Certains observateurs estiment que le président syrien pourrait même assister au sommet annuel des chefs d'Etat de l'organisation, le 19 mai en Arabie saoudite.
Bachar al-Assad n'est plus persona non grata. Ce dimanche au Caire, 13 Ministres des Affaires étrangères des 22 pays membres la Ligue arabe ont décidé de réintégrer le régime syrien à l'organisation. Une décision motivée par la nécessité de renforcer l'aide humanitaire aux victimes du séisme et de la guerre civile... et de lutter contre le traffic de drogue, qui s'est accru dans la région.
Mais dans la province d'Idlib, tenue par les rebelles, de nombreux Syriens sont sous le choc... Ils accusent les pays arabes de "blanchir" le régime de Bachar al-Assad, et de les abandonner aux mains du chef d'état.
"Cela a été une mauvaise nouvelle pour nous, les Syriens vivant dans des camps dans le nord. Au lieu que les dirigeants arabes nous aident et nous fassent sortir de ces camps où nous souffrons et vivons dans la douleur, ils ont blanchi les mains des criminels et des tueurs de notre sang" s'insurge Abdul Salam Yousef, Syrien déplacé.
Commerçant à Idlib, Rashad al-Deek, ajoute: "nous n'avons pas profité du fait que le régime n'était pas dans la Ligue arabe, alors que se passera-t-il s'il en fait partie ? Cela ne signifie rien pour nous parce que nous avons été déplacés et forcés de quitter nos villes. C'est pourquoi ils l'ont repris. Ils sont tous inutiles."
Plusieurs pays arabes avaient soutenu des rebelles au début de la guerre, devenue depuis un terrain d'affrontement entre forces étrangères. Le conflit a tué au moins un demi-million de personnes.
Le président et ses ministres ont ainsi vu défiler à Damas les représentants de nombreux pays arabes qui refusaient jusqu'alors de normaliser leurs relations avec la Syrie, certains faisant même de leur départ du pouvoir une condition sine qua non. Damas mise désormais sur une pleine normalisation avec les pays de la Ligue, notamment les riches monarchies du Golfe pour financer la coûteuse reconstruction du pays aux infrastructures ravagées par les conflits.