A trois mois des élections au Bangladesh, un des leaders de l'opposition a été inculpé de meurtre

Des militants du Parti nationaliste du Bangladesh crient des slogans lors d'une manifestation à Dhaka, au Bangladesh, le samedi 28 octobre 2023.
Des militants du Parti nationaliste du Bangladesh crient des slogans lors d'une manifestation à Dhaka, au Bangladesh, le samedi 28 octobre 2023. Tous droits réservés Mahmud Hossain Opu/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
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Par Christelle Petrongari avec AFP
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Le principal dirigeant de l'opposition au Bangladesh a été arrêté dimanche matin et inculpé de meurtre, au deuxième jour de manifestations violentes contre la Première ministre à l'approche des élections générales.

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Le chef du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), Mirza Fakhrul Islam Alamgir, a été "placé en détention pour un interrogatoire", a déclaré le commissaire de la police métropolitaine de Dacca, Habibur Rahman.

Il a indiqué à l'AFP que M. Alamgir sera interrogé sur les violences de samedi, au cours desquelles un policier et un manifestant ont été tués, et au moins 26 ambulances de police ont été incendiées ou endommagées.

M. Alamgir, 75 ans, secrétaire général du BNP, dirige le parti depuis que Khaleda Zia, présidente du BNP et deux fois Première ministre, a été arrêtée et emprisonnée, et que son fils s'est exilé en Grande-Bretagne.

L'opposition renaissante organise des manifestations pour faire valoir ses revendications depuis des mois, bien que sa dirigeante Mme Zia, malade, soit assignée à résidence après avoir été condamnée pour corruption.

Les manifestations organisées samedi par le BNP et le plus grand parti islamiste du pays, le Jamaat-e-Islami, étaient les plus massives depuis le début de l'année, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place, prenant une nouvelle ampleur trois mois avant l'organisation prévue d'élections générales.

Balles en caoutchouc, gaz lacrymogènes

Plus de 100.000 sympathisants des deux principaux partis d'opposition du pays, selon la police, ont participé à des rassemblements interdits dans la capitale Dacca pour réclamer la démission de Sheikh Hasina et laisser place à un gouvernement neutre pour superviser les prochaines élections.

Les manifestations ont dégénéré en affrontements violents pendant plusieurs heures dans le centre de Dacca, le BNP et le Jamaat-e-Islami appelant tous deux à une grève nationale dimanche pour protester contre les violences.

La police a également accusé les manifestants d'avoir mis le feu à un bus à l'aube dimanche, ce qui a causé la mort d'une personne et des brûlures graves à une autre.

Dimanche, la sécurité a été renforcée dans la capitale, des milliers de policiers et de gardes-frontières paramilitaires du Bangladesh patrouillant dans les rues.

Les forces de l'ordre et les militants de l'opposition se sont affrontés dans la ville industrielle de Narayanganj (centre), selon la police.

Les policiers ont tiré des balles en caoutchouc et fait usage de gaz lacrymogènes sur les manifestants après qu'ils ont brûlé des pneus sur une route et tenté de vandaliser des véhicules, a indiqué à l'AFP le chef de la police du district, Golan Mostofa Russell.

Un officier a été blessé, a fait savoir la police, tandis que les médias locaux ont rapporté que deux manifestants du BNP ont également subi des blessures.

Les Etats-Unis ont condamné les heurts samedi et appelé au "calme et à la retenue de toutes les parties", brandissant la menace de restrictions de visas.

Sheikh Hasina, fille du premier président du pays, est au pouvoir depuis 15 ans et a vu son pays connaître une croissance économique rapide qui lui a permis de dépasser l'Inde voisine en termes de Produit intérieur brut (PIB) par habitant. Mais son gouvernement est accusé de corruption et de violations des droits de l'homme.

Plusieurs gouvernements occidentaux et des groupes de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude quant au climat politique régnant dans ce pays de quelque 170 millions d'habitants.

Les forces de sécurité de Mme Hasina sont accusées de détenir des dizaines de milliers de militants de l'opposition et d'en tuer des centaines lors d'exécutions extrajudiciaires.

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