Alors que les efforts diplomatiques se multiplient, les bilans s'aggravent à Gaza et en Israël et Tsahal se prépare à une offensive terrestre.
Au neuvième jour de la guerre entre Israël et le Hamas, les autorités gazaouies ont actualisé le bilan des victimes : 2 670 morts et 9 600 blessés.
Côté israélien, plus de 1 400 personnes ont été tuées et plus de 3 400 blessées.
Israël maintient la ville de Gaza sous pression alors que des centaines de milliers de civils ont quitté et fuient encore le nord de la bande de gaza pour le sud du territoire.
Ce dimanche, après sept jours de coupure, Israël a décidé de rétablir l'approvisionnement en eau dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza pour tenter d'attirer davantage de Palestiniens.
Malgré l'opposition du Hamas à cette évacuation, un million d'habitants de ce territoire palestinien, qui en compte 2,4, ont été déplacées depuis le début du conflit et les frappes israéliennes, a annoncé l'ONU.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a assimilé le "déplacement" en cours à l'exode de quelque 760 000 Palestiniens à la création en 1948 de l'Etat d'Israël.
Mais les forces israéliennes se tiennent prêtes à passer à l'assaut. Plus de 300 000 soldats israéliens, massés le long de la ligne de démarcation avec la bande de Gaza, n'attendent plus que le feu vert du gouvernement pour lancer l'offensive terrestre.
En attendant, l'artillerie israélienne pilonne la bande de Gaza.
Et dans le sud d'Israël, Sderot a été évacuée dans l'optique d'une manœuvre terrestre. Elle s'est vidée de tous ses civils. Il faut dire qu'en une semaine, la ville située à 12 km de Gaza a essuyé 364 roquettes dont 162 n'ont pas été interceptées. Des toitures sont arrachées, du mobilier urbain plié ou brûlé et le bitume des routes est parfois perforé de trou de missile.
L'exode des Gazaouis vers le sud et l'offensive terrestre attendue dans un territoire surpeuplé, placé sous un strict siège par Israël, suscitent critiques et inquiétudes au sein de la communauté internationale.
Les efforts diplomatiques s'intensifient tous azimuts pour tenter d'éviter le pire
L'invasion de Gaza par Israël "pourrait mener à un génocide" craignent la Ligue arabe et l'Union africaine.
Au Caire, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré le président égyptien, Abdel Fatah al-Sissi, avec qui il tente de négocier l'ouverture d'un couloir humanitaire au poste frontière de Rafah, qui est encore pris pour cible par des chasseurs israéliens.
Antony Blinken a assuré que les alliés arabes des Etats-Unis ne voulaient pas de débordement du conflit et s'est en outre dit confiant sur le passage de l'aide humanitaire vers Gaza. L'Egypte, elle, a proposé la tenue d'un sommet régional et international sur "l'avenir de la cause palestinienne".
Pour l'heure, l'Egypte et la Jordanie s'opposent à toute nouvelle dispersion de Palestiniens hors de leurs terres.
Le pape François a appelé à l'ouverture "urgente" de couloirs humanitaires pour les habitants de Gaza.
Le ministre iranien des affaires étrangères a été reçu par l'émir du Qatar, Tamim al-Thani, avant de rencontrer le chef du Hamas en exil à Doha , Ismail Haniyeh.
L'Iranien Amir Abdollahian a mis en garde contre le risque d'extension du conflit si l'offensive terrestre israélienne se poursuit.
"Personne ne peut garantir le contrôle de la situation et la perspective d'un élargissement du conflit" si Israël envahit Gaza, a-t-il déclaré.