Demandeurs d'asile sans papiers : la Finlande ferme une partie de sa frontière avec la Russie

Un poste frontière entre la Russie et la Finlande
Un poste frontière entre la Russie et la Finlande Tous droits réservés Lauri Heino/Lehtikuva
Tous droits réservés Lauri Heino/Lehtikuva
Par Christelle Petrongari avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Des heurts ont éclaté vendredi alors que des migrants cherchaient à entrer en Finlande depuis la Russie. Helsinki accuse Moscou de chercher à déstabiliser le pays et ferme pour 3 mois une partie de sa frontière.

PUBLICITÉ

Une soixantaine de demandeurs d'asile se sont présentés vendredi aux quatre points de passage frontaliers du sud-est de la Finlande avec la Russie, quelques heures avant leur fermeture, a indiqué un responsable des gardes-frontières à l'AFP.

La Finlande va fermer à minuit ces quatre postes, soit la moitié de ses points de passage frontaliers avec la Russie, accusant Moscou de tenter de déstabiliser le pays en laissant des migrants sans papiers franchir la frontière.

"Un nombre croissant de migrants sans papiers se sont présentés au sud-est de la Finlande ces dernières semaines, la plupart venus à vélo. Aujourd'hui, nous en avons encore eu 60", a dit à l'AFP Jussi Vainkka, un responsable des gardes-frontières au poste frontière de Nuijamaa.

Avant, la Russie "ne laissait pas ces migrants venir en Finlande sans les papiers nécessaires", a-t-il ajouté. "C'est le principal changement que nous avons constaté".

La Finlande, qui partage une frontière de 1.340 km avec la Russie et a adhéré à l'Otan en avril, a constaté depuis fin août un afflux de migrants sans visa originaires du Proche-Orient et d'Afrique, en particulier d'Irak, Somalie et Yémen.

"Nous sommes préparés à de nombreux scénarios. Voyons ce qu'il va se passer et nous réagirons si nécessaire", a dit le responsable des gardes-frontières.

Ces propos font écho à ceux du Premier ministre finlandais, Petteri Orpo, qui a déclaré jeudi que la Finlande s'était "préparée à différentes sortes d'actions, d'actes de malveillance de la part de la Russie, donc la situation n'est pas une surprise".

A ce même poste-frontière de Nuijamaa, Yasser Alu, demandeur d'asile, raconte à l'AFP qu'il est originaire de Syrie et qu'il est arrivé de Russie à vélo.

"Je suis arrivé à Moscou puis je suis allé à Saint-Petersbourg et ensuite je suis arrivé à ce poste-frontière", dit-il, assurant avoir été "aidé par quelqu'un" pour rejoindre la Finlande. "Nous ne payons pas" pour ce trajet, affirme-t-il.

"Nous avons rencontré un officiel ici en Finlande qui nous a demandé d'où nous venons, nos noms et nos passeports", ajoute le demandeur d'asile. "Ensuite, nous allons prendre nos affaires et attendre les étapes suivantes", a-t-il dit.

La fermeture des quatre postes-frontières est prévue jusqu'au 18 février 2024, quatre autres postes restant ouverts dans le nord de la Finlande.

Les relations entre les deux voisins se sont considérablement détériorées depuis février 2022 et l'offensive russe en Ukraine, une attaque qui a conduit la Finlande, inquiète pour sa propre sécurité, à rejoindre l'Otan.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

ISW : 'guerre hybride' de la Russie à la frontière finlandaise

Helsinki pourrait devenir une "ville sanctuaire", le gouvernement finlandais ciblant les migrants sans-papiers

Adhésion de la Finlande à l'Otan : le Kremlin promet des "contre-mesures"