Le parquet de Foix (Ariège) a confirmé mardi soir un deuxième décès après l'accident de lundi sur un barrage d'agriculteurs à Pamiers.
Les manifestations des agriculteurs français ont été frappées par un double drame. Un agricultrice d'une trentaine d'années a été tuée après avoir été renversée mardi 24 janvier à l'aube sur un barrage routier en Ariège. Sa fille également grièvement blessée lors de la collision a succombé à ses blessures, a confirmé mardi soir le parquet de Foix.
Le mari et père des deux victimes est toujours hospitalisé.
La femme tuée ainsi que sa fille et son mari étaient membres du syndicat agricole FNSEA, a déclaré son président Arnaud Rousseau. Une cellule de soutien psychologique a été mise en place.
Le drame s'est produit avant l'aube, à 05 h 45, sur le site d'une manifestation d'agriculteurs à Pamiers, une ville de l'Ariège, dans le sud-ouest de la France, ont indiqué les autorités régionales sur les réseaux sociaux.
Le procureur Franck Rastoul a déclaré à France Bleu Occitanie que les trois personnes avaient été heurtées par une voiture. Le véhicule mis en cause circulait sur la route nationale 20 dans le sens Toulouse-Andorre, avec à son bord trois personnes. Selon les premiers éléments recueillis, la voiture aurait percuté dans l'obscurité un mur de bottes de paille, puis les trois victimes.
La piste de l'accident est privilégiée. Une enquête a été ouverte pour "homicide involontaire aggravé et de blessures aggravées" par le procureur de Foix.
Colère des agriculteurs
Depuis des mois, les agriculteurs protestent pour obtenir de meilleurs salaires et contre ce qu'ils considèrent comme une réglementation excessive.
Bien qu'un dialogue se soit engagé entre les principales organisations agricoles et le gouvernement, les agriculteurs ne s'estiment pas entendus.
Mobilisations des agriculteurs à l'échelle de l'Europe
Depuis plusieurs semaines la colère du monde agricole s'exprime à travers l'Europe : Pays-Bas, Allemagne, Pologne, Roumanie.
A travers l'Union européenne, les agriculteurs manifestent contre la concurrence déloyale, notamment venue de l'Ukraine selon eux, ou encore les réglementations nationales ou européennes trop contraignantes.
Les retards de paiements de la PAC, la Politique agricole commune, exaspèrent également le monde agricole. Ces problématiques devraient s'inviter dans les débats en vue des élections européennes de mai 2024.