Le groupe russe de mercenaires est accusé par certains experts de soutenir les forces paramilitaires du numéro deux des autorités de transition.
Depuis 15 jours, les combats entre les forces du général Al-Bourhane, numéro un des autorités de transition soudanaises, et celles de son numéro deux, le général Mohammed Hamdan Daglo (dit "Hemetti"), font vivre un véritable enfer aux habitants de Karthoum.
Le groupe paramilitaire Wagner, qui a étendu sa présence en Afrique ces dernières années, soutient la rebellion de "Hemetti". Il est au côté du pouvoir depuis le début de l'année 2022, notamment pour exploiter les ressources en or du pays, sans respecter la loi, comme l'a montré cette enquête réalisée par Le Monde et l'OCCRP, un réseau international de journalistes d'investigation. Depuis la scission des autorités, Wagner aurait donc pris position pour le n°2 du régime.
Quel but poursuit Wagner ? D'après Paul Stronski, politologue à la fondation Carnegie, le groupe sert essentiellement ses propres intérêts et a déjà changé d'allégeance par le passé. Moscou, elle, chercherait à ouvrir une base navale au Soudan, pour faciliter son accès au canal de Suez.
Pour Emmanuel Kotin, Directeur au Centre africain pour la sécurité et la lutte contre le terrorisme, "il est frappant de constater que partout où il y a de l'instabilité ou une atteinte à la démocratie, en Afrique, le groupe Wagner est impliqué. Et le plus souvent, il est du côté des milices."