Equateur : 31 morts après trois jours d'émeutes dans la prison d'El Litoral

Détenus de la prison d'El Litoral à Guaya, Equateur, 25 juillet 2023
Détenus de la prison d'El Litoral à Guaya, Equateur, 25 juillet 2023 Tous droits réservés AFP
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En Equateur, 31 détenus sont morts après trois jours d'émeutes dans la prison d'El Litoral. Le gouvernement a décrété l'Etat d'urgence dans l'ensemble su système pénitentiaire.

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Les forces de sécurité de l'Équateur ont mis fin mardi soir à quatre jours d'émeutes dans la prison d'El Litoral à Guayas.

Le bilan définitif de cette émeute est de 31 morts et 13 blessés parmi les détenus. Un seul policier a été blessé parmi les 2 700 hommes en uniforme déployés mardi dans le centre pénitentiaire pour y rétablir l'ordre. 

Ce déploiement a eu lieu dans le cadre de l'état d'urgence annoncé le même jour dans l'ensemble du système pénitentiaire. La mesure sera en vigueur pendant 60 jours.

Les bandes criminelles se sont affrontés pour s'approprier le contrôle du trafic dans les neuf pavillons de la prison. Au cours de l'intervention, neuf fusils, un lance-grenades, quatre pistolets, deux revolvers et 1 000 cartouches ont été saisis.

A l'extérieur de la prison, une centaine de personnes cherchaient à avoir des nouvelles de leurs proches. Certaines tenaient dans la main un ballon blanc avec l'inscription "nous voulons la paix". "Les détenus n'intéressent pas (les autorités), c'est comme s'ils étaient des rats. Mais ce sont des êtres humains", s'est indigné une femme sous couvert d'anonymat pour des raisons de sécurité.

El Litoral est considéré comme le centre de détention le plus violent en Équateur : au cours des 28 derniers mois, 14 incidents violents y ont causé la mort de 257 personnes.

Au total, depuis février 2021, les prisons équatoriennes ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 420 morts parmi les détenus, parfois décapités ou brûlés.

L'Observatoire des prisons, un réseau d'universitaires et de chercheurs qui défendent le droit des détenus, a dénoncé le fait que les détenus sont "privés de nourriture et d'eau depuis plus de trois jours".

"La militarisation des prisons n'est rien d'autre que la transformation de la souffrance humaine en un spectacle politique", a dénoncé l'organisation.

Suite à l'affrontement, plus de 90 gardiens de prison ont été pris en otage dans les différentes prisons du pays où un mouvement de grève de la faim a en outre été entamé par des détenus. Le SNAI a indiqué mardi que plus d'une centaine de surveillants avaient été libérés, sans préciser cependant combien étaient toujours retenus.

Les prisons équatoriennes sont, comme ailleurs en Amérique latine, surpeuplées. De nombreux établissements pénitentiaires sont contrôlés par des gangs. Et de nombreux chefs de gangs incarcérés gèrent les affaires de leurs organisations criminelles depuis l'intérieur.

La majorité des prisonniers y purge une peine pour trafic de drogue, ce pays figurant parmi les premiers producteurs mondiaux de cocaïne avec la Colombie et le Pérou.

Selon un recensement récent, 31 321 personnes sont détenues dans les prisons d'Equateur, dont la capacité est de 30 000 places.

Sources additionnelles • AFP, ANSA, DPA

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