LR de l'Assemblée, déterminés à réintroduire un "droit de veto" pour les maires, pour les endroits en dehors de ces zones prioritaires.

- Le projet de loi facilite l'installation de panneaux photovoltaïques aux abords des autoroutes et grands axes. Il permet de déroger à la loi Littoral, dans un cadre très contraint, pour l'implantation de panneaux sur des friches. Il vise l'équipement progressif des parkings extérieurs de plus de 2 500 m2 avec ombrières photovoltaïques et végétalisation.

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Le texte entend définir plus clairement l'agrivoltaïsme, combinant exploitation agricole et production d'électricité.

- Le projet de loi propose de mutualiser les débats publics sur la localisation des projets de parcs éoliens en mer "pour améliorer la planification spatiale" et accélérer leur développement.

Le Sénat a évacué la disposition adoptée en commission qui prévoyait de privilégier les zones d'implantation situées à une distance minimale de 40 km du rivage.

- Le projet de loi institue un régime de "partage territorial de la valeur des énergies renouvelables" afin d'en faciliter l'acceptabilité. Ce partage concernerait les "riverains" et les communes concernées, par des rabais sur les factures.

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