110 millions de personnes déplacées de force dans le monde : un nouveau record

Des enfants syriens devant un centre de réfugiés au Liban, le 13 juin 2023
Des enfants syriens devant un centre de réfugiés au Liban, le 13 juin 2023 Tous droits réservés Bilal Hussein/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Bilal Hussein/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
Par euronews avec agences
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Selon le Haut commissariat pour les réfugiés, l'an dernier, près de 20 millions de personnes supplémentaires sont venues grossir les rangs des populations déplacées dans le monde.

PUBLICITÉ

Année après année, le nombre de réfugiés ne cesse d'augmenter dans le monde. 

Selon le Haut Commissariat pour les réfugiés, le cap des 110 millions de personnes forcées de fuir leur foyer a été franchi. A titre de comparaison, c'est comme si les populations françaises, belges, néerlandaises et luxembourgeoises réunies avaient dû quitter brutalement leur ville ou leur territoire.

Jamais un tel bilan n'avait été encore dressé. Fin 2022, 108,4 millions de personnes ont été enregistrées comme déplacées ou réfugiées, a précisé le HCR.

Ce sont 19,1 millions de personnes de plus qu'à la fin 2021, une augmentation sans précédent due en partie à la guerre en Ukraine. La situation actuelle au Soudan pourrait également aggraver la situation globale.

"C'est là où nous en sommes aujourd'hui", constate le patron du HCR, Filippo Grandi, lors d'une conférence de presse à Genève.

"Nous avons 110 millions de personnes qui ont fui à cause des conflits, de la persécution, de la discrimination et de la violence, souvent mélangés à d'autres motifs - en particulier l'impact du changement climatique", souligne-t-il, déplorant la flambée depuis l'année dernière.

"C'est un réquisitoire sur l'état de notre monde", juge M. Grandi.

Sur le total de 2022, 35,3 millions de personnes étaient des réfugiés et 62,5 millions des déplacés.

Il y avait aussi 5,4 millions de demandeurs d'asile et 5,2 millions d'autres personnes ayant besoin d'une protection internationale.

Tous ces gens se heurtent à "un environnement plus hostile, en particulier en ce qui concerne les réfugiés, presque partout", constate le Haut-Commissaire.

"Être un vrai dirigeant c'est convaincre votre opinion publique qu'il existe des personnes qui méritent une protection internationale", martèle-t-il.

"La porte doit rester ouverte"

Le patron du HCR a salué les récentes avancées de l'Union européenne sur une réforme de la politique migratoire, la qualifiant de bonne tentative d'équilibrer les tensions autour de ces questions et l'estimant "relativement juste".

La réforme prévoit un système de solidarité entre États membres dans la prise en charge des réfugiés et un examen accéléré des demandes d'asile de certains migrants aux frontières. Elle doit encore être adoptée par le Parlement européen.

Pour le Haut-Commissaire, il faut commencer à s'occuper des flux de migrants cherchant à venir en Europe bien plus en amont de leur long périple.

Toutefois, en Europe, au Royaume-Uni ou aux États-Unis, "la porte doit rester ouverte" aux demandeurs d'asile.

"Les demandeurs d'asile ne devraient pas être mis en prison. Demander l'asile n'est pas un crime", insiste M. Grandi, dénonçant notamment le projet de Londres d'envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda. Il s'inquiète aussi de la politique des États-Unis dans ce domaine.

Manque de fonds

M. Grandi a reconnu que l'organisation qu'il dirige "n'était pas dans une bonne situation financière cette année", à l'instar de nombreuses autres organisations humanitaires comme le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

La situation économique mondiale et l'inflation font des ravages dans les appels aux dons.

PUBLICITÉ

Ainsi, pour le Soudan, le HCR ne dispose que de 16% de l'argent dont il estime avoir besoin et le chiffre tombe à 13% pour l'aide aux réfugiés, chassés par l'explosion des violences au Soudan, dans les pays d'accueil.

L'année dernière, plus de 339 000 réfugiés originaires de 38 pays sont rentrés chez eux, tandis que 5,7 millions de personnes déplacées ont pu rentrer chez elles.

Les pays qui accueillent le plus de réfugiés sont la Turquie (3,6 millions), l'Iran (3,4 millions), la Colombie (2,5 millions), l'Allemagne (2,1 millions) et le Pakistan (1,7 million).

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Washington accuse la Russie d'utiliser des armes chimiques en Ukraine

Les alliés de l'OTAN "préoccupés" par les "activités malveillantes" de la Russie

Moscou expose du matériel militaire saisi en Ukraine