En pleine contre-offensive, l'Ukraine accumule les soutiens financiers pour sa reconstruction

Conférence sur la reconstruction de l'Ukraine, Londres, le 22 juin 2023
Conférence sur la reconstruction de l'Ukraine, Londres, le 22 juin 2023 Tous droits réservés Kirsty Wigglesworth/AP
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Par Euronews avec AFP
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Outre l'UE et les États, près de 500 entreprises de 42 pays se sont engagées à se mobiliser pour la reconstruction de l'Ukraine.

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Encouragée par les soutiens financiers d'ampleur annoncés par ses alliés, l'Ukraine a promis jeudi de rebâtir son économie dès cette année, en dépit de nouvelles peu rassurantes du front, où sa contre-offensive face à l'armée russe se révèle plus lente qu'espéré.

Organisée à Londres, la deuxième conférence pour la reconstruction de l'Ukraine a permis au pays, en ruines après plus d'un an de conflit, de mobiliser 60 milliards d'euros de nouveaux soutiens financiers, a annoncé le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly, lors de son discours de clôture.

Reconstruire avant la fin de la guerre

"Ensemble, gouvernements, organisations internationales, entreprises, représentants de la société civile, nous avons montré à l'Ukraine et au peuple ukrainien que nous les soutenons" face à l'agression russe, a déclaré M. Cleverly.

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal s'est félicité de ce soutien, affirmant que le pays menait les réformes destinées à rassurer les investisseurs, inquiets notamment pour la sécurité de leurs investissements et des risques de corruption.

"Nous commençons à reconstruire l'Ukraine cette année, nous n'attendons pas la fin de la guerre", a-t-il déclaré, au moment où l'armée ukrainienne semble affronter des difficultés dans sa contre-offensive pour récupérer les territoires occupés par les forces russes.

Un peu plus tôt, il a prévenu lors d'une conférence de presse que cette contre-offensive "prendra du temps".

"La contre-offensive est composée de nombreuses opérations militaires, certaines sont offensives, d'autres sont défensives", a-t-il dit, ajoutant que "malheureusement, pendant notre préparation pour cette contre-offensive, les Russes se sont aussi préparés. Il y a tellement de champs de mines que cela ralentit beaucoup l'avancée" des troupes.

Mercredi, dans une interview à la BBC, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a admis que les progrès de cette offensive étaient "plus lents que désiré".

Mais son Premier ministre s'est dit "totalement optimiste sur la libération de nos territoires occupés".

Moscou a affirmé jeudi que les forces ukrainiennes avaient réduit leurs opérations dans le sud et l'est après avoir subi des pertes lors de cette contre-offensive.

Faire payer la Russie

L'essentiel des 60 milliards d'euros d'engagements engrangés à Londres provient d'un paquet d'aide de 50 milliards d'euros que l'Union européenne a prévu de débloquer jusqu'en 2027, et a annoncé à la veille de la conférence. Les Etats-Unis ont annoncé 1,3 milliard de dollars (environ 1,2 milliard d'euros) d'aides, ciblées notamment sur les secteurs énergétiques et les infrastructures.

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a elle annoncé divers dispositifs de soutien, dont 600 millions d'euros de prêts et subventions pour des projets énergétiques.

Près de 500 entreprises de 42 pays se sont ainsi engagées à se mobiliser pour la reconstruction du pays.

Mais les besoins sont considérables et ne cessent de grandir, sans fin de conflit en vue. Le redressement de l'économie ukrainienne à moyen terme a été estimé à plus de 400 milliards de dollars à ce stade, tandis que les besoins urgents de reconstruction ont été évalué à 14,1 milliards d'euros.

Mercredi, plusieurs dirigeants occidentaux, notamment le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et le Premier ministre britannique Rishi Sunak avaient averti que la Russie devra payer pour les dommages causés en Ukraine.

"L'agresseur doit être tenu pour responsable", avait aussi affirmé la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen.

Le chef du gouvernement ukrainien a salué cet engagement, en appelant les Occidentaux à mobiliser les actifs russes gelés grâce aux sanctions infligées à Moscou depuis le début de la guerre.

"Nous devons finaliser le mécanisme de compensation qui nous permettra d'utiliser les actifs russes gelés pour reconstruire l'Ukraine", a-t-il plaidé jeudi, alors que les discussions internationales achoppent toujours sur les dispositifs légaux.

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Cette conférence de Londres avait pour but de mobiliser les fonds nécessaires pour la reconstruction de l'Ukraine à court et moyen terme, mais aussi d'appeler le secteur privé à contribuer, en mettant en place des mécanismes garantissant leurs investissements dans le pays.

Plusieurs pays ont ainsi annoncé des dispositifs pour assurer ou garantir les investissements de leurs entreprises malgré les combats toujours en cours, et intégrant la perspective d'une insécurité persistante à moyen terme.

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