Ukrainiens en Moldavie : entre besoin de sécurité et espoir de retour

Sasha et Dima, jumeaux de 13 ans originaires de Kyiv, accueillis avec leur mère chez Svetlana
Sasha et Dima, jumeaux de 13 ans originaires de Kyiv, accueillis avec leur mère chez Svetlana Tous droits réservés euronews
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Par Bryan Carter
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Reportage en Moldavie, l'un des pays les plus pauvres d'Europe qui accueille les Ukrainiens à bras ouverts. Malgré des tensions, la générosité s'exprime toujours envers les réfugiés qui reconnaissants pour l'aide qu'ils reçoivent, n'espèrent qu'une chose : rentrer dans leur pays.

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Un an après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, reportage en Moldavie, l'un des pays les plus pauvres d'Europe qui accueille les Ukrainiens à bras ouverts. Malgré des tensions, la générosité s'exprime toujours envers les réfugiés qui, même s'ils sont reconnaissants pour l'aide qu'ils reçoivent, n'espèrent qu'une chose : rentrer dans leur pays.

Enclavée entre la Roumanie et l'Ukraine, la Moldavie est l'un des pays les plus pauvres et les plus petits d'Europe, avec une population d'environ 2,5 millions d'habitants. Cela n'a pas empêché cette nation candidate à l'adhésion à l'Union européenne, d'accueillir environ 100 000 réfugiés ukrainiens, dont un grand nombre de femmes et d'enfants.

À Chișinău, la Moldave Svetlana Berezovskaya héberge une mère et ses deux fils de 13 ans qui ont fui la guerre. "C'est effrayant," explique la dame âgée. "Quand vous avez des enfants, c'est très effrayant, donc il faut donc aider d'une manière ou d'une autre," assure-t-elle.

Dans l'ombre de la Russie

Comme de nombreux Moldaves, le conflit en Ukraine a amené Svetlana à réfléchir à la vulnérabilité de son propre pays. Beaucoup vivent dans la crainte d'une attaque russe et sont désireux d'aider ceux qu'ils considèrent comme leurs alliés.

Cette inquiétude est également alimentée par la présence en Moldavie, d'un certain nombre de groupes pro-russes, notamment en Transnistrie, une région séparatiste de l'est du pays soutenue par la Russie. Ce contexte conjugué à de graves crises énergétiques et du coût de la vie, a contribué à l'instabilité du pays et à la démission de la Première ministre pro-occidentale Natalia Gavrilita au début du mois.

Malgré quelques réactions négatives au sein de la population moldave, les initiatives pour aider les réfugiés ukrainiens sont multiples. Constanta Dohotaru est la coordinatrice du programme Moldova for Peace, une ONG qui se porte à leur secours.

"Quand la guerre a commencé, on s'est tous réveillés avec une  une énorme angoisse et on ne savait pas quoi faire, si on devait fuir," se souvient Constanta. "On a décidé que le moins que l'on puisse faire, c'était de nous réunir avec les personnes avec lesquelles on avait coopéré auparavant et d'essayer d'offrir le soutien que l'on peut à ceux qui fuient l'Ukraine," dit-elle.

La "sincérité" de l'accueil des Moldaves

Réfugiée ukrainienne, Jennifer Perova est employée par l'association. "J'ai été impressionnée par la sincérité avec laquelle les gens veulent aider," confie la jeune femme. "C'est pourquoi, dès que je suis arrivée en Moldavie, j'ai commencé à chercher des moyens d'aider les autres moi aussi," explique-t-elle.

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Jennifer Perova, réfugiée ukrainienne, travaille pour l'ONG Moldova for PeaceEuronews

Dans le village de Palanca, à la frontière ukrainienne, le point de passage est relativement calme. Pourtant, au plus fort de la crise, jusqu'à 13 000 personnes le franchissaient chaque jour.

"On a tout là-bas !"

En janvier dernier, le gouvernement moldave a accordé un statut de protection temporaire à tous les réfugiés ukrainiens. Cela leur assurera un avenir plus stable, avec des droits inconditionnels au logement, aux soins de santé, à l'éducation et au marché du travail.

Mais malgré cette garantie, la plupart rêvent de rentrer chez eux. C'est le cas d'Iduard Mihay, Rom originaire d'Ukraine installé dans un centre d'hébergement pour réfugiés dans le village moldave de Costești où il reçoit avec sa famille, de la nourriture via le Programme alimentaire mondial.

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Iduard, Rom originaire d'Ukraine, n'attend qu'une chose, de pouvoir rentrer en Ukraine avec sa familleEuronews

"Si Dieu le veut, tout sera vite terminé (...) Nos parents, nos maisons sont là-bas, on a tout là-bas," souligne le père de trois enfants. "Alors, on va attendre, c'est juste une question de temps," estime-t-il.

Journaliste • Bryan Carter

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