Conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie : les efforts de la France pour oeuvrer à la paix

La cheffe de la diplomatie française lors d'une réunion avec le Premier ministre arménien à Erevan 27/04/2023
La cheffe de la diplomatie française lors d'une réunion avec le Premier ministre arménien à Erevan 27/04/2023 Tous droits réservés KAREN MINASYAN/AFP or licensors
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Par Euronews avec AFP
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La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna s'est rendue jeudi à Erevan et à Bakou. "Faire la paix est possible", a-t-elle notamment déclaré.

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En visite jeudi à Bakou, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna, , s'est efforcée de convaincre son homologue d'Azerbaïdjan que l'heure devait être aux compromis pour pacifier les relations avec l'Arménie.

Efforts de paix

Ces deux pays du Caucase se sont affrontés lors de deux guerres pour le contrôle du Nagorny Karabakh, une région montagneuse majoritairement peuplée d'Arméniens qui a fait sécession de l'Azerbaïdjan il y a trois décennies.

Les tensions, déjà vives, ont redoublé lorsque Bakou a annoncé dimanche avoir installé un premier point de contrôle routier à l'entrée du corridor de Latchine, seul axe reliant l'Arménie à l'enclave séparatiste déjà soumise à un blocus de plusieurs mois qui a provoqué des pénuries et coupures de courant.

La visite de Catherine Colonna dans la région - elle est arrivée jeudi en fin de journée à Erevan - se déroule au moment où les pays occidentaux cherchent à s'imposer comme médiateurs dans cette région traditionnellement dominée par Moscou.

"Il est possible d'en finir avec le conflit"

Lors d'une conférence de presse avec son homologue azerbaïdjanais, elle a martelé qu'il était "possible d'en finir" avec le conflit. Mais "s'engager avec détermination sur la voie de la paix, cela impose de renoncer à l'usage de la force ou à la menace de l'usage de la force", a-t-elle ajouté. "Nous déplorons que l'Azerbaïdjan ait installé de manière unilatérale un contrôle à l'entrée du corridor de Latchine", a-t-elle également dit, exhortant à créer au contraire "des conditions propices à la confiance et aux négociations".

Son homologue Djeyhoun Baïramov a immédiatement réagi, reprochant à Paris de n'avoir "jamais appelé" Erevan à apaiser les tensions.

Il a également à la fois réfuté les accusations selon lesquelles le couloir de Latchine était bloqué et assuré que cet axe était utilisé non pas à des fins humanitaires mais pour transporter armements et équipements militaires.

"Sur le corridor de Latchine, nous avons une différence de points de vue", a reconnu Catherine Colonna, avant d'inviter son homologue à venir lui rendre visite à Paris pour poursuivre les discussions.

La France, un allié historique de l'Arménie

Alliée historique de l'Arménie, la France a fait valoir dimanche que l'installation du point de contrôle azerbaïdjanais "contrevenait aux engagements pris" et "portait préjudice au processus de négociation".

Erevan a condamné l'installation de ce barrage, après avoir accusé Bakou de bloquer cette route vitale depuis près de six mois.

Catherine Colonna s'est aussi entretenue jeudi avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev pendant une heure et quart.

Tout en se montrant très critique sur le soutien de la France envers l'Arménie, Djeyhoun Baïramov s'est félicité de la venue de la ministre française, premier déplacement de haut rang depuis six ans.

"Cette visite va créer un fondement pour relancer la relation" entre les deux pays, a-t-il souligné.

Depuis le début du conflit en Ukraine, l'Union européenne, qui cherche à se passer des hydrocarbures russes, s'efforce de soigner ses relations avec l'Azerbaïdjan, un exportateur de gaz majeur.

Dans la foulée de sa visite à Bakou, Catherine Colonna s'est rendue à Erevan pour une réunion avec le premier ministre Nikol Pachinian et le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan.

Avant l'arrivée de Catherine Colonna, le premier ministre arménien avait appelé la Russie, médiatrice dans le conflit avec l'Azerbaïdjan, à garder le contrôle de la route menant au Nagorny Karabakh.

La visite du Catherine Colonna se déroule au moment où les Occidentaux multiplient les efforts pour apaiser les tensions dans cette région.

Le secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken réunira ainsi lundi à Washington ses homologues arménien et azerbaïdjanais, avant une rencontre sous médiation russe dont la date n'a pas encore été annoncée.

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AFP

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