COP28 : un projet d'accord pour réduire la consommation des énergies fossiles

Des participants à la COP28 à Dubai
Des participants à la COP28 à Dubai Tous droits réservés Joshua A. Bickel/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
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Par Christelle Petrongari avec AFP
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Le chef de l'ONU Climat a appelé lundi les pays réunis à la COP28 à lever "les blocages tactiques inutiles" dans la dernière ligne droite des négociations à Dubaï, alors que l'Arabie saoudite semble de plus en plus isolée dans son hostilité à un texte appelant à la fin des énergies fossiles.

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"Nous sommes maintenant ici pour discuter de deux sujets", a dit Simon Stiell à Dubaï, citant la baisse des émissions de gaz à effet de serre et les "moyens" de soutenir la transition des pays moins développés, alors qu'une nouvelle proposition de texte final est attendue sous peu.

En clair : il reste à trouver un compromis sur la sortie ou a minima la réduction des énergies fossiles, tout en assurant le financement pour les pays les plus pauvres. Les deux sujets sont indissociables, a-t-il dit en substance.

"Les plus hauts niveaux d'ambition sont possibles pour les deux" sujets, a martelé Simon Stiell.

"Je presse les négociateurs de rejeter la politique des petits pas. Chaque pas en arrière par rapport à l'ambition la plus haute coûtera des millions de vie", a-t-il dit devant des journalistes.

"Nous n'avons pas une minute à perdre", a-t-il aussi pressé, alors que la COP28 doit théoriquement se terminer mardi mais que des questions clefs restent encore à résoudre.

Nous n'avons pas une minute à perdre
Simon Stiell
Chef de l'ONU Climat

Le nouveau projet d'accord appelle à "la réduction de la consommation et de la production des énergies fossiles"

L'Union européenne et la France ont jugé lundi le projet d'accord présenté par la présidence émiratie de la COP28 "insuffisant", appelant à renforcer l'ambition pour sortir des énergies fossiles.

Ce texte, il est insuffisant, insuffisant. Il y a des éléments qui ne sont pas acceptables en l'état
Agnès Pannier-Runacher à Dubaï
Ministre française de la Transition énergétique

"Ce texte, il est insuffisant, insuffisant. Il y a des éléments qui ne sont pas acceptables en l'état", a déclaré la ministre française Agnès Pannier-Runacher à Dubaï. Quelques minutes plus tard, la ministre espagnole Teresa Ribera, représentant l'Union européenne, a également jugé le texte "clairement insuffisant".

Le jeu saoudien

De plus en plus isolés, l'Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole, l'Irak et quelques alliés campent sur leurs positions hostiles à toute sortie ou réduction des énergies fossiles, comptant sur les technologies balbutiantes de captage du carbone et brandissant la menace d'un bouleversement de l'économie mondiale.

Pourtant, des ONG aux négociateurs, les participants expriment le même sentiment qu'un accord n'a jamais été aussi proche pour signaler le début de la fin du pétrole, du gaz et du charbon, dont la combustion depuis le XIXe siècle a permis l'essor économique mondial au prix d'un réchauffement de 1,2°C.

Lors d'une grande réunion dimanche, organisée en cercle sur le modèle des "majlis", tradition des pays musulmans, des ministres du monde entier ont souscrit les uns après les autres à la sortie des énergies fossiles.

La Chine, vue comme peu allante au début de la COP, est unanimement décrite comme "constructive" en coulisses.

Gages de développement

En dehors d'un éventuel appel à la sortie progressive des énergies fossiles, leur sort pourrait être mentionné par ricochet dans l'objectif de tripler d'ici 2030 la capacité des énergies renouvelables dans le monde, en conditionnant l'effacement du charbon et des hydrocarbures à la montée en puissance des énergies propres.

Cela ferait écho à la déclaration commune en novembre par la Chine et les Etats-Unis, dans laquelle les deux premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre (41% à eux deux) évitaient de parler de "sortie" des fossiles pour dire que les énergies renouvelables (solaire, éolien...) devaient graduellement remplacer les fossiles.

Mais un grand accord final dépend aussi des gages donnés aux pays émergents, comme l'Inde, qui produit encore les trois quarts de son électricité en brûlant du charbon, et aux pays en développement qui exigent des pays riches de l'aide pour installer l'énergie solaire ou les éoliennes dont ils auront besoin, ou pour s'adapter aux ravages du changement climatique (digues, bâtiments, santé, agriculture...)

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