Les hôpitaux de Gaza font face, ils n’ont pas le choix, mais les frappes aériennes n’ont jamais été aussi intenses, les patients aussi nombreux. Entrevue avec le Docteur Nour El-Din Al-Khatib du centre médical de Khan Younès.
Les professionnels de santé de Gaza sont en première ligne dans la guerre entre Israël et le Hamas. En plus des bombardements incessants, ils doivent faire face aux coupures d'électricité et aux graves pénuries de médicaments et de fournitures médicales.
Un médecin urgentiste a accepté de parler à Nebal Hajjo, correspondant d'Euronews.
Le Docteur Nour El-Din Al-Khatib, du complexe médical Nasser à Khan Younès, raconte son expérience éprouvante :
"C_haque jour, nous recevons plus de cas difficiles que la veille. Malheureusement, la plupart des patients sont des enfants et des femmes. Mon travail ici consiste à prodiguer des soins intensifs et à assurer le suivi des urgences. La plupart des patients sont proches de la mort. Ils sont criblés d'éclats d'obus. Aujourd'hui, nous en sommes arrivés au point où nous choisissons qui vit et qui meurt en fonction de la situation et de qui peut bénéficier le plus de soins médicaux._"
Le personnel médical vit également dans la crainte constante de voir leurs proches arriver, parmi les victimes.
"Si un attentat à la bombe, une frappe, une explosion se produit, du fait de l'incapacité à communiquer, la tension et la peur seront certainement présentes, car tout médecin peut s'attendre à ce qu'un membre de sa famille fasse partie des blessés qui arrivent, et cela s'est déjà produit à de nombreuses reprises. De nombreux médecins ont trouvé des membres de leur famille parmi les martyrs et les blessés. C'est un sentiment très, très difficile à vivre."
Les hôpitaux de Gaza doivent faire face, ils n’ont pas le choix, mais les frappes aériennes n’ont jamais été aussi intenses par le passé, les patients aussi nombreux et la fin du calvaire aussi éloignée.