Au Pérou, la répression des manifestations en soutien à Pedro Castillo a fait sept morts. L'ex-Président a été arrêté la semaine dernière et remplacé par la vice-Présidente.
Le mouvement de soutien au Président destitué Pedro Castillo s'étend, avec des appels à une "grève illimitée" de la part d'organisations paysannes et de syndicats. Outre la "libération immédiate" de l'ex-président de gauche, le collectif Front agraire et rural du Pérou (qui rassemble une douzaine d'organisations) réclame la dissolution du Parlement, des élections anticipées et une nouvelle Constitution.
L'avocat de l'ancien Président dénonce le vote des parlementaires : "ils ont voté__une motion de "vacance de poste" qui est illégale ! Cette résolution de vacance n'existe pas !" insiste Ronald Atencio devant les dizaines partisans de Pedro Castillo réunis devant la prison où il est enfermé.
L'ancienne vice-Présidente devenue Présidente le 7 décembre, Dina Boluarte, a annoncé vouloir la tenue d'élections anticipées au mois d'avril, sans réussir à calmer la colère. En quelques jours, sept personnes ont été tuées dans la répression, dont trois adolescents. Le gouvernement a déclaré lundi l'état d'urgence pour 60 jours dans sept provinces de la région d'Abancay, dans le Sud du pays.
Dans la nuit de lundi à mardi, les autorités ont fermé l'aéroport international de Cuzco (Sud-Est) à cause de de manifestants qui tentaient d'y pénétrer. Dans cette région très touristique, le train entre Cuzco et la citadelle inca du Machu Picchu est suspendu.
Plusieurs pays latino-américains ont assuré Pedro Castillo de leur soutien : les gouvernements de gauche du Mexique, de l’Argentine, de la Colombie et de la Bolivie l'estiment victime d'un mouvement "antidémocratique".