La Chine ne compte que les décès du Covid-19 dus à une insuffisance respiratoire

Queues devant les pharmacies en Chine
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Par Euronews avec AFP
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Le pays d'1,4 milliard d'habitants a brutalement assoupli ses mesures de restriction début décembre face à la grogne populaire. Sur les réseaux sociaux, les témoignages de morgues surchargées se multiplient.

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Le pays d'1,4 milliard d'habitants a brutalement assoupli ses mesures de restriction début décembre face à la grogne populaire. Sur les réseaux sociaux, les témoignages de morgues surchargées se multiplient.

Plus de trois ans après l'apparition des premiers cas de Covid-19 à Wuhan, dans l'est du pays, la Chine fait face à une nouvelle flambée des cas de COVID-19. Sur les réseaux sociaux mais aussi dans les médias, de nombreux témoignages font état d'hôpitaux et de crématoriums surchargés, obligés de laisser les corps disposés à même le sol.

Bien qu'aucune statistique officielle sur cette nouvelle vague épidémique n'ait été transmise par les autorités chinoises, soucieuses de préserver une opacité totale sur les difficultés rencontrées par le pays dans sa gestion de la pandémie, des premiers décès, très sous-estimés selon les experts, ont été rapportés. Depuis le début de la semaine, sept morts ont été rapportés.

Levée brutale des mesures de freinage épidémique

Cette nouvelle vague épidémique intervient alors que le pays a brusquement levé début décembre sa très stricte politique de gestion de l'épidémie. Jusqu'alors, les personnes testées positives avaient pour obligation de s'isoler dans des centres de quarantaine au confort plus que sommaire, et les Chinois étaient soumis à une politique de dépistage massive.

Face à un mouvement de contestation inédit depuis Tiananmen en 1989, notamment causé par la mort de plusieurs personnes dans un incendie dans le Xinjiang, le pouvoir chinois a consenti à lâcher du leste. Les personnes testées positives présentant des symptômes faibles peuvent désormais se confiner chez elles, et l'exigeante politique de dépistage a été abandonnée.

Deux provinces, celles de Chongping et du Zhejiang, ont assuré que les malades du Covid-19 pouvaient même continuer à se rendre au travail à condition de prendre des "mesures de protection". Dans les médias d'État, le ton a progressivement changé pour présenter la maladie comme une infection banale.

Seulement 20% des plus de 80 ans totalement vaccinés

Mais ce relâchement soudain intervient alors que la population chinoise est peu protégée face au virus. D'abord, car les conditions sanitaires imposées aux Chinois depuis trois ans les ont peu exposés au virus, limitant leur immunité collective. Ensuite, car la couverture vaccinale du pays est limitée. Seuls 65,8% des plus de 80 ans ont reçu deux doses de vaccin, et uniquement 20% trois doses. Et pour ne rien arranger, les vaccins à ARn messager, très efficaces, ne sont pas autorisés dans le pays.

L'Organisation mondiale de la santé a d'ailleurs souligné que l'explosion récente des cas n'est pas uniquement lié au relâchement des mesures, mais à des causes plus profondes. Face à un virus devenu extrêmement contagieux au gré de ses mutations, la remontée des cas en Chine était perceptible avant même le changement de politique pris par le gouvernement chinois.

Du côté du système hospitalier, la remonté des cas inquiète. Les hôpitaux du pays ne sont pas proportionnés pour une population d'1,4 milliard d'habitants. Leong Hoe Nam, un expert en maladies infectieuses basé à Singapour, estime que les hôpitaux du pays sont déjà trop pleins pour accueillir de nouveaux patients, et que la vigueur de cette nouvelle vague a été sous-évaluée par les professionnels de santé. Les autorités chinoises ont indiqué que 106.000 médecins et 177.700 infirmiers allaient être redirigés vers des services de soins intensifs.

Fang Shimin, écrivain et blogueur chinois suivi par près d'un million de personnes sur Twitter, partage ces derniers jours sur son compte des vidéos montrant des hôpitaux croulants de patients sous assistance respiratoire, parfois allongés sur le sol par manque de place.

Dans les prochaines semaines, la situation devrait empirer. Le Nouvel An lunaire, prévu en janvier, va entraîner sur les routes des millions de Chinois, désireux de célébrer cette fête en famille. Une étude récemment publiée par trois professeurs de l'Université de Hong Kong annonce la mort possible dans les prochains mois d'un million de personnes.

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