Reportage en Ukraine : notre envoyée spéciale Valérie Gauriat s'est rendue à Irpin, dans la banlieue de Kyiv. La bibliothèque municipale y est devenue un lieu de résistance spirituelle contre l'agression russe.
Notre envoyée spéciale en Ukraine, Valérie Gauriat, s'est rendue à Irpin, la porte d’entrée de la capitale Ukrainienne. La ville avait payé chèrement sa résistance à l’offensive russe sur la région de Kyiv l’an dernier. Mais la vie tente de reprendre ses droits.
La bibliothèque d’Irpin est l’un des symboles de la résilience des Ukrainiens.
Frappée par un obus pendant l’occupation, puis restaurée, elle s’est transformée en refuge pour les habitants dans les semaines qui ont suivi la libération de la région.
Elle sert aujourd’hui d’espace de travail et de rencontres.
Olena Tsyganenko, Directrice de la bibliothèque d'Irpin : « Notre bibliothèque est un espace social de co-working. Tout est gratuit, l’accès à internet, l’espace, la lumière, le chauffage. Ça aide beaucoup les gens. »
Albina Basova, habitante d'Irpin : « Avec l’accès difficile à l’électricité, j’ai besoin d’un endroit pour recharger mon ordinateur, et me connecter à internet. Je veux travailler tous les jours alors je viens ici. Je pense que c’est très important... Ça soutient l’économie en Ukraine. Je gagne de l’argent et je le dépense en Ukraine. Je fais aussi des dons à l’armée. Ça fait partie de la résistance. »
Une résistance qui passe aussi par la culture, souligne la directrice de la bibliothèque.
Olena Tsyganenko : « Cet endroit est le centre spirituel de la communauté. Où on parle aux gens, on les aide à choisir un livre. Un live est aussi une aide psychologique. C’est une biblio-thérapie; quelqu’un prend un livre, se distrait, apprend quelque chose de nouveau. Certains étudient. Maintenant tous les livres russes ont été retirés des rayons. La littérature Ukrainienne est là pour apprendre notre histoire, notre art, notre culture, notre spiritualité. »
Réunions d’entreprises, ateliers professionnels, animations pour les enfants, ou encore séances de soutien psychologique sont quelques-unes des activités que la bibliothèque permet d’organiser ici.
Olena Tsyganenko : « La bibliothèque est un temple du savoir, un temple de la science, une pharmacie de l’âme. Ici on peut se réchauffer, charger ses batteries, travailler, emprunter un bon livre, suivre un cours, ou une présentation littéraire. On trouve tout ce qui construit notre spiritualité. Ici, on peut apaiser son âme. On parle aussi de l’Ukraine, on dit que l’Ukraine va gagner. On organise des minutes de silence, et on dit gloire à l’Ukraine, gloire aux héros ! C’est le cri de nos âmes, de nos âmes Ukrainiennes. Et désormais, nous devons nous soutenir, nous unir et nous soutenir de toutes les manières possibles. »